samedi 26 août 2023

Séance de flow du 25 aout 2023 - Accepter l'impermanence des choses !

La plupart de nos problèmes proviennent de notre incapacité à lâcher-prise. C'est pourquoi 

je reviens encore une fois sur ce sujet . Dans le yoga on parle d' équanimité ( upeksha en Sanskrit ) car c’est une attitude ou un état d’esprit essentiel de la pratique . Le lâcher-prise c’est pouvoir s’abandonner à ce qui est. Il s’agit d’être dans un état de confiance dans ses ressources intérieures et d’être détaché par rapport au résultat. C’est un sentiment de confiance que l’on ressent lorsqu’on est persuadé que « quoiqu’il arrive tout ira bien «. Car a force de vouloir rester dans une attitude de maîtrise par le mental on finit par gaspiller énormément d'énergie et on y perd sa sérénité.


Inutile de dire que ce n’est pas facile et c’est très souvent en dehors de notre contrôle car cet état d’esprit dépend de nombreux mécanismes émotionnels. Très souvent nous nous focalisons avec une attention exclusive du mental sur une solution pour contrôler une situation … et cela amène davantage de résistance. Beaucoup d'entre nous s'imagine d'ailleurs que pour atteindre le bien-être il faut travailler dur mais rien n'est plus faux ! Une erreur commune est d'ailleurs de chercher la paix par une démarche dynamique et entreprenante : cela ne fera que créer un conflit intérieur. Le bon début est d'accepter la situation dans laquelle on est présentement : c'est à dire notre manque de paix intérieure ! Cet état d'esprit vous conduira plus rapidement au lâcher-prise que la résistance à ce que vous vivez dans l'instant. 


Ce qu'il faut tout d'abord bien comprendre pour aborder le lâcher-prise c'est l'impermanence des choses et que la Vie Universelle est soumise à des cycles quoique que nous fassions. Cela signifie que si on refuse de suivre le courant de la Vie ou si on lui résiste : on en souffrira !

Nos conditions de vie sont soumises à ce que l'on considère généralement comme des succès et des échecs et cela est difficile à accepter pour beaucoup d'entre nous. Tant que nous continuerons à considérer que les bonnes situations nous rendent heureux et que les insuccès malheureux nous ne sommes pas sur le bon chemin : je ne sais plus quel auteur disait que seule l'illusion du temps les séparent. L'état de bien-être apparaît quand on n'offre pas de résistance aux événements qui nous surviennent et cet état n'a rien à voir pour un yogi avec les circonstances . 



En fait c'est notre faux-moi ou notre égo qui nous freine vers une attitude de lâcher prise avec l'aide du mental car pour lui c'est céder une partie de son pouvoir et donc le lâcher-prise est pour lui une menace existentielle: il nous fait croire que sans peine il n'y a pas de gain . 

Ce faux-moi attache son regard à l'extérieur, il vit en fonction des apparences, il confond l'agitation avec la Vie. Il n'accepte pas les remises en questions ni le chemin qui mène à l'intérieur de soi. Il considère que la sagesse c'est d'éviter tous les risques et surtout ceux qui pourraient être induit par un lâcher-prise. Il va consommer votre énergie pour s'agripper au contrôle  à tout prix en vous forçant à garder continuellement  'le nez dans le guidon' .  Mais où tout cela vous a-t-il mené : plus de paix ? plus de joie ???

Il vous donnera peut-être l'impression de réussir professionnellement mais à quel prix : un épuisement physique et probablement émotionnel.  



Dés lors comment faire pour être plus ouvert et accepter que d’autres possibilités se présentent à notre conscience ?



Cet état d’esprit se développe à partir du moment où nous devenons conscient de ce qui se passe dans notre corps physique, émotionnel et mental : que nous sommes disposés à approuver le changement. Car en effet, notre faux-moi avec l'aide du mental souhaite à tout prix la sécurité et une apparence de tranquillité et de plus comme il n'a pas de contrôle absolu sur les émotions, il empêche de manière générale le corps physique de les exprimer et éventuellement de nous en libérer. Et pour ce faire il utilise un arsenal de moyens : en vous faisant penser à une personne que vous devez encore appeler, à un achat que vous avez prévu de faire, à vos prochaines vacances, à une réparation qui vous attend, à votre sortie au restaurant de ce soir ...il vous projette continuellement à l'extérieur de vous-même vers le futur ou vers le passé . Ce faux-moi  vous fait croire que vous pouvez manipuler la réalité en tournant une situation contrariante à votre avantage. 



La voie du yoga est le chemin idéal du lâcher-prise car il nous permet de revenir au moment présent et nous observer de l'intérieur , de nous écouter et de prendre conscience des blocages de nos émotions.  En abandonnant nos résistances que le mental construit sur base de ces émotions , nous libérons nos énergies pour les orienter vers la transformation afin de nous synchroniser sur la Vie Universelle et ses Lois. 

Idéalement c'est en méditant sur l'eau et sa caractéristique de fluidité que l'on intègre progressivement la notion de lâcher-prise : l'eau qui coule ne s'acharne pas mais fraye  son chemin en passant à côté, au-dessus ou en dessous  des obstacles. Elle choisit le chemin de moindre résistance. 


Plus concrètement dans la pratique,  on alterne tensions et relâchements : lorsque qu’on inspire ( tension) et expire (relâchement) , lorsqu’on prend la posture (tension) et qu’on en sort (relâchement). Au début, ces alternances n’affectent que le physique entrainant un état de bien-être du corps mais progressivement le mental se calme et le lâcher-prise s’installe et le ressenti de nos émotions revient à la première place. 

Ainsi,  les noeuds émotionnels incrustés parfois depuis longtemps à divers endroits du corps se défont. En effet, lâcher-prise ne signifie pas seulement se relaxer mais surtout faire l'expérience du relâchement de ses émotions .


Pour que le lâcher-prise soit effectif, il n'y a pas d'autres moyens que de prendre conscience avec courage des émotions qui diminuent notre capacité énergétique et qui sont destructrices de Vie  : humiliation, honte, culpabilité , apathie, chagrin, désespoir, regret, anxiété, envie, haine, colère, dédain, orgueil, ... Cette prise de conscience doit s'accompagner d'un minimum de volonté (sans excès SVP) pour manifester notre intention de se libérer de nos attachements  et laisser la porte s'ouvrir sur l'inconnu et la nouveauté : les adeptes du Zen utilisent pour cette attitude le terme de 'laisser-advenir'. 


En conclusion, l'apprentissage du lâcher-prise est  un exercice de patience, c'est savoir aussi prendre son temps pour y arriver. C'est nous défaire de notre attachement au temps et de notre empressement à réaliser les choses  ! Avec le lâcher-prise on s’ouvre à l’intuition afin de dépasser les limites de notre logique sécuritaire dominée par le faux-moi  et aller vers la métamorphose pour naître à une vie meilleure centrée sur les émotions qui nous énergisent : courage, confiance, acceptation, optimisme, pardon, compréhension, sérénité...




Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des trois points d’appui.  

Elle renforce la partie supérieure du corps en offrant un excellent étirement aux muscles du torse et de la poitrine. Elle permet de travailler l'ouverture du haut des pieds et des épaules en nous faisant respirer en profondeur. 

Elle est intéressante car elle donne une bonne sensation de maîtrise du corps et améliore le sens de l’équilibre.  

Elle renforce les bras, les abdominaux et les jambes. Elle étire le dos et les poignets.

Cette posture au travers des résistances qu'elle nous permet de ressentir met en jeu notre ouverture du coeur   et la confiance que nous avons en nous même.


vendredi 18 août 2023

Séance de Hatha du 21 aout 2023 - Essayer la gratitude (en toutes circonstances ! )

Pour cette séance je voudrais revenir sur la notion de contentement ou d’acceptation que l’on nomme SANTOSHA et qui constitue une base philosophique du yoga. C’est une pratique de gratitude , une règle éthique personnelle décrite dans les 'yoga sutra' de Patanjali . 


Pour beaucoup d’entre nous, accepter ce qui est, se contenter d’une situation peut non seulement paraître difficile mais pour certains cela semble même absurde. Etre satisfait de ce que l’on a et de ce que l’on est ne fait pas partie des canons de la société actuelle. La société nous enseigne en effet que satisfaire nos désirs est une condition nécessaire au bonheur. Or rien n’est plus faux, car nos désirs ne pourront jamais être complètement satisfaits et la poursuite de ceux-ci nous empêchera de faire l’expérience du contentement. 

Ce sont pratiquement toujours les désirs qui sont à la base du mécontentement : on aspire à des choses nouvelles, on se focalise sur ce dont nous manquons , on se compare et on ne souhaite pas avoir moins que son voisin …

Un piège commun est de croire que SANTOSHA pourrait s'obtenir d'une démarche militante  fondée sur le désir d'y arriver mais cela ne fonctionne pas de cette manière : le contentement s'obtient par la conscience des choses telles qu'elles sont. 


Le contentement c’est être reconnaissant des expériences que la Vie nous présente. Evidemment quand cela nous convient c’est assez facile d’exprimer de la gratitude, mais que se passe-t-il lorsque les choses sont moins agréables ? Comment faire pour faire face à ce challenge et rester bienveillant vis à vis de ce qui nous arrive ? 


Tout d’abord la mauvaise approche en cas de contrariété serait de penser que la pratique de SANTOSHA , c’est de se dire  ‘qu’après tout je m’en fou ‘, ou bien que ‘cela aurait pu être pire’.


SANTOSHA c’est un accueil de la Vie en voyant chaque frustrations ou difficultés comme une chance de grandir et d’évoluer, de ne pas se poser en victime mais de faire face avec conscience et responsabilité . C’est prendre conscience de ses limites physiques, émotionnelles et mentales et de partir de ce constat pour acquérir plus de souplesse physique, plus d’équilibre émotionnel et plus de calme du mental. Le contentement c’est rester en paix malgré tout ce qui peut nous arriver car on se positionne dans la réponse aux événements et pas dans une réaction à ceux-ci.


Avec SANTOSHA , on accepte la difficulté que l’on éprouve à effectuer une posture donnée, on fait face et on intègre l’émotion que l’on aurait tendance à cacher sous le manteau, on se pardonne de se juger ou de juger ses semblables. On prend la responsabilité de répondre plutôt que de réagir face aux situations que nous considérons inacceptables . Le contentement ce n’est pas renoncer aux efforts : c’est de ne pas se sentir contrarié si on n’obtient pas ce que nous voulons ! 







Au cours de la séance, la posture cible sera la posture de la pression sur les bras qui est une posture de niveau 2 mais qui peut-être accessible avec de la pratique et de la patience . Elle renforce les poignets et les bras ainsi que les muscles abdominaux . Elle améliore le sens de l'équilibre et de la stabilité en travaillant en profondeur de nombreux groupes musculaires .

mardi 15 août 2023

Séance de Yin du 17 aout 2023 - Que cache mon dos ?

Je ne sais pas combien de personnes pratiquent du yoga parce qu’ils souffraient ou souffrent de mal de dos (dorsalgies, lombalgies …), mais elles sont nombreuses. D’ailleurs  le mal de dos serait  la première cause d’arrêts maladies et d’invalidité au travail et ce qui est désolant pour la médecine c'est que dans 95 % des cas l'origine des douleurs n'est pas identifiée. Seulement 5% environ des douleurs dorsales seraient duês à une maladie grave. C'est une des raisons pour lesquelles  la pratique du yoga est si souvent recommandée en désespoir de cause.  Ce sujet est donc important pour tous les yogis. 


Les maîtres yogis considèrent que les douleurs dorsales trouvent leur origine la plupart du temps dans le manque d'exercices appropriés et dans les mauvaises positions qu’on adopte quotidiennement notamment sur le canapé, au travail, ou bien en conduisant son véhicule. 

Si le dos est trop mou et manque de structure musculaire autour de la colonne, les petites douleurs se transforment en souffrances presque permanentes entrainant même de l’insomnie. 


Les muscles du dos ont une importance primordiale car ils interviennent dans presque tous les mouvements de la vie quotidienne. Nous avons 244 muscles dorsaux  et les plus connus sont le grand dorsal, les trapèzes et les lombaires. Ils se répartissent symétriquement le long de la colonne et garantissent la stabilité de notre tronc. Le grand dorsal nous permet de baisser les bras , ramener les coudes et les épaules en arrière. Les trapèzes ont pour fonction de faire se lever les épaules et de rapprocher les omoplates. Les lombaires redressent le buste.



Avec la pratique du yoga on va renforcer progressivement les muscles du dos, ce qui aura un effet bénéfique sur les douleurs lombaires et le mal de dos en général. Avec le temps la colonne vertébrale va se rééquilibrer et on aura tendance à se redresser naturellement, à se tenir droit avec un certain relâchement des épaules. La silhouette sera également plus harmonieuse avec des alignements parfaits. 

Une posture adéquate permettra aussi d’exercer une pression équitablement répartie sur la colonne et les articulations ainsi qu’une meilleure respiration. 

De nombreuses postures de yoga permettent soit de soulager les douleurs ( l’enfant pour les lombaires ainsi que le sphinx ou le cobra, le coeur aimant pour le haut du dos  ) ou bien même de renforcer le dos  (chien  tête en bas pour le haut du dos , la chaise pour le milieu du dos, le pont ou demi pont pour le bas du dos). 



Cependant le renfort musculaire par le yoga n’apportera pas des solutions miracles sur le long terme si l’origine du mal de dos se trouvent dans des déclencheurs émotionnels. Il permettra probablement de se sentir mieux, d’être plus calme du fait de la pratique et de moins ressentir la sensation d’inconfort ou de douleur. 

On connait tous l’expression populaire ‘en avoir plein le dos’. Plusieurs études prouvent d’ailleurs que le mal de dos est aussi synonyme de ras-le-bol et que le stress créent des tensions capable de bloquer complètement le dos . Les muscles du dos  vont répondre au stress par des crispations et des contractions musculaires. Ces études démontrent que le stress est capable de favoriser des inflammations avec des poussées d’arthroses à l’origine par exemple de lombalgie . Toutes ces études vont le sens où le dos est une cible de choix pour le stress. Et si en plus nous avons déjà certaines faiblesses (disques intervertébraux usés, hernies …) le stress va en abaissant  nos défenses immunitaires favoriser dans ces zones des inflammations. 

Il n’est également pas rare qu’une véritable dépression se cache derrière un mal de dos rebelle. 


Dans ce sens on peut admettre que la plupart des malaises dans le dos proviennent de traumatismes ou bien d’émotions accumulées dans le passé. Ceux-ci influencent ainsi la circulation de l’énergie dans les chakras, que ce soit au niveau du coeur (blessures affectives ) , dans la zone lombaire basse (  insécurité et finances), dans la zone lombaire haute (attachement, famille…). 

Symboliquement , le dos peut nous révéler que la vie est lourde à porter , peut faire référence à des surcharges que l’on s’impose souvent afin d’être aimé et reconnu, que l’on se sent écrasé par ce qui nous entoure , que l’on se sent dévalorisé et dénigré, ou bien même que l’on ne se sent pas à la hauteur de ce que l’on attend de nous . 


Dans tous ces cas, où les émotions sont en jeu  il est recommandé de traiter la racine du mal et de soigner sa blessure émotionnelle. Pour cela il est recommandé de manifester son intention de ressentir (avec courage) son inconfort émotionnel.  Il faut le revivre consciemment avec une présence totale afin d'en vider la charge  et aller vers un véritable lâcher-prise. Si les émotions sont très puissantes, il faut interrompre son activité et se poser. L'idéal est de s'isoler quelques temps en cherchant l'aide de la respiration ( longues inspirations et expirations pendant une dizaine de minutes)  . Si c'est possible il faut accompagner ces respirations de certaines postures qui sont bien adaptées au relâchement des émotions  tel que l'enfant par exemple. L'idéal est même de poursuivre avec une pause méditative afin d'assurer une intégration optimale de son émotion rebelle, celle qui nous fait souffrir. 


En conclusion, les maux dans le dos expriment notre mal être en nous poussant à changer, à prendre une autre directionAu lieu de tourner le dos aux problèmes,  ils invitent à y faire face en acceptant le changement et en allégeant son sac à dos émotionnel. 





Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des ailes brisées qui est typiquement une posture yin. Elle permet de relâcher les tensions dans les épaules, au niveau du haut du dos et dans la zone des omoplates.
Elle réduit les raideurs dans la nuque en abaissant progressivement le cou et en le maintenant dans cette posture. C'est une excellente posture pour tous ceux qui passent de longues heures au bureau sur ordinateur. Dans cette posture  la respiration devient plus profonde et cela aide à l'apaisement de la colère ou de l'anxiété. 

samedi 12 août 2023

Séance de flow du 14 aout 2023 - Transcender ses résistances !

La pratique du yoga nous permet d'expérimenter et d'explorer consciemment nos limites  en nous invitant à sortir de notre zone de confort mais sans aller trop loin. La limite marque le début de nos résistances.

C'est une étape très importante que d'accepter ses limites pour  ensuite commencer à travailler à partir de cette prise de conscience. En aucun cas il ne faut passer en force (car le yoga ne devrait jamais faire de mal) mais plutôt chercher à comprendre l'origine des résistances en étant totalement présent: c'est de cette manière que l'on apprend à se connaître et à évoluer vers un plus grand bien-être.


Ces résistances peuvent être de trois types : physique, émotionnelle ou mentale.


Le niveau physique est le premier niveau de résistance qui se manifeste par une sensation dans le corps. On sent cette limite lorsque les muscles tendent à se contracter pour ne pas aller plus loin. Généralement on bloque sa respiration lorsqu’on sent une tension et une résistance des tendons, des muscles ou bien même des articulations. On commence à trembler et on peut ressentir comme une brûlure en retenant son souffle. On se dit : c'est trop dur pour moi, je n'ai plus envie de continuer. 


Le niveau émotionnel de résistance se manifeste par un ressenti désagréable.  On ressent une envie de sortir de la posture que ce soit du fait d’une peur (on a peur de se faire mal) , un ressenti d'irritation, d'impatience, d’une déception ou d’une tristesse, d’une anxiété diffuse, d'un sentiment d’abandon … sans raison apparente. Parfois on se dit que tout va bien, qu'on  est à l'aise et on ne ressent pas l'envie de poursuivre. En fait c'est comme si on s'engourdissait. 

On s'oppose à la manifestation d'une émotion car on considère que ce serait un aveu de faiblesse : un "masque"  risque de tomber et on veut éviter que cela n'arrive. 

Il est conseillé de saisir cet inconfort au vol :  quel est cet état émotionnel qui émerge  et d'où vient-il, quelle est l'émotion à l'origine de ce ressenti.


Au niveau mental la résistance se manifeste par un jugement. On a des pensées qu’il faudrait arrêter, qu’on ne pourra pas tenir, qu’on va trop loin, que tout cela ne sert à rien…qu’on a l’air stupide et qu'il ne se passe rien de spécial. Eventuellement on se sent frustré en se disant qu’on arrivera jamais à réussir cette posture. On se dit que c'est trop dur . C'est d'ailleurs bien souvent une croyance qui est en cause que l'on pourrait qualifier de limitante. Une autre forme de résistance plus subtile est la distraction ...la tendance à se mettre en pilote automatique. On effectue la posture, mais en fait le mental est ailleurs sur le lieu de travail ou de nos prochaines vacances, on oublie de se concentrer sur la respiration, sur le ressenti ... En fait on fuit le moment présent pour ne pas ressentir et on  fait du yoga comme une simple activité physique distrayante. 

On peut éventuellement se mettre  ' à réfléchir ' à notre état émotionnel mais cela ne consiste pas à la perception des ressentis. 


Pour appréhender ces limites il est nécessaire de concentrer son attention au moment où une tension se manifeste nous empêchant d’exécuter pleinement la posture. Il est recommandé d’adopter l’attitude d’un témoin (amusé et curieux ) qui explore ces sensations, son ressenti  ou ses jugements avec compassion. En plus idéalement il faut lâcher-prise sur ses croyances.


Pour explorer la limite physique, le yogi utilise la respiration qu'il étire progressivement (longue et profonde inspiration et relâchement à l'expiration) tout en maintenant son attention sur l’endroit tendu. Il essaye de saisir comment les sensations fluctuent avec son souffle et ses mouvements (ou micro-mouvements ) . 


En ce qui concerne la limite émotionnelle, il est recommandé de s’arrêter quelques instants et d’activer le témoin en nous et de demeurer aussi présent que possible. On reprend calmement son souffle et on revient tout en douceur dans la posture pour observer la manifestation de l’émotion avec la conscience du moment présent. Il faut chercher la résonance avec la substance de l'état émotionnel au moment où l'inconfort se manifeste. 

Cette manière de faire permet de libérer ainsi la résistance d'origine émotionnelle . 

Cela permet de laisser tomber certaines défenses et nos masques qui en fait entravent notre liberté d'être soi et d'évoluer en harmonie avec nos rêves. Il est conseillé de se concentrer sur l'origine de son ressenti émotionnel : sentiment de rejet, d'humiliation, d'injustice, de trahison ...sans manipuler notre expérience. De cette manière nous allons intégrer nos charges émotionnelles ce qui nous permettra de répondre à la vie plutôt que d'y réagir . Et personne ne peut accomplir cela à notre place !


Pour la limite mentale, il est conseillé de prendre conscience des  jugements qui émergent , d’adopter une attitude conciliante de lâcher-prise, de reconnaissance des pensées qui surgissent, de remerciement pour le message transmis par le mental. Il faut simplement reconnaître que la résistance trouve son origine dans une de nos croyances ou d'une émotion (que le mental relaye)  et qu'il est naturel d'essayer de s'opposer au changement. Le mental tentera toujours de nous éloigner de ce qui se passe au niveau physique et émotionnel, il essayera de nous faire quitter la conscience du moment présent et de  ce qui est en train de se passer car le mental s'inscrit uniquement dans le temps : passé ou futur. C'est pourquoi il est si important de se concentrer sur sa pratique au moment présent , sur le ressenti et la respiration dans l'instant  afin de tirer la leçon de l'expérience et de la tentative de distraction . Dans ces cas,  une dose du pouvoir de la volonté (sans acharnement) est aussi souvent nécessaire pour lâcher-prise en réactivant son intention. 


En conclusion, le travail d’exploration des limites et résistances physiques, émotionnelles et mentales est au coeur de la pratique du yoga. En apprenant à les connaitre on se prépare à les transcender afin d’approfondir sa pratique. On prend progressivement conscience des croyances limitantes qui nous empêchent d'accéder a notre plein potentiel et au bien-être.



Au cours de la séance je reviendrai sur une variante de la posture du dauphin qui est une posture de renfort de l'ensemble du corps. C'est une posture de préparation aux inversions en permettant de développer la force, la flexibilité et la confiance nécessaire . Elle renforce les bras , les épaules ainsi que les abdominaux, le haut du dos. Elle soulage les maux de dos et aide à la digestion . Elle permet de bien étirer les muscles des cuisses ainsi que les mollets. 
NB. Je présenterai également une variante avec la tête au sol . 

mardi 1 août 2023

Séance de Hatha du 3 aout 2023 - Renforcer le plancher pelvien .

 Qu'est-ce que le plancher pelvien , pourquoi est-il important de veiller à son renfort et comment le yoga peut-il nous aider ? Voilà quelques questions simples auxquelles cet petit texte tentera de répondre .

Tout d'abord il faut s'imaginer  le plancher pelvien comme un hamac qui se situe dans le creux de  nos hanches, entre le pubis à l'avant et le coccyx à l'arrière. Il est un peu comme les fondations d'une maison et si les fondations sont faibles cela aura un effet domino sur le reste du corps . 

Le plancher pelvien est essentiel à la qualité de notre vie de part 3 fonctions principales. En premier lieu  il est le socle musculaire ou se déposent notamment vessie, urètre, rectum, colon, utérus. Ensuite il procure  la continence en assurant la fermeture et le soutien des orifices autour du périnée et enfin il permet la tension autour des organes génitaux. 

De nombreux éléments concourent cependant à son affaiblissement . Il y a d'abord le mode de vie plutôt sédentaire ainsi que le surpoids . Ensuite le manque d'exercice et une respiration incomplète car le 'diaphragme' pelvien est relié au diaphragme des poumons et donc un dysfonctionnement dans l'un se répercute sur l'autre. Enfin il y a aussi d'autres facteurs tels que la grossesse, l'âge, la ménopause sans oublier le stress qui déplace la respiration vers le haut des poumons. De plus cette zone est propice à l'incrustation de certaines émotions ayant pour effet un manque de fluidité de ses muscles et ligaments. 

Cet affaiblissement affecte directement la qualité de vie en entrainant entre autres des fuites urinaires, des descentes d'organes ainsi qu'une perte de sensibilité dans la zone du périnée. 

Alors que faire pour éviter cet affaiblissement ?

Il faut d'abord réaliser que le yoga contribue grandement à corriger les dysfonctionnements évoqués du plancher pelvien qui trouvent leurs origines très souvent dans le manque d'exercices et de souplesse ainsi que dans nos émotions non-libérées. 

Trois pratiques sont particulièrement efficaces :

1. De très nombreuses postures permettent un renfort musculaire et la détente  du plancher pelvien et je n'en citerai que quelques unes : le papillon, la torsion spinale, le pigeon, le squat, le chat et la vache, le bébé heureux, le demi-pont, la planche inversée , la chaise, la sauterelle et même les guerriers. 

2. La respiration abdominale (anti-stress permettant la libération émotionnelle) car comme je l'ai évoqué ci-dessus le diaphragme des poumons est relié au diaphragme ou hamac pelvien. 

3. La contraction racine (ou du périnée) que l'on va chercher à monter toujours plus haut et à synchroniser avec la respiration . Idéalement au préalable on aura acquis une bonne maitrise pour cela de la bascule du bassin (rétroversion). 




Au cours de la séance je présenterai la posture de Vishnu couché sur le coté (Anantasana) qui comporte de nombreuses variantes. Elle tonifie les muscles du plancher pelvien et raffermit les abdominaux. Elle est considérée comme efficace pour les problèmes d'hernies. Elle étire les muscles du dos et des côtes ainsi que les mollets et les aines. Elle stimule la circulation sanguine au niveau de la vessie , des ovaires et de la prostate. Elle active l'énergie du premier chakra celui qui constitue notre ancrage à la terre renforçant ainsi notre solidité et stabilité. Elle aussi considérée comme une posture d'équilibre apaisant le mental.