jeudi 23 novembre 2023

Séance de Hatha du 23 novembre 2023 - 'Tels sont les yeux, tel est le corps ' (Hippocrate)

La luminosité du jour a bien diminué en cette période de l'année et nous utilisons donc beaucoup de lumière artificielle pour nos activités quotidiennes. De plus nous séjournons de moins en moins à l'extérieur, pratiquons moins d'exercices et  sommes plus souvent devant un écran. De nombreux virus circulent et cherchent nos points faibles pour s'y installer.


Tout cela augmente significativement le risque de faire souffrir nos yeux : sécheresse oculaire, fatigue visuelle, stress des yeux, paupières tombantes, conjonctivites ...et j'en passe. C'est donc le bon moment travailler à prévenir  ces maux  en pratiquant du yoga des yeux.


Comme cela se produit pour la plupart de nos muscles, les tensions et le stress influencent également nos muscles oculaires entrainant une perte de leur souplesse. L'énergie  n'y circulant  plus de manière aussi fluide,  le rendement de l'oeil s'en trouve réduit. 

Très souvent c'est la tête qui essaye de compenser ce manque de motricité de l'oeil entrainant  de la fatigue supplémentaire au niveau de la nuque et des épaules. Certains maitres vont plus loin et considèrent que les yeux font un travail primordial dans l'organisation de la musculature ainsi que dans  la circulation de l'énergie dans tout le corps et que donc une faiblesse oculaire aura des répercussions dans tout le corps : c'est Hippocrate qui écrivait il y a 2500 ans 'tels sont les yeux, tel est le corps ' 


C'est pourquoi s'il est essentiel de prendre soin de nos yeux afin de leur redonner de la souplesse et de l'endurance  cela n'est pas suffisant . Il a en effet été établi que la coordination de nos chaines musculaires droite et gauche va de pair avec notre coordination binoculaire. Nos yeux influencent  nos comportements corporels et à l'inverse ils sont perturbés par des tensions dans d'autres parties du corps  : il y a donc une unité oeil-corps. 


Cette unité fait que pratiquement tous les asanas concourent à restaurer les  conditions naturelles de fonctionnement des yeux que l'on peut toutefois compléter avec quelques exercices simples de renfort de la musculature oculaire. 

Ceux-ci effectués dans le cadre d'une séance complète favoriseront la diminution de la pression intraoculaire , permettront de soulager la sécheresse oculaire et réduiront les symptômes de fatigue. Ils pourront même aller jusqu'à améliorer la vision. 


Pour élargir notre analyse , il faut ajouter que pour l'oeil  ce qui est vrai au niveau physique l'est également au niveau émotionnel. La littérature regorge d'exemples ou un choc émotionnel est la source d'un changement dans la vision.  Des recherches ont aussi démontré qu'il y a une relation entre le stress ou un traumatisme émotionnel et certains  défauts de la vue. Colère, anxiété , culpabilité ... influencent ainsi notre vision,  nous invitant ainsi  à avoir un dialogue avec notre enfant émotionnel pour améliorer notre capacité d'observation et de perception. 


Enfin pour être complet , signalons simplement que notre mode d'alimentation (comme l'importance de la vitamine A et des antioxydants  ) joue aussi un rôle dans la qualité de notre vision . Il existe aussi de nombreux textes classiques de l'Ayurveda enseignés depuis des milliers d'années en Inde relatifs aux yeux mais je ne m'étendrai pas sur un sujet que je ne maîtrise pas.






Au cours de la séance je reviendrai sur une variante du lézard qui est un posture d’ouverture des hanches et du bassin. Elle étire les muscles ischio-jambiers, les fléchisseurs de hanches et les quadriceps.

Elle tonifie les muscles des épaules ainsi que  la poitrine. 

Elle travaille aussi le muscle ilio-psoas qui fait le lien entre le bassin et la colonne vertébrale en y faisant circuler l’énergie souvent bloquée à cet endroit. En effet, le psoas réagit très fortement aux peurs et stress. De plus les postures assises ne permettent pas au psoas de s’étirer convenablement accumulant ainsi les tensions. 

Elle est considérée comme une excellente posture  pour tous les sportifs. 









 

vendredi 17 novembre 2023

Séance de Yin du 20 novembre 2023 - A quoi se fier : intuition ou raison ?

Parfois vous vous sentez bloqué dans votre vie, et puis soudain une petite voix intérieure vous dicte une idée géniale, vous la mettez en pratique et puis ça marche ! D'autres fois vous flânez tranquillement et tout d'un coup une joie indescriptible vous envahit car vous venez de trouvez la solution à un problème qui vous taraude depuis des jours. Ainsi chacun d'entre nous expérimente ce qu'est l'intuition , un moment on fait face à des problèmes qui paraissent insolubles et l'instant d'après tout parait limpide comme par enchantement. 


L'intuition est ainsi ce  que l'on qualifie souvent de sixième sens et pour les yogis c'est le sixième centre d'énergie ou troisième oeil qui est en rapport direct avec notre essence supérieure.  Le nom sanskrit est Ajna qui signifie maitriser et savoir : son rôle est de nous permettre de diriger notre vie. Il correspond à l’hypophyse, glande qui gère l’ensemble de nos fonctions endocriniennes. 


Ce centre  anime les processus de prise de conscience . C’est à travers lui qu’apparaît la signification des signes ou des synchronicités : des coïncidences signifiantes qui apparaissent dans notre vie et avec lesquelles on ressent une résonance intérieure qui nous parle. Ces synchronicités sont comme un voile qui se déchire nous révélant quelque chose de neuf que nous n'avions pas réalisé auparavant. Comprendre ces signes nous demande d'être honnête avec nous même (mettre notre égo entre parenthèse) et de voir ce que parfois on ne veut pas ou ne peut pas voir. Ils nous ouvrent à la connaissance de nous même mais aussi de ceux qui nous entourent et plus globalement de l'univers. Bien entendu certaines de ces synchronicités sont heureuses  mais d'autres sont difficiles à vivre car elles sont liées à nos émotions. C'est aussi pourquoi nous avons parfois tendance à rejeter la résonance qu'elle crée en nous car nous ne savons pas souvent y accorder une explication rationnelle. 


L'intuition fonctionne ainsi souvent de pair avec les synchronicités nous permettant de trouver le chemin de notre bien-être et de notre développement personnel.


Nous avons en fait deux manières de penser face aux événements de notre vie : soit voir les choses à partir de nos conditionnements avec un esprit critique soit faire des choix intuitifs  et qui paraissent parfois irrationnels. Pourtant contrairement à la raison qui souvent semble diviser on considère que l'intuition à la capacité d'unifier et d'harmoniser. 

Le yogi est ainsi invité à quitter son mental pour s'asseoir dans le siège de sa conscience  et apprendre à s'observer et à s'écouter intérieurement . 


Le yogi va ainsi développer la communication avec son essence afin de transcender le mental fondé sur les émotions qui tirent sa conscience vers le bas .  Il est clair que cela ne se fait pas sans difficulté dans une société ou règne la toute puissance de l'égo cadenassé par les pensées. 

Pour communiquer avec notre essence et nos intuitions, il faut favoriser notre polarité féminine avec ses aspects de  réceptivité et de sensibilité. Souvent cela implique d'ailleurs de sortir de sa zone de confort en sortant de la prison de nos croyances limitantes, de nos pensées qui sont souvent  des murs à démolir pour retrouver sa liberté. 


Il s'agit donc d'écouter à partir du centre de notre conscience (notre vrai moi) ) à la fois ses sensations physiques et ses émotions  dans le silence et de se laisser envahir par le calme intérieur en ayant confiance dans l'avenir. C'est de cette manière que l'on éveille la shakti (l'énergie dynamique féminine identifiée à la Kundalini) ) qui représente la manifestation du pouvoir de la conscience. Ainsi le yogi qui s'installera de manière permanente  dans son siège d'observateur neutre deviendra un Shakta : il disposera de la force consciente du Divin. 


Ce Shakta est un yogi au sens complet lorsqu'il unit sa force consciente Shakti à Shiva (symbole de l'énergie potentielle ou de la source créatrice en sommeil) . Il aura ainsi réalisé l'union de son énergie féminine réalisatrice  à son pouvoir potentiel càd son énergie masculine  déployant l'Absolu  dans ce monde en surmontant l'antagonisme mâle-femelle ou spirituel-matériel ou raison-intuition. 



Malheureusement l'union de la raison et de l'intuition pour les transcender, fonctionne très souvent mal car  on va toujours vers ce qui sécurise et on ne souhaite pas changer ses habitudes. En conséquence et du fait du mental,  on a une difficulté à accepter les épreuves de la vie . 

Alors que le mental nous parle à travers nos expériences passées, l'intuition nous guide vers notre destinée  hors des sentiers battus en nous faisant sauter les murs qui nous emprisonnent dans nos pensées et nos émotions. 

Nous voulons tous une vie meilleure mais souvent on a peur de s'engager et plonger dans l'inconnu. C'est pourtant la seule voie pour trouver la paix intérieure,  réaliser la beauté de la vie, sa richesse infinie et l'amour véritable .



Les postures qui équilibrent ce centre sont notamment l'enfant, l'aigle, le roi danseur, l'arbre, le lotus . La respiration, la concentration ainsi que le silence intérieur sont aussi les moyens qui nous permettent de nous ouvrir à l’intuition.  L’intuition se présente à nous lorsque le mental s’apaise et que le flux des pensées se ralentit. A la fin d’une séance on est souvent à même de ressentir quelle est la voie à suivre et à accepter les synchronicités qui se présentent. Néanmoins trop souvent le mental reprend très vite sa place et le dialogue interne reprend. Dans ces cas là il est utile de se recentrer à nouveau et d’avoir la confiance nécessaire pour s’engager en fonction des messages de notre troisième oeil. Le mental qui veut garder la suprématie tentera à tout prix de vous  convaincre qu’il est le meilleur garant de votre avenir, de votre sécurité …le problème c’est qu’il ne peut garantir votre paix intérieure car son moteur principal est fondé sur la survie et sur la peur. 




En conclusion, vivre selon son intuition semble aller à contre-courant de la pensée dominante dans notre société fondée sur la prédominance du mental . Ce n’est pas facile car l’éducation, la vie en société, la vie professionnelle  nous préparent et exigent bien souvent l’inverse...on se prête à l'écoute de tout ce qui nous environne et pas vraiment de notre âme si on peut dire. Néanmoins on voit très bien où cela nous mène : plus de stress, le manque de solidarité, le manque de sens … A chacun de faire son expérience et d’avoir la confiance nécessaire pour se transformer et vivre authentiquement sa destinée en fonction de son intuition et sans peur.







Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du carré , classique du Yin . Elle permet d'étirer les fessiers et décompresse le bas du dos. Elle améliore la flexibilité du bassin. Suivant les personnes cette posture peut être intense. Si elle s'exécute avec facilité on est invité à mettre le front sur un bloc ou au sol . Si vous souffrez de sciatique asseyez vous sur un coussin. 

mardi 14 novembre 2023

Séance de Flow du 16 novembre 2023 - Réguler notre système endocrinien

Le rôle des centres énergétiques dans la pratique du yoga est fondamental et j'y reviens fréquemment. Néanmoins, il n'est pas facile à saisir car il demande une pratique approfondie pour en avoir une connaissance qui ne soit pas qu'intellectuelle. De plus,  il y a tellement d'éléments qui influencent leur fonctionnement que rétablir l'harmonie dans la circulation énergétique  semble même une gageure pour certains. 

Ce que je conseille c'est de considérer les chakras comme une boite à outils dans laquelle on va chercher le bon moyen  pour résoudre un problème lancinant qui nous taraude. Chacun devant au bout du compte se prendre en main pour corriger des ennuis de santé ou des déséquilibres qui empêchent  de vivre pleinement sa vie.

Dans cette boite à outil des centres énergétiques,  il y a ce que les professionnels de la santé nomme le système endocrinien. C'est notre  système autorégulateur composé des glandes endocrines qui sécrètent les différentes hormones. Celles-ci jouent un rôle primordial lorsque nous cherchons à diminuer le stress, surmonter nos peurs ou tout simplement faire face à nos frustrations. Vous voyez maintenant où je veux en venir : la pratique du yoga influence directement notre système endocrinien et pas seulement nos muscles, tendons et articulations comme on a tendance à le penser en premier lieu. Les scientifiques ayant démontré que nos états d'âme sont associés à nos sécrétions hormonales  nous allons avec le yoga chercher à rétablir certains équilibres rompus en intervenant sur notre système endocrinien.

Alors comment cela se passe dans le concret ? 

Lorsque nous effectuons une posture, nous activons un ou plusieurs centres énergétiques afin que l'énergie y circule librement. Cette énergie est directement en contact avec les glandes endocrines qui vont induire certains états spécifiques que nous sommes invités à expérimenter pendant la pratique. 

Pour vous guider dans  vos sensations et ressentis et comprendre ce qui se passe à l'intérieur de votre corps, on a  établi les correspondances suivantes entre Chakras et glandes endocrines ( même si ce lien n'est pas mentionné dans la littérature traditionnelle indienne plusieurs  grands maitres ont mis cela en évidence). 


1. Le chakra racine est relié aux glandes surrénales. Celles-ci sont situées au-dessus des reins et leur hormone principale est l'adrénaline qui va accélérer le coeur, augmenter la tension artérielle ou la glycémie : tout cela pour préparer l'organisme à faire face à une agression et assurer notre survie. 

2. Le deuxième chakra est relié aux gonades (les ovaires et testicules) qui sécrètent les hormones favorisant la procréation. Globalement des déséquilibres au niveau de ces sécrétions vont influencer notre niveau de stress et d'agressivité. 

3. Le chakra du plexus solaire est relié au pancréas qui sécrètent les hormones qui gèrent notre métabolisme. Le pancréas assure la livraison et la régulation de notre carburant principal (le glucose). 

4. Le chakra du coeur est associé au thymus ( signifiant en grec relié au souffle de vie ou âme) réglant  notre système immunitaire. Le coeur secrète aussi une hormone qui a pour effet  de permettre le relâchement de l'ensemble du corps par son lien avec le nerf vague. 

5. Le chakra de la gorge est en lien avec la thyroïde qui régule notre production et dépense énergétique (réflexe, chaleur du corps, croissance, transformation de la nourriture, rythme cardiaque ...)

6. Le chakra du 3ème oeil ou de notre conscience (l'observateur) est en rapport avec l'hypophyse ou glande pituitaire rattachée à l'hypothalamus. C'est elle qui fait le lien entre notre système nerveux et le système endocrinien en émettant les hormones permettant de régir les autres glandes. 

7. Le chakra du sommet du crane ou couronne ( que l'on voit parfois représentée au sommet de la tête de saints p.ex. ) est associé à la glande pinéale (épiphyse) . Elle  regule nos rythmes biologiques comme le sommeil  permettant ainsi notre régénération physique, émotionnelle et mentale. 


La conclusion est qu'un trouble dans la circulation de l'énergie se reflètera probablement dans des symptômes physiques associés aux glandes et vice-versa d'ailleurs. La pratique a ainsi pour but non seulement de remettre en état nos muscles, tendons, articulation mais de regulariser notre système endocrinien. 



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du triangle en torsion qui est une posture fondamentale de la pratique du yoga. Elle étire et renforce les jambes ainsi que la colonne. Elle ouvre la poitrine et donne de la souplesse aux épaules. Elle élimine aussi la raideur du dos. Elle tonifie les muscles des fesses. Elle facilite la digestion en massant les organes internes. Elle nous permet de découvrir certaines de nos limitations et à perfectionner notre équilibre. 










vendredi 10 novembre 2023

Séance de Hatha du 13 novembre 2023 - Comment faire face à un cou(p) dur ?

La semaine dernière je vous ai entretenu  sur le dos  et cette fois je voudrais plutôt vous inviter à vous concentrer sur la nuque tout en sachant que ces zones sont fortement reliées entre elles Toutes les deux  jouent un rôle très important dans le maintien des postures ainsi qu'en tant que messager de nos tensions émotionnelles.  Les tensions dans la nuque se transforment très souvent en douleur car la musculature est faible (eh oui même dans la nuque il y a des muscles) . De plus les mauvaises positions au travail, le stress et les chocs émotionnels y jouent également leur rôle . Même les sportifs ne sont pas épargnés car cette partie du corps n'est pas bien prises en compte la plupart du temps par la pratique sportive.


Dans la majorité des cas,  les tensions dans cette zone font tâche d’huile allant de la nuque jusqu’aux épaules et le haut du dos entre les omoplates et peuvent même donner des maux de tête.  Et comme je le répète souvent une partie du corps qui n’est pas sollicitée que ce soit les muscles des épaules ou de la nuque, finiront pas s’affaiblir. Les muscles et tendons se raccourcissent avec le temps en créant une zone de crispation et après quelques temps la douleur est presque permanente. 

De plus,  le stress ou un choc émotionnel entraine le corps à réagir comme à une agression c’est-à-dire que les muscles vont se contracter pour nous protéger et si les tensions se prolongent (parce que les émotions n’ont pas pu se libérer)  les muscles n’ arrivent plus à éliminer les toxines qui se transforment en douleurs. 


Alors que faire pour se libérer des tensions entrant par ce portail ? 


1A. Une des poussées fondamentales  consiste à reculer la nuque afin de faire remonter l'arrière du crane . En posture allongée sur le dos on pousse ainsi  la nuque vers le sol ce qui permet un étirement maximal très efficace pour ensuite au relâchement soulager cette zone de stress souvent caché. Cette manière de faire va tirer la colonne vers le haut en permettant ainsi de créer de l'espace entre les vertèbres cervicales. On considère d'ailleurs qu'il est souhaitable de pratiquer convenablement cette poussée avant d'entamer les positions inversées sur la tête ou bien même du poisson. La résultante n'est pas seulement un soulagement des tensions mais à terme une certaine élégance dans le port de la tête. 


1a. La pratique des postures de base  vous permettra de libérer les tensions physiques  mettant en jeu le cou, la nuque , les épaules , le haut du dos et la zone entre les omoplates . Un des muscles clés dans ces exercices est le trapèze ( muscle qui descend des cervicales vers les épaules). 

C’est pourquoi très souvent,  on débute les séances par des rotations d’épaules et de la tête. L’accompagnement de la respiration même pendant ces exercices assez simples permettra la décontraction progressive. En cherchant à coller les épaules aux oreilles, on étire ainsi le trapèze.

Les flexions arrières mobilisent également les trapèzes et sont une manière de se libérer des résistances dans le haut du dos.  Ainsi dans le cobra, le trapèze amène une bonne ouverture de la poitrine en abaissant les épaules. 

La chandelle est aussi une excellente posture pour tous ceux qui éprouvent une raideur de la nuque car elle entraine un étirement de la partie haute du trapèze. 

Il est aussi bienvenu de réduire les tensions sur le deltoïde ( muscle coiffant l'épaule) en travaillant l'extension des bras tendus (droite/gauche) ce que je vous demande de faire en pratiquant la respiration 'namasté' ou dans la poussée des bras. 

Les torsions permettent aussi de bien détendre la nuque surtout lorsque cou tourne dans le sens opposé au buste. 

Notons enfin que la mâchoire est reliée à la nuque et que donc son relâchement en effectuant des mouvements latéraux a un effet sur celle-ci. 


2. Comme je vous répète bien souvent, l’idéal est cependant de travailler pour le long terme en remontant à la source des tensions. Notre corps est un messager et il nous parle constamment.


Il est donc important d’apprendre à le comprendre. Il y a toujours un message à saisir à l’endroit où l’on a une faiblesse. 

Après un ‘coup’ dur il n’est pas rare de souffrir de la zone de la nuque autant émotionnellement que physiquement. L’émotion qui s’est inscrite dans cette partie du corps alimente une tension qui se transforme en douleur avec le temps descendant fréquemment jusqu’aux épaules en se transformant en raideurs et courbatures. 


Contracter sa mâchoire et serrer les dents est souvent relié à de la colère ou une rage contre une décision prise qui ne va pas dans le sens de ce que l’on souhaite . 

Comme déjà signalé lors de la dernière séance nos épaules et notre dos sont associés aux poids qu’ils  doivent porter et  à  nos responsabilités . Et donc il est essentiel de bien ressentir dans quelle mesure ces engagements  sont parfois lourds à porter et que de s’en décharger permettra un véritable soulagement. Des expressions telles que ‘il faut’ ‘je devrais’ sont souvent associées à des problèmes au niveau du haut du dos et des épaules et il faut se poser la question de la délégation à quelqu’un d’autre d’une responsabilité trop 'lourde' afin de retrouver un certain équilibre et un juste milieu . 


L’important dans ce cas est d’abord de prendre conscience de cette situation et de faire le lien entre le ressenti et le traumatisme. C’est souvent l’incapacité à s’affirmer qui bloque la zone du cou entrainant avec le temps une déformation de la tête qui s’incline vers l’avant pour adopter une position de soumission. L'orgueil ou l'opiniâtreté joueront également un rôle majeur dans la 'rigidification ' de la nuque. Il est important de comprendre ces messages et de prendre conscience des déclencheurs émotionnels pour que ces déséquilibres se corrigent.  Il faut prendre le temps de se poser les questions justes en évitant les recherches du mental . Les réponses remonteront à la surface par ce que je qualifierais de message intérieur ... et c'est souvent au moment où l'on s'y attend le moins que la réponse arrive  , comme quand on a un mot que l'on cherche sur le bout des lèvres mais qui ne se manifeste pas par la volonté. 



En conclusion, le portail des épaules et de la nuque , tout comme celui des hanches sont deux zones clés du corps sur lesquelles l’on doit constamment travailler pour libérer les tensions qui s’y engouffrent quotidiennement. Pour le long terme, il est conseillé d’adapter sa pratique du yoga de manière à prendre conscience des sources de nos  malaises et d’y faire face tout en lâchant prise (on ne lutte pas contre ses émotions avec son mental) . 

Avoir la nuque raide  est suivant de nombreux textes religieux un signe d'opiniâtreté  . Il en résulte un manque d'écoute et de flexibilité pour tendre l'oreille envers ceux qui ont besoin de nous ou qui ont un message à nous transmettre. 



Pendant la séance je reviendrai sur la posture de la charrue (Halasana en sanskrit) que l’on est invité à pratiquer souvent tellement ses effets bénéfiques sont grands  notamment sur les glandes endocrines et le pancréas. Elle régularise notre 5eme centre d'énergie, celui de la gorge. En plus elle améliore la souplesse de la colonne vertébrale, tonifie le système nerveux, fortifie les muscles dorsaux tout en stimulant la rate, le foie et la digestion. Elle détend la nuque, le cou et les épaules ainsi que les ischions-jambiers . Cette postures soulage tout particulièrement les tensions dans la colonne vertébrale. 


mardi 7 novembre 2023

Séance de Yin du 9 novembre - Pourquoi s'occuper de son dos ?

Vous avez certainement remarqué que je reviens régulièrement sur la connaissance de nos 3 enfants dont le corps en est le premier. L'éducation de cet enfant est la première étape que doit franchir le yogi débutant. Les autres étapes étant l'éducation des corps  émotionnel et mental.  En ce qui concerne notre enfant spirituel ( ou plutôt notre maitre intérieur) il est préférable de l'aborder après avoir franchi ces étapes. 


Sans observation et conscience de ce qui se passe dans le corps peu de progrès sont possibles : la connaissance de cet enfant  est un passage obligé . Mais les efforts consentis sont à la hauteur des récompenses qu'il nous offrira car il est le plus beau cadeau de la Vie Universelle !


Intéressons nous donc cette fois à ce qui se trame dans le dos ou dans notre dos car même si je ne sais pas   combien de personnes pratiquent du yoga parce qu’ils souffraient ou souffrent de mal de dos (dorsalgies, lombalgies …) :  elles sont nombreuses. D’ailleurs le mal de dos semble être  la première cause d’arrêts maladies et d’invalidité au travail. 


Les douleurs dorsales trouvent leur origine la plupart du temps dans les mauvaises positions qu’on adopte quotidiennement sur le canapé, au travail, ou bien en conduisant son véhicule. 

Et si le dos est trop mou et manque de structure musculaire autour de la colonne, les petites douleurs se transforment en souffrances presque permanentes entrainant même de l’insomnie. 


Les muscles du dos ont une importance primordiale car ils interviennent dans presque tous les mouvements de la vie quotidienne. Nous avons 244 muscles dorsaux  et les plus connus sont le grand dorsal, les trapèzes et les lombaires. Ils se répartissent symétriquement le long de la colonne et garantissent la stabilité de notre tronc. Le grand dorsal nous permet de baisser les bras , ramener les coudes et les épaules en arrière. Les trapèzes ont pour fonction de faire se lever les épaules et de rapprocher les omoplates. Les lombaires redressent le buste.


 La pratique du yoga vise à  renforcer progressivement les muscles du dos, ce qui aura un effet bénéfique sur les douleurs lombaires et le mal de dos en général. Avec le temps la colonne vertébrale va se rééquilibrer et on aura tendance à se redresser naturellement, à se tenir droit avec un certain relâchement des épaules. La silhouette sera également plus harmonieuse avec des alignements parfaits. 

Une posture adéquate permettra aussi d’exercer une pression équitablement répartie sur la colonne et les articulations ainsi qu’une meilleure respiration. 


De nombreuses postures de yoga permettent soit de soulager les douleurs ( l’enfant pour les lombaires ainsi que le sphinx ou le cobra, le coeur aimant pour le haut du dos  ) ou bien même de renforcer le dos  (chien  tête en bas pour le haut du dos , la chaise pour le milieu du dos, le pont ou demi pont pour le bas du dos).

Les poussées fondamentales du yoga traditionnel travaillent aussi en profondeur notre dos : en poussant les lombes au sol avec une retroversion, en allongeant nos bras loin des  épaules, en poussant le cou  vers le tapis permettant ainsi un allongement de la nuque ou bien encore en  descendant les sphères d'épaules vers le centre du corps. 

La combinaisons de ces postures et des poussées permettront de resculpter notre dos et non seulement de lui donner une nouvelle dynamique mais au-delà de rééquilibrer l'ensemble de notre corps : respiration, marche, positions assises et debout ...



Cependant le renfort musculaire par le yoga n’apportera pas des solutions miracles sur le long terme si l’origine du mal de dos se trouvent dans des déclencheurs émotionnels. Il permettra probablement de se sentir mieux, d’être plus calme du fait de la pratique et de moins ressentir la sensation d’inconfort ou de douleur. 


On connait tous l’expression populaire ‘en avoir plein le dos’. Plusieurs études prouvent d’ailleurs que le mal de dos est aussi synonyme de ras-le-bol et que le stress créent des tensions capable de bloquer complètement le dos . Les muscles du dos  vont répondre au stress par des crispations et des contractions musculaires. Ces études démontrent que le stress est capable de favoriser des inflammations avec des poussées d’arthroses à l’origine par exemple de lombalgie . Toutes ces études vont le sens où le dos est une cible de choix pour le stress. Et si en plus nous avons déjà certaines faiblesses (disques intervertébraux usés, hernies …) le stress va en abaissant  nos défenses immunitaires favoriser dans ces zones des inflammations. 

Il n’est également pas rare qu’une véritable dépression se cache derrière un mal de dos rebelle. 


Dans ce sens on peut admettre que la plupart des malaises dans le dos proviennent de traumatismes ou bien d’émotions accumulées dans le passé. Ceux-ci influencent ainsi la circulation de l’énergie dans les chakras, que ce soit au niveau du coeur (blessures affectives ) , dans la zone lombaire basse (  insécurité et finances), dans la zone lombaire haute (attachement, famille…). 

Symboliquement , le dos peut nous révéler que la vie est lourde à porter , peut faire référence à des surcharges que l’on s’impose souvent afin d’être aimé et reconnu, que l’on se sent écrasé par ce qui nous entoure , que l’on se sent dévalorisé et dénigré, ou bien même que l’on ne se sent pas à la hauteur de ce que l’on attend de nous . 


Dans tous ces cas, où les émotions sont en jeu  il est recommandé de traiter la racine du mal et de soigner sa blessure émotionnelle. Pour cela il est recommandé de manifester son intention de ressentir (avec courage) son inconfort émotionnel notamment pendant les séances .  Il faut le revivre consciemment avec une présence totale afin d'en vider la charge émotionnelle et aller vers un véritable lâcher-prise.

 Si les émotions sont très puissantes, il faut interrompre son activité et se poser. L'idéal est de s'isoler quelques temps en cherchant l'aide de la respiration ( longues inspirations et expirations pendant une dizaine de minutes)  . Si c'est possible il faut accompagner ces respirations de certaines postures qui sont bien adaptées au relâchement des émotions  tel que l'enfant par exemple. Les poussées suivies d'un relâchement total sont aussi une bonne pratique  pour laisser les émotions pénibles se vider de leur contenu. L'idéal est même de poursuivre avec une pause méditative afin d'assurer une intégration optimale de son émotion rebelle, celle qui nous fait souffrir. 


En conclusion, les maux dans le dos expriment notre mal être en nous poussant à changer, à prendre une autre directionAu lieu de tourner le dos aux problèmes,  ils invitent à y faire face en acceptant le changement et en allégeant son sac à dos émotionnel. 




Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du coeur aimant (anahatasana). Cette posture assouplit la région du coeur et permet de se détendre en profondeur. Elle ouvre les épaules et permet de stimuler les intestins. 

A ne pas confondre avec la posture de l’enfant où l’on pose les fesses sur les talons. 


Symboliquement il s’agit d’une posture de prosternation où le coeur est mis en jeu. 

Le travail sur cette zone est au centre de la pratique du yoga mais également dans toutes les traditions car il représente  le processus de transformation central du cheminement humain : amour, compassion, charité, indulgence, tendresse ...


C’est typiquement une attitude du yin yoga où l’on prend son temps pour se couler dans la posture sans effort musculaire. On laisse le temps aux tissus de s’étirer et le drainage des canaux énergétiques se fait en douceur. Avec une bonne concentration sur le ressenti on entre presque naturellement en méditation.


samedi 4 novembre 2023

Séance de flow du 6 novembre 2023 - Pourquoi alterner engagement et détente ?

Je reviens encore une fois sur le lâcher-prise ou équanimité ( upeksha en Sanskrit ) car c’est une attitude ou un état d’esprit essentiel de la pratique du yoga. Le lâcher-prise c’est pouvoir s’abandonner à ce qui est, quitter le 'je' pour s'aligner sur la Vie universelle. Il s’agit d’être dans un état de confiance dans ses ressources intérieures et d’être détaché par rapport au résultat. C’est un sentiment de confiance que l’on ressent lorsqu’on est persuadé que « quoiqu’il arrive tout ira bien «. Car à force de vouloir rester dans une attitude de maîtrise par le mental on finit par gaspiller énormément d'énergie et on y perd sa sérénité.


Inutile de dire que ce n’est pas facile et c’est très souvent en dehors de notre contrôle car cet état d’esprit dépend de nombreux mécanismes émotionnels. Très souvent nous nous focalisons avec une attention exclusive du mental sur une solution pour contrôler une situation … et cela amène davantage de résistance. Beaucoup d'entre nous s'imagine d'ailleurs que pour atteindre le bien-être il faut travailler dur mais rien n'est plus faux !


En fait c'est notre faux-moi ou notre égo qui nous freine vers une attitude de lâcher prise avec l'aide du mental car pour lui c'est céder une partie de son pouvoir et donc le lâcher-prise est pour lui une menace existentielle: il nous fait croire que sans peine il n'y a pas de gain . 

Ce faux-moi attache son regard à l'extérieur, il vit en fonction des apparences, il confond l'agitation avec la vie. Il n'accepte pas les remises en questions ni le chemin qui mène à l'intérieur de soi. Il considère que la sagesse c'est d'éviter tous les risques et surtout ceux qui pourraient être induit par un lâcher-prise. Il va consommer votre énergie pour s'agripper au contrôle  à tout prix en vous forçant à garder continuellement  'le nez dans le guidon' .  Mais où tout cela vous a-t-il mené : plus de paix ? plus de joie ???

Il vous donnera peut-être l'impression de réussir professionnellement mais à quel prix : un épuisement physique et probablement émotionnel.  



Dés lors comment faire pour être plus ouvert et accepter que d’autres possibilités se présentent à notre conscience ?



Cet état d’esprit se développe à partir du moment où nous devenons conscient que la Vie Universelle est une alternance d'engagement et de détente et que l'on accepte  les cycles naturels de la Vie. On ne peut  de façon permanente agir et être dans l'engagement et à l'inverse on ne peut être être continuellement dans un état de détente et de relaxation : il faut chercher à atteindre  l'équilibre entre les deux. 



La voie du yoga est le chemin idéal du lâcher-prise car il nous permet de revenir au moment présent et de nous observer de l'intérieur , de nous écouter aussi bien quand on agit que lorsqu'on se détend.  En abandonnant nos résistances que le mental construit sur base des émotions , nous libérons nos énergies pour les orienter vers la transformation afin de nous synchroniser sur la Vie Universelle et ses Lois. 

Idéalement c'est en méditant sur l'eau et sa caractéristique de fluidité que l'on intègre progressivement la notion de lâcher-prise : l'eau qui coule ne s'acharne pas mais fraye  son chemin en passant à côté, au-dessus ou en dessous  des obstacles. Elle choisit le chemin de moindre résistance tout en 'agissant' si on peut dire. 


Plus concrètement dans le yoga ,  on alterne dans les postures engagements et relâchements pour y arriver . Une des pratiques les plus puissantes consiste à pratiquer les poussées fondamentales du yoga traditionnel. Ainsi  avec l'expiration on s'engage de manière maximale  dans la posture et on  se laisse inspirer par la suite soit en relâchant partiellement pour aller ensuite plus loin dans la posture par un micro-mouvement  soit en relâchant totalement pour se concentrer sur le ressentir   . Ces poussées se pratiquent aussi bien debout qu'assis ou couché et peuvent être intégrées dans presque toutes les postures. Elles nécessitent  généralement un apprentissage assez long et souvent pas évident à intégrer pour les débutants qui parfois ont déjà du mal simplement à prendre ou tenir la posture surtout qu'il faut être synchrone avec le souffle. 


Au début, ces alternances n’affectent que le physique entrainant un état de bien-être du corps mais progressivement le mental se calme et le lâcher-prise s’installe et le ressenti de nos émotions revient à la première place. 

Ainsi,  les noeuds émotionnels incrustés parfois depuis longtemps à divers endroits du corps se défont progressivement . En effet, lâcher-prise ne signifie pas  se relaxer mais surtout faire l'expérience du relâchement de ses émotions .


Pour que le lâcher-prise soit effectif, il n'y a pas d'autres moyens que de prendre conscience avec courage des émotions qui freinent notre capacité énergétique et qui sont destructrices de vie  : humiliation, honte, culpabilité , apathie, chagrin, désespoir, regret, anxiété, envie, haine, colère, dédain, orgueil, ... Cette prise de conscience doit s'accompagner  d'un minimum de détermination pour manifester notre intention de se libérer de nos attachements  et laisser la porte s'ouvrir sur l'inconnu et la nouveauté : les adeptes du Zen utilisent pour cette attitude le terme de 'laisser-advenir'. 


En conclusion, l'apprentissage du lâcher-prise est  un exercice de patience, c'est savoir aussi prendre son temps pour y arriver. C'est nous défaire de notre attachement au temps et de notre empressement à réaliser les choses ! Avec le lâcher-prise on s’ouvre à l’intuition afin de dépasser les limites de notre logique sécuritaire dominée notre égo et aller vers la métamorphose pour naître à une vie meilleure centrée sur les émotions qui nous énergisent : courage, confiance, acceptation, optimisme, pardon, compréhension, sérénité...





Au cours de la séance je présenterai la posture de la fente avec torsion et bras étendus. Cette posture active les muscles du dos et permet d'ouvrir les épaules .

La torsion induit un travail en profondeur de la zone abdominale (les obliques) en ramenant de la mobilité dans la colonne. Elle aide à relâcher les muscles du dos qui sont considérés comme un repère de tensions chez beaucoup d'entre nous. 

 La variante présentée consiste à placer la main droite  à terre sur le coté gauche du pied gauche . Les débutants pourront poser le genou postérieur notamment si l'équilibre fait défaut.