vendredi 28 janvier 2022

Séance de yin du 31 jan 2022 - Quel interêt de pratiquer ?

Ayant constaté que bon nombre de personnes ayant débuté la pratique du yoga abandonnent  parfois après quelques mois, j'ai ressenti le besoin d'écrire ces quelques lignes pour susciter en vous un moment de réflexion à ce sujet. Car tôt ou tard nous sommes tous confrontés à cette question : quel intérêt pour moi de pratiquer du yoga ? 


Il faut d'abord reconnaitre que les motivations qui sont à l’origine de la pratique du yoga sont multiples et très variées. Pour certains c’est une maladie ou un traumatisme, pour d’autres la recherche simplement d’un mieux être ou bien d’une quête spirituelle. Mais ce qui est intéressant c’est que certains verront leur motivation grandir comme un arbre aux diverses branches et d’autres verront leur motivation initiale disparaître voire simplement baisser très progressivement.


Et pourquoi en est-il ainsi ? 


A mon avis c’est parce que la pratique transforme petit à petit l’intégralité de votre vie. Ces changements sont acceptés et bienvenus chez certains car ils donnent plus de sens à leur vie en modifiant leur vision d’eux-même et du monde. D’autres par contre ne se sentent pas prêt à ces changements, il souhaiteront retrouver leur vie d’avant quitte à sacrifier une partie de leur bien-être ou de leur santé. 



Dans ces conditions, on conseille au yogi qui perd peu à peu sa motivation de s’ interroger sur sa démarche et de ne pas accuser des circonstances extérieures pour repousser sa pratique. Il faut reconnaître que celle-ci demande parfois du courage et de la persévérance. Cela ne signifie pas qu’il faut avoir une volonté de fer pour s’asseoir sur le tapis mais mettre des priorités dans sa vie pour réaliser ses rêves :

restaurer ou garder la santé, rester souple, améliorer son sommeil, être moins anxieux, se sentir libre, se libérer d'émotions pénibles, trouver le calme intérieur, dynamiser sa vie, mieux gérer ses relations, comprendre son corps, donner un sens à sa vie ...


Il faut aussi considérer que le yoga est assez exigeant et produit des effets sur le bien-être avec le temps. Or nous sommes de plus en plus conditionné à rechercher des plaisirs immédiats.  Aussi si l'on ne pratique plus très régulièrement et que l'on rate plusieurs cours d'affilée il devient de plus en plus difficile de s'y remettre. Dans ce cas on cherche des excuses dont la plus fréquente est de considérer que l'on n'a pas le temps car il faut jongler avec travail, famille, amis, loisirs, réseaux sociaux ...

Il est vrai que certains ont une vie sociale débordante et qu'il n'est pas facile de ne pas se laisser envahir. Dans ces situations je répète souvent que c'est au moment où l'on a pas le temps de pratiquer qu'on en a probablement le plus besoin ! 




En conclusion, je vous invite à vous interroger régulièrement sur votre motivation et ce que le yoga a changé dans votre vie. Si vous êtes débutants clarifiez votre intention et votre vision : qu’est-ce que le bien-être représente pour vous et êtes vous prêt à questionner certains choix de vie ?

Ensuite, le yogi sera invité à respecter le choix de chacun et surtout de ne pas s’enorgueillir de pratiquer alors que d’autres n’ont pas trouver la persévérance ou le courage de poursuivre leurs rêves. 





Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du coeur aimant (anahatasana). Cette posture assouplit la région du coeur et permet de se détendre en profondeur. Elle ouvre les épaules et permet de stimuler les intestins. 

A ne pas confondre avec la posture de l’enfant où l’on pose les fesses sur les talons. 


Symboliquement il s’agit d’une posture de prosternation où le coeur est mis en jeu. 

Le travail sur cette zone est au centre de la pratique du yoga mais également dans toutes les traditions car il représente  le processus de transformation central du cheminement humain : amour, compassion, charité, indulgence, tendresse ...


C’est typiquement une attitude du yin yoga où l’on prend son temps pour se couler dans la posture sans effort musculaire. On laisse le temps aux tissus de s’étirer et le drainage des canaux énergétiques se fait en douceur. Avec une bonne concentration sur le ressenti on entre presque naturellement en méditation.


mardi 25 janvier 2022

Séance de flow du 27 jan 2022- L 'efficacité des contractions

La plupart d’entre nous ont une certaine connaissance et expérience des postures (asanas) que nous harmonisons avec la respiration. Par contre ce que beaucoup ignorent c’est l’importance des contractions ( bandhas) et des gestes symboliques (mudras).  Pourtant les manuscrits traditionnels à la base de notre pratique du yoga couvrent à la fois les asanas , les mudras et les bandhas. C’est pourquoi j’ai pensé utile d’élaborer quelque peu cette fois sur les contractions. 



Les contractions ou  bandhas sont des actions focalisées sur certaines zones du corps qui visent à bloquer temporairement le flux d’énergie afin de le rediriger. Bandha signifie joindre, garder à l’intérieur, capturer. On verrouille ainsi une zone du corps pour acquérir une certaine maitrise de l’énergie dans  cette partie du corps.

De cette manière le yogi développe la conscience de ses centres énergétique (Chakras) avec l’intention de distribuer l'énergie de manière optimale.



La contraction racine ( mula bandha)  active l’énergie de notre premier centre énergétique celui qui canalise l’énergie terrestre activant ainsi nos instincts de survie et de procréation. Cette contraction aide à developper la stabilité et à prendre confiance en soi. L'idée étant de se sentir de se sentant aussi stable et plein d'énergie que la terre. C'est une contraction que l'on pratique avec de nombreuses postures et notamment la sauterelle. Elle nous aide à passer à l'action et à affronter nos peurs.

Elle s’effectue en  contractant les muscles du plancher pelvien en engageant toute la région basse de l’abdomen et du nombril afin de rediriger l’énergie vers le haut vers les autres centres énérgétiques. Elle accompagne également la respiration en allongeant la colonne vertébrale. L’effet le plus évident est un effet calmant et stabilisant. On considère également qu’elle prévient aussi l’incontinence.



La contraction volante ( uddiyana bandha) active le centre énergétique du plexus solaire celui qui véhicule notre affirmation aux yeux du monde et notre pouvoir personnel. On active cette contraction après l’expiration en rétractant le ventre vers l’arrière et en tirant vers le haut la partie située au dessus du nombril. On considère qu’il faut déjà avoir une certaine maitrise de la respiration pour la pratiquer. Idéalement on devrait la pratiquer en même temps que la contraction racine.

Cette contraction permet une meilleure digestion et masse vigoureusement les viscères et lutte contre la constipation. Elle active le métabolisme et réchauffe tout en stimulant la rate. La compression du pancréas qu'elle provoque favorise la production d'insuline importante pour ceux qui ont une tendance au diabète. Le soulèvement du diaphragme favorise le retour du sang vers le coeur ainsi qu'un afflux de sang oxygéné dans les viscères de la cavité abdominale.   Elle permet aussi d’expulser l’air résiduel dans le bas des poumons et renforce la sangle abdominale.


La contraction de la gorge ( jalandhara bandha) active l’énergie du centre énergétique de la communication et de l’expression permettant au yogi de s’exprimer sur ses ressentis, ses besoins, ses émotions et pensées de manière honnête et sincère afin d’établir des relations pures avec les autres. 

Cette contraction peut s’effectuer après inspiration ou expiration en pressant le menton vers la poitrine de manière à créer une pression sur la trachée et l’oesophage. Pendant l’exercice on détend ses épaules et on allonge la colonne vertébrale.

Cette contraction est idéale pour les chanteurs car elle augmente la circulation du sang dans les cordes vocales. On considère qu’elle est bénéfique en cas d’acouphènes et de problèmes liés à la thyroïde et à la gorge. 



En résumé, les bandhas nous dirigent vers l’intérieur et entraînent en douceur des processus naturels de circulation de l’énergie dans le corps humain. Les contractions nous aident à mieux nous connaitre et à mieux nous centrer. Leur maitrise est de nous amener à être en paix avec les choses telles qu’elles sont peu importe ce qu’elles sont. L’idée étant que nous trouveront le bien-être à partir du moment ou notre fonctionnement intérieur et notre perception évolueront vers un point de vue plus éclairé.



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du dauphin qui est une posture semi-inversée. Elle ouvre la ceinture scapulaire, renforce les épaules et muscle les abdominaux.
Elle étire la poitrine, le milieu et le bas du dos, les hanches et les jambes.  
Elle aide le liquide lymphatique à circuler plus facilement dans le corps. Elle est le meilleur compagnon pour se préparer au postures d’inversion.
 On considère aussi qu’elle apaise les maux de tête et aide à soulager le stress et l'anxiété. 
Symboliquement le dauphin représente la paix,  l'équilibre et l'harmonie ...il est associé à une vie joyeuse. Il vit en paix avec les autres espèces y compris avec les êtres humains avec lesquels il aime de s'amuser à nager. 

samedi 22 janvier 2022

Séance de Hatha du 24 jan 2022 - C'est quoi le Hatha Yoga ?

Si vous parlez de yoga à des amis ou connaissances une des questions classiques est de vous demander quel type de yoga vous pratiquez. Et il est vrai que dans la littérature courante on est presque inondé par les genres de yoga que l’on enseigne : hatha, yin, flow, nidra, bikram, ashtanga, iyengar, vinyasa, kundalini …et j'en passe.


Difficile de s'y retrouver !


Commençons d'abord par un peu d'explication sur les 4 voies traditionnelles de réalisation du yoga:


1. Le Raja Yoga ou le yoga royal appartient à la philosophie indienne orthodoxe et vise à atteindre l'état de conscience le plus élevé ainsi que l'union avec la divinité.


2. Le Bhakti Yoga est l'ensemble des pratiques spirituelles tournées  vers la dévotion à la divinité 


3. Le Karma Yoga est basé sur le détachement des fruits de l'action (effacement de l'égo)


4. Le Jnana yoga est le yoga de la connaissance visant à sortir de la dualité, de l'illusion et de l'ignorance par la discrimination.


Le Hatha yoga fait partie du Raja Yoga (même si ce point est contesté par certains traditionalistes indiens).  Avec les pratiques posturales, la respiration ...il vise à maitriser les énergies ou les forces vitales. 

Hatha est un mot qui en sanskrit signifie ‘yoga de la force vive’. Une interprétation symbolique fait du  Hatha Yoga l’union du soleil (Ha) et de la lune (Tha). Le soleil est présent dans notre corps au travers de notre âme et cette énergie ne disparaît jamais. Par contre la conscience représentée par la lune a des fluctuations, des hauts et des bas comme les phases de celle-ci . Il s'agit de la même symbolique que dans le TAO chinois où l'on vise à harmoniser deux énergies opposées mais complémentaires par des exercices. 



Lors de la pratique le  Hatha Yoga fait essentiellement appel à des notions énergétiques telles que les souffles (prana et apana), les canaux où circule l'énergie (les nadis), les chakras (les centres énergétiques) , nos enveloppes énergétiques  (koshas). Ces aspects ne sont d'ailleurs généralement pas bien compris ni admis en occident. 


Car il faut  reconnaître que ce qui fait la popularité du Hatha yoga ce sont plutôt les postures (que l’on appelle asanas) et qui synchronisées avec la respiration procurent un bien-être physique, émotionnel et mental. Sa pratique ancestrale permet de soulager le stress et la fatigue, le mal de dos et bien d’autres maux ce qui suffit à beaucoup d’occidentaux. 


Dans les écrits traditionnels sur le Hatha yoga, il est indiqué que si  la conscience s’immobilise alors l’âme peut pénétrer tout le corps pour y rayonner.

Et donc la pratique vise à rythmer le  souffle avec des postures afin d’amener la conscience à l’immobilité.  En recherchant la perfection corporelle et le calme intérieur on atteint l’union de l’âme et du corps ce qui permet de vivre une vie faite de spiritualité.


Beaucoup de pratiquants n’ont pas comme objectif une vie spirituelle ou la libération d’une existence conditionnée. La dimension spirituelle est d’ailleurs un choix personnel et certains n’iront jamais jusque-là parce que ce n’est leur choix de vie. 


Néanmoins, ceux qui voudront  aller plus loin devront se plier aux disciplines de concentration, de méditation, de contraction, de gestuelle sacrée , du son et du chant … qui sont peu pratiquées en occident et qui demandent un niveau d’engagement conséquent. 


En conclusion, retenons que le Hatha Yoga qui relève du Raja yoga est une pratique ancestrale notamment de postures synchronisées avec la respiration . En cherchant à atteindre une certaine perfection du fonctionnement du  corps, il permet d’accéder à un bien-être physique mais également émotionnel et mental. Le chemin spirituel du Raja yoga nécessite davantage d’engagement car  il vise une libération des souffrances plus large et plus définitive en développant un niveau de conscience très élevé.







Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du poisson (Matsyasana) qui est une flexion arrière avec de nombreuses variantes.  Elle est considérée dans certains traités de yoga comme un posture très puissante et énergisante dissipant les maladies. Elle permet un bon étirement de la région dorsale et une respiration thoracique profonde. . Elle soulage également les raideurs dans la nuque et stimule la thyroïde .
Elle régularise notre 5 ème centre énergétique celui de la gorge permettant au yogi de s'exprimer sur ses ressentis, besoins, émotions et pensées. Symboliquement le poisson est relié à l’eau, il représente donc la fluidité dans la circulation de l’énergie.

 

vendredi 21 janvier 2022

Séance de Yin du 22 jan 2022 - Tout comme la tortue savoir prendre son temps pour observer

Pourquoi est-il si important de devenir un observateur neutre de sa pratique posturale, de ses comportements, de ses émotions et de ses pensées ?


La réponse est que si on adhère totalement au mental et aux émotions sans aucun recul on s’éloigne en fait de la réalité présente. On donne raison à nos conditionnements qui se sont construits sur la peur, les désirs, les croyances et on passe à coté de qui on est vraiment. En s’éloignant de qui on est vraiment on finit par faire des choix qui ne nous conviennent pas. 


Pourtant il est bien difficile de faire des observations, en particulier sur soi-même ou les personnes et leurs comportements et en-même temps d’être exempts de tout jugement ou critique.


La pratique du yoga est une école avec laquelle on apprend à devenir un observateur neutre. Ainsi on apprend à s’abstenir de  jugement que ce soit sur soi-même ou sur les autres. De plus l’observateur ne concrétise pas le désir de changer l’objet de son observation. Le yogi est tout simplement un espace de sensibilité, une conscience stable, un témoin (amusé) de la vie qui passe. Car juger c'est étiqueter, critiquer ...c'est se projeter dans le passé ou le futur et donc sur quelque chose  qui pourrait être ou qui a été nous privant ainsi du moment présent.


Le yoga et le fait de juger c'est comme l'eau et l'huile, ils ne se mélangent pas. Ils sont mutuellement exclusifs car en portant des jugements on se fait du tort en consacrant son énergie à nourrir des sentiments d'insécurité ou de manque de confiance en soi. En pratiquant , on se concentre sur le moment présent en reliant le souffle au mouvement ainsi qu'au ressenti. Ceci permet de lâcher-prise sur les émotions ainsi que les peurs du passé et du futur. 


Quand on pratique la première chose que l'on fait c'est observer : comment est mon souffle, est-ce que je respecte les alignements, quel est l'articulation ou le muscle à l'origine de mon inconfort ...on n'analyse pas car cela reviendrait a mettre le mental au premier plan. Pour rappel nous avons environ 600 muscles, 900 ligaments, 1300 tendons ...il y a de quoi observer et prendre conscience. L'observation nécessite donc un apprentissage qui peut être assez long mais il faut passer par là car c'est la condition de la relaxation et de la réduction des tensions. Rappelez-vous toujours ce triptyque : mouvement, souffle et conscience (observation) c'est la base du yoga .




Cette manière d’observer clairement ce que l’on voit, ce que l’on entend ou touchons crée progressivement en nous un sentiment de bien-être. Le philosophe indien J.Krishnamurti nous indique que l’observation sans évaluation est la forme la plus élevée de l’intelligence humaine, celle qui nous conduira le plus sûrement au calme intérieur.



Le choix ou la liberté ne se présente à nous qu’avec la conscience d’être en train d’observer. Si on est inconscient on n’a pas le choix et donc on n’est pas libre car on va reproduire mécaniquement un conditionnement. Dans ce cas on est la victime de ses émotions et de ses humeurs.


C’est ce que nous enseigne Patanjali (philosophe indien) également en relevant que le résultat du yoga est de permettre de connaitre notre véritable nature en devenant un observateur neutre. Il nous explique que l’absence de yoga entraînera en nous la confusion, des idées fausses et une compréhension déformée de la réalité avec toutes les souffrances que cela entraine.


En conclusion, si on veut être libre et évoluer vers le bien-être, on est invité à prendre le chemin de l’observation neutre de soi et des autres c’est-à-dire sans jugement. Avec la pratique posturale on apprend ainsi à se connaitre vraiment: le corps au travers du ressenti , les émotions qui nous mettent en mouvement et les pensées qui souvent nous éloignent de la réalité présente. Evidemment que ce n’est pas facile mais c’est le chemin de la liberté et il n’y a pas de liberté pour celui qui s’ignore.




Au cours de la séance je reviendrai sur la posture de la tortue qui est une posture d'intériorisation et de préparation au sommeil car elle libère l'accumulation des tensions dans le dos . Elle augmente la flexibilité des hanches et de la colonne. C'est une posture typique du répertoire yin car il faut plusieurs minutes pour s'y installer et pour en ressentir les bienfaits. Il est aussi important de bien soigner la qualité de la respiration dans cette posture car on a tendance à comprimer le diaphragme. A l'expiration il est conseillé de se concentrer sur la sensation de lâcher-prise.

Au niveau symbolique la tortue représente la persévérance, la détermination et la tranquillité de l'esprit. La tortue nous relie à la terre c'est-à-dire notre premier centre énergétique celui de notre-bien-être matériel. Elle nous invite à rester calme même dans les moments les plus chaotiques et  à savoir prendre son temps pour observer la vie qui passe. 



mardi 18 janvier 2022

Séance de Flow du 20 jan 2020 - C'est l'intention qui compte !

On considère généralement que le plus important dans les exercices de yoga c’est la circulation de l’énergie vitale qui anime tant le corps physique que l’esprit. En effet, c’est un des éléments principaux que l’on arrive à maitriser avec la pratique alors que beaucoup d’autres paramètres de notre vie sont fixes comme par exemple le temps. Et pourtant ce n’est pas l’élément essentiel car l’intention a une valeur encore plus grande.


Si vous regardez autour de vous, vous découvrez très vite que le capital énergétique de certains semble élevé alors que d’autres manquent cruellement d’énergie. On en déduit souvent que c’est une donnée immuable et que c’est simplement la nature qui a doté certains d’un capital énergétique élevé et d’autres d’une peau de chagrin. Eh bien dans la philosophie du yoga on considère que tout n’est pas fixé ainsi et que chacun peut mieux gérer son capital énergétique pour l’accroître et transformer sa vie et celle de ses semblables.


Comme souvent on dira facile à dire mais difficile à faire car pour changer ce capital énergétique il faut s’attaquer à ses habitudes de vie, pratiquer des techniques de circulation de l’énergie et stabiliser ses émotions ainsi que son mental. En effet, il est peu judicieux d’augmenter la circulation de l’énergie si c’est pour qu’elle s’évade facilement ou nous rende hyperactif . Cela ne contribuera pas à notre bien-être et ni à notre santé.


Une des premières étape est de savoir où l’on veut aller et de définir ses intentions. C’est pourquoi je vous répète si  souvent sur l’on ne fait pas du yoga parce c’est à la mode mais parce qu’on s’est fixé un chemin de vie et que l’énergie capitalisée sera consacrée à parcourir ce chemin : santé, bien-être, dévouement, enseignement, jouissance du monde qui nous entoure, protection de notre environnement de vie, relations, patience, gratitude, pardon, paix, amour ...

Il arrive d’ailleurs aussi bien souvent que l’on débute la pratique avec une intention donnée et que l’on glisse vers une autre par la suite. Car, en effet, le paysage du yoga ne se révèle que par l’exercice et il est donc naturel de faire évoluer son intention.



L’étape suivante sera d’accepter de modifier son style de vie avec calme et détermination afin de l’aligner sur ses intentions et vivre de manière plus authentique. Cela n’est pas facile car on doit parfois modifier certaines habitudes (si pas des addictions) ancrées dans le physique et le mental depuis bien longtemps : le temps de sommeil, l’exercice physique, la nourriture et la boisson, ses loisirs …

Cela peut entrainer de remettre en question également ses relations, son environnement de vie et sa profession car trop souvent nous vivons dans le stress et l’agitation .

Vivre sa vie de manière plus conforme au yoga ne demande pas que l'on s'isole dans un ashram mais que l'on s'oriente vers la paix intérieure, un corps sain, que l'on sache mettre en place des priorités dans ses relations et revisiter ses pratiques alimentaires. 


Ensuite, vient la partie technique avec soit le yoga ou d’autres modes de maîtrise de la circulation de l’énergie. Avec le yoga il faut acquérir notamment la connaissance de la pratique posturale, la respiration consciente, la concentration, la relaxation et le lâcher-prise. Il faudra aussi apprendre à laisser ses émotions s’exprimer et comprendre le fonctionnement du mental pour en faire son meilleur allié. Il faut arriver à bien comprendre (je voudrais dire avec ses tripes)  et pas seulement intellectuellement le triptyque : souffle, mouvement et conscience car c'est la base. Ensuite savoir utiliser les émotions pour le transport de l'énergie afin d' aller dans la direction déterminée par l'intention. 


Enfin, il faudra être patient car il faut du temps pour que les nouvelles habitudes s’installent. Et souvent les meilleurs résultats s’obtiennent avec une pratique des petits pas et une amélioration très progressive.


En conclusion, la pratique du yoga est le moyen de transformer votre vie, et de lui donner un style nouveau. Même s’il faut savoir en premier lieu où l’on veut aller tout cela doit se faire avec un certain lâcher-prise pour ne pas accroître les tensions suffisamment nombreuses de la vie courante. Il vaut souvent mieux abandonner certaines activités ou projets et relations que d’en rajouter car pour recharger ses batteries il faut savoir atterrir et s’arrêter : rêver et méditer cela fait aussi partie de notre hygiène de vie.






Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des trois points d’appui.  

Elle renforce la partie supérieure du corps en offrant un excellent étirement aux muscles du torse et de la poitrine. Elle permet de travailler l'ouverture du haut des pieds et des épaules en nous faisant respirer en profondeur. 

Elle est intéressante car elle donne une bonne sensation de maîtrise du corps et améliore le sens de l’équilibre.  De plus elle s'intègre bien dans les cours de yoga flow.

Elle renforce les bras, les abdominaux et les jambes. Elle étire le dos et les poignets.

Cette posture au travers des résistances qu'elle nous permet de ressentir met en jeu notre ouverture envers les autres et la confiance que nous avons en nous même. 

vendredi 14 janvier 2022

Séance de Hatha du 17 jan 2022 - (Ré)Apprendre à ressentir : un incontournable de la pratique

Nous éprouvons tous des difficultés à nous mettre face à notre ressenti . Très souvent c'est parce que nous avons appris au cours de notre vie à nous couper de sentiment de tristesse, de peur, de colère, de déception ... car soit nous n'avions personne pour nous accueillir soit nous avions considéré qu'il valait mieux oublier. Nous avons tous entendu ces phrases dans notre enfance : qu'il n'est pas beau de se mettre en colère ou bien qu'on ne pleure pas en public ...Nous nous sommes ainsi coupé d'une partie de notre sensibilité et avons perdu une partie de notre  capacité à ressentir. 


Ensuite considérant que l’on ne sait plus  ressentir correctement ce qui se passe à l’intérieur de soi, on finit par rechercher constamment les réponses à l’extérieur : pour mon mal de dos c’est le médecin qui a la réponse, ma famille me dit que je suis fatiguée et que je devrais me reposer, mes amis me trouvent  pâle et me conseillent de m’aérer, …


Sans dénier les connaissances ou les avis  que l’on peut trouver ainsi à l’extérieur de soi, il est pourtant  essentiel pour le yogi  d’apprendre à nouveau  à ressentir pour se connaitre, développer la confiance en soi et trouver la voie du bien-être : c'est un incontournable de la pratique. Toutes les études que ce soit aux Etat-Unis, en Asie ou en Europe vont dans le même sens : pour évoluer et grandir nous avons besoin d'apprendre à ressentir notre corps et nos émotions. Car si nous semblons savoir beaucoup de choses nous en ressentons trop peu. 



C'est pourquoi, pendant l'exercice de ses postures,  le pratiquant se concentre d’abord sur son corps c'est-à-dire ses muscles, ses articulations, ses tendons, ses organes, sa circulation sanguine …il apprend à se connaître de l’intérieur. Il devient sensible aux zones de son corps sous tension qui demandent de l’attention en faisant abstraction de son mental et de ses idées préconçues. 


Il essaye de déterminer si la sensation est  désagréable, agressive ou  neutre lui permettant de faire son propre diagnostic d'une résistance ou d'une douleur.  Le ressenti peut également se manifester par une impression de chaleur ou de froid, de pincement, de densité, de brûlure, de mouvement, de picotement...

Ces ressentis proviennent de charges émotionnelles, de peurs, de blocages  provenant d'une expérience difficile, d'interdits ou même du refus de s'écouter par manque de confiance en soi ou tout simplement de limitations physiologiques.



A travers ses sensations, il comprend à quel point ses émotions se sont imprimées dans différents endroits de son corps en créant des tensions et des limitations. 

Il prendra conscience de ses différentes stratégies d'évitement de leur prise de conscience. Avec un peu d'expérience il comprendra  à quel point ses émotions sont un centre d'information de premier plan telles des sentinelles, indiquant le chemin à prendre.


Le  yogi, en se concentrant sur le ressenti,  expérimente aussi le calme du mental qui s’installe progressivement  sans qu’il y ait de jugement, ni d’action à entreprendre,  sans chercher à fuir ou s’accrocher à ce que l’on ressent. L'expérience et acceptation devient alors possible. Il apprend aussi à mettre de la distance entre  l'action et le ressenti de manière à réfréner ses impulsions et y apporter la réponse appropriée.


Et enfin la capacité au ressenti retrouvée  permettra  au yogi progressivement d'utiliser la boussole de l’intuition afin de savoir ce qu'il est juste de faire ou de penser, à revisiter certaines décisions afin de fluidifier sa vie et de la rendre conforme aux lois universelles.


En conclusion, apprendre ou réapprendre à ressentir est incontournable pour un yogi car c’est une voie qui le mènera le plus sûrement à un plus grand potentiel, à la connaissance de soi et au bien-être. C’est pourquoi pendant la pratique en particulier chacun est invité si souvent à prendre conscience de ses tensions, de sa respiration et de ses sensations….et finalement à accorder l’importance que l’écoute de son corps et de ses émotions mérite.






Au cours de la séance je reviendrai sur une variante de la posture du demi-pont, qui permet d'amplifier la respiration et de renforcer les poumons. Elle est salutaire pour le dos car elle corrige les dos ronds et met en place les disques intervertébraux.
Elle renforce aussi les fessiers et tonifie les jambes, aide à réguler la glande thyroïde.
Elle élimine les tensions dans la nuque en étirant cou et épaules. Enfin elle équilibre le fonctionnement du troisième centre énergétique celui du plexus solaire qui active notre identité : la source de notre estime.

mardi 11 janvier 2022

Séance de yin du 13 jan 2022 - C'est la voie du milieu qui conduit au bien-être !

Si vous voulez éviter la souffrance, évitez les extrêmes  : choisissez la voie du milieu. Cette voie a été enseignée par le Bouddha suite à ses propres expériences personnelles. Ainsi son expérience de la recherche du plaisir des sens et matériels lorsqu’il vivait dans son palais princier l’a amené à conclure que cela menait inexorablement à la souffrance. Ensuite en tant que yogi il choisit la voie d’un ascétisme pur et pratiqua de nombreuses austérités, pour conclure par la suite que cette voie conduisait également à la souffrance. Ses compagnons de l’époque lui reprochèrent cela d’ailleurs considérant ce revirement comme une défaite.


Néanmoins le Bouddha atteindra par la suite l’illumination et dans son premier sermon il annoncera que la voie du milieu est une noble vérité : il faut une certaine discipline pour ne pas s’attacher aux plaisirs des sens et matériels et  un certain niveau de concentration pour ne pas basculer dans l’autre extrême celui de l’austérité : la sagacité consiste à suivre la voie du milieu.


Dans ses discours, il  prend comme exemple un instrument à cordes, une cithare dont les cordes ne doivent être ni trop tendues ni trop lâches pour qu’il soit accordé convenablement.


Plus tard cette voie du milieu sera codifiée par le bouddhisme avec les huit attitudes qui s'y rapportent : le Noble Sentier Octuple. Elles sont les suivantes:

1. parole juste c'est à dire ne pas parler pour ne rien dire, 

2. action juste respectueuse des autres et de soi-même, 

3. métier juste cad gagner sa vie de manière honnête

4. effort ou persévérance juste, 

5. pleine conscience de son corps, de ses émotions et de ses pensées, 

6. concentration notamment pendant la pratique du yoga, de la méditation 

7. vision juste notamment la compréhension de l'impermanence des choses 

8. pensée juste c'est-à-dire sans ignorance, ni colère, ni haine 



Ce juste milieu n’a d’ailleurs rien à faire avec une certaine tiédeur ou un relativisme moral. C’est plutôt une façon de prendre ses distances des extrêmes en devenant un observateur qui discerne quelle est l’attitude juste à prendre comme si on fixait son regard sur  les extrêmes depuis le sommet d’un triangle. C’est  une méthode qui se fonde sur l’observation, l’expérience et l’investigation.


Pour résumer, on pourrait dire que la voie du milieu est celle de la synthèse entre notre vie matérielle et nos aspirations spirituelles. 


Dans la pratique du yoga, il faut ainsi trouver le juste milieu dans la prise de chacune des postures : si on contracte ou étire trop on est à un des extrêmes et si on se relâche trop on n’obtient pas les bénéfices attendus.

Dans toutes les postures il y a un équilibre à trouver qui nous conduit au bien-être. Et cet état d’équilibre est personnel et il correspond généralement au début de notre zone d’inconfort. Celle-ci étant généralement variable d’individu à individu,  il n’est pas recommandé de se comparer à ses voisins ni à l’enseignant lors de la pratique.


Pour conclure, je vous invite à méditer cette phrase d'Aristote : "Chaque vertu se situe à égale distance de deux extrêmes, chacun de ces extrêmes étant par conséquence un vice."



Au cours de la séance je reviendrai sur une variante du lézard qui est un posture d’ouverture des hanches et du bassin. Elle étire les muscles ishio-jambiers, les fléchisseurs de hanches et les quadriceps.

Elle travaille aussi le muscle ilio-psoas qui fait le lien entre le bassin et la colonne vertébrale en y faisant circuler l’énergie souvent bloquée à cet endroit. En effet, le psoas réagit très fortement aux peurs et stress. De plus les postures assises ne permettent pas au psoas de s’étirer convenablement accumulant ainsi les tensions. 

Le lézard nous enseigne symboliquement qu'il faut savoir rester immobile lorsque la situation le requiert, et rester immobile ne signifie pas être passif mais avoir une meilleure vision de ce qui se passe autour de soi. 



dimanche 9 janvier 2022

Séance de flow du 10 jan 2022 - L' acceptation c'est la base du lâcher-prise .



Je reviens encore une fois sur le lâcher-prise ou équanimité ( upeksha en Sanskrit ) car c’est une attitude ou un état d’esprit essentiel de la pratique du yoga. Le lâcher-prise c’est pouvoir s’abandonner à ce qui est. Il s’agit d’être dans un état de confiance dans ses ressources intérieures et d’être détaché par rapport au résultat. C’est un sentiment de confiance que l’on ressent lorsqu’on est persuadé que « quoiqu’il arrive tout ira bien «. Car a force de vouloir rester dans une attitude de maîtrise on finit par gaspiller énormément d'énergie et on y perd sa sérénité. 


Inutile de dire que ce n’est pas facile et c’est très souvent en dehors de notre contrôle car cet état d’esprit dépend de nombreux mécanismes inconscients et émotionnels. Très souvent nous nous focalisons avec une attention exclusive sur une solution pour contrôler une situation … et cela amène davantage de résistance. En fait c'est notre égo qui nous freine vers une attitude de lâcher prise avec l'aide du mental car pour lui c'est céder une partie de son pouvoir et donc le lâcher-prise est pour lui une menace existentielle.


Attention cependant ! le lâcher-prise nous donne l’impression que plus on le recherche et plus il s’éloigne car le changement n’est possible que lorsqu’on accepte enfin ce qui est : seulement à ce moment-là la vie nous ouvre ses portes ! 


Dés lors comment faire pour être plus ouvert et pour que d’autres possibilités se présentent à notre conscience ?


Il faut apprendre à accepter ce qui est !

C'est le moyen de terminer une expérience qui génère en vous des tensions pour aller vers du nouveau. Très souvent on comprend la situation à la base des tensions en nous mais si on ne l'accepte pas on provoque un cercle vicieux, celui de revivre encore et encore les mêmes épreuves. En acceptant une situation difficile on crée un détachement par rapport à celle-ci, ce qui permettra le changement. Cette acceptation du malaise doit se faire dans la neutralité, car si on est encore en réaction ce n'est pas une acceptation complète et c'est plus difficile d'avancer. 


Cet état d’esprit se développe à partir du moment où nous sommes conscient de ce qui se passe dans notre corps physique, mental et émotionnel et que nous sommes disposés à approuver le changement. Car en effet, notre égo avec l'aide du mental souhaite à tout prix la sécurité et une apparence de tranquillité et de plus comme il n'a pas de contrôle absolu sur les émotions, il empêche de manière générale le corps physique de les exprimer et éventuellement de nous en libérer en acceptant. Et pour ce faire il utilise un arsenal de moyens : en vous faisant penser à une personne que vous devez encore appeler, à un achat que vous avez prévu de faire, à vos prochaines vacances, à une réparation qui vous attend ...



La voie du yoga est le chemin idéal du lâcher-prise car il nous permet de nous observer, de nous écouter et de prendre conscience de nos blocages ou conditionnements. En abandonnant nos résistances, nous libérons nos énergies pour les orienter vers la transformation et le bien-être.


Plus concrètement dans la pratique,  on alterne tensions et relâchements : lorsque qu’on inspire ( tension) et expire (relâchement) , lorsqu’on prend la posture (tension) et qu’on en sort (relâchement). Au début, ces alternances n’affectent que le physique entrainant un état de bien-être du corps mais progressivement le mental se calme et le lâcher-prise s’installe.

De plus les noeuds émotionnels incrustés parfois depuis longtemps à divers endroits du corps se défont. En effet, lâcher-prise ne signifie pas seulement se relaxer mais aussi faire l'expérience du relâchement de ses émotions. 


En conclusion, l'apprentissage du lâcher-prise est  un exercice de patience qui va de pair avec l'acceptation.C'est savoir aussi prendre son temps pour y arriver. C'est nous défaire de notre attachement au temps et de notre empressement à réaliser les choses ! Avec le lâcher-prise et l'acceptation, on s’ouvre à l’intuition afin de dépasser les limites de notre logique sécuritaire contrôlée par le mental et aller vers la métamorphose pour naître à une vie meilleure.



Pendant la séance je reviendrai sur la posture du guerrier humble un classique du yoga flow : elle améliore la force, l'équilibre,  la souplesse, la stabilité .  Elle permet d' étirer la poitrine , l'abdomen, les poumons, les épaules, les bras, le cou et les adducteurs. Elle tonifie également les jambes et renforce les chevilles. Elle contribue à la souplesse des hanches.  C'est une posture qui calme le mental et contribue a restaurer la confiance en soi tout en activant l'énergie du plexus solaire. Symboliquement cette posture rappelle l'humilité qui est une des qualités de base du yogi et elle reflète son acceptation de ce qui est.


vendredi 7 janvier 2022

Séance de Hatha du 8 janvier 2022 - La puissance symbolique des postures

Prendre une posture n’est pas un exercice de gymnastique, tout comme le yoga n’est pas un sport. Réaliser une posture, c’est tout d’abord un exercice de conscience qui nécessite de rentrer dans une certaine ambiance. Il faut laisser ses préoccupations habituelles, pour se plonger dans le ‘ressenti’. En général, ce n’est pas le nombre de postures que l’on pratique qui importe, mais la qualité de leur réalisation. 


Les postures peuvent représenter un mouvement, se prendre en mode assis, couché ou debout et donc suivant ces configurations susciter des états différents :

calme, expression d'enthousiasme, concentration, relaxation ...et donc amener à la conscience des structures de l'inconscient. On pourrait dire qu'elles sont un moyen d'accéder à l'architecture de l'âme.


Les postures représentent des énergies qui ont un caractère universel même si elles portent parfois des noms différents suivants les langues. On considère qu'elles sont un portail vers notre essence et peuvent être émotionnellement très puissantes et il ne faut pas sous-estimer cet aspect. La manière dont on réalise les postures devient avec la pratique le moyen de transformer sa vie : le comportement sur le tapis influence à terme ce que l'on veut faire de sa vie. 


Lors de la prise de la posture la conscience doit se concentrer sur le dialogue du corps et du mental et lâcher-prise. Le corps qui va devoir exécuter la posture attend l’aide du mental. Ce dernier se calme pour que la concentration et l’écoute du corps s’installe afin d’identifier les tensions principales. Il faut tendre vers une posture qui soit à la fois stable,  juste à la limite du confort , ferme et de plus rester détendu. 


La concentration se porte sur tous les muscles, les tendons et articulations effectuant un travail de premier plan et que la posture sollicite. Il s’agit d’être bienveillant quant à toutes les parties effectuant un travail parfois contraignant sans oublier les parties contribuant à l’équilibre de l’ensemble. La concentration est active non seulement pendant la prise de la posture mais également pendant la posture et après lors de sa sortie.


S’y ajoute le contrôle du souffle qu’il y a lieu de ne pas bloquer et qui vient en soutien à l’exécution, celui-ci rester ample et posé. La respiration du yogi est calme, lente afin de réguler le système nerveux et apporter la clarté d’esprit.


Le yogi qui souhaite progresser est également invité lors des séances  à chercher à intégrer le message symbolique de chacune des postures qu'il exécute. Ainsi, la pose de l'enfant représente la soumission, la pose du guerrier fait référence à la force, la pose de l'arbre symbolise la patience, l'aigle évoque la royauté et est le messager du divin, le cobra signifie le renouvellement en perdant sa peau, la pose du bébé rappelle l'état d'innocence comme le bébé qui est ravi de tenir ses pieds, les mains en namasté indiquent la gratitude ...Cette symbolique une fois bien comprise multiplie les effets de sa pratique souvent bien au-delà de ce qu'on imagine. Le symbole de la posture devient dans ce cas un portail vers plus de puissance et de mobilisation de l'énergie pendant l'exécution. 


En conclusion, bien exécuter une posture est un art, c’est un art ou le corps exprime le calme du mental et l’apaisement des émotions: c'est ouvrir un portail vers notre essence. . Plus on tend vers la perfection dans la posture en intégrant la symbolique de celle-ci et plus on se rapproche du bien-être.




Au cours de la séance je présenterai la posture de la torsion couchée jambes tendues . Elle permet de raffermir les muscles abdominaux et le ventre en faisant également  travailler les obliques. Elle étire le dos et la colonne en profondeur. Elle aide à se débarrasser de la graisse abdominale résistante et réduire les poignées d’amour. Elle stimule les organes du système digestif. Elle corrige progressivement les problèmes d’alignement de la colonne vertébrale.

mardi 4 janvier 2022

Séance de Yin du 6 janvier 2022 - La peur c'est le contraire de la liberté !


Je commencerai par cette citation de Shakespeare : " Nos doutes sont des traîtres et ils nous privent de ce que nous pourrions souvent gagner de bon, parce que nous avons peur d'essayer."

Si nous prenons la peine de noter nos comportements ou pensées récurrents et que nous les analysons, nous découvrirons que dans de très nombreux cas ce sont nos peurs qui sont à l’oeuvre. Ainsi nous avons peur de perdre la santé, de manquer d’affection, peur de la douleur, peur de vieillir, peur de l’avenir, peur des responsabilités, peur d’être agressé, peur de ne pas être à la hauteur, peur de la mort, etc etc…L'anxiété, les soucis, les phobies, la nervosité, le stress, la jalousie sont toutes des formes dérivées de la peur.


Lorsque vous chercher à éviter une circonstance à tout prix, si votre coeur bat plus vite, si vous transpirer, si vous tremblez face à une situation, si vous êtes anxieux en pensant à une chose et que cela vous déconcentre : c'est que vous éprouvez de la peur !


Toutes ces peurs entravent la liberté car elles  empêchent d’agir dans bien cas comme on aurait souhaité  le faire. On pourrait dire d’une certaine manière que nous sommes dominés par nos peurs,  en d’autres termes nous avons perdu le contrôle de nous même. 

Nous pourrions considérer certaines de ces peurs comme salutaires car on peut s’imaginer qu’elles nous protègent d’un danger. Mais en réalité les peurs dans la plupart des cas nous paralysent et ne nous permettent pas d’agir conformément à notre bien-être. Au contraire elles sont à la base d’un mal être qui débouche dans bien des cas sur de l'anxiété permanente.




Que faire alors ?


La pratique du yoga nous offre l’opportunité d’y faire face avec toute la sérénité nécessaire et nous permet de regarder nos peurs en face si je peux dire car les réponses qu'apportent la peur par le combat ou la fuite ne sont pas adaptées aux situations habituelles.


De nombreuses études ont montré que  les blocages, les tensions  ou les rigidités dans le corps sont souvent fondés sur des peurs. Et pour les libérer, il faut travailler les postures (et donc surtout celles avec lesquelles on a le plus de mal !) avec l'accompagnement de la respiration et en plus avec toute la concentration nécessaire.  Le mental se calme, les émotions s’apaisent et la prise de conscience de l’origine des peurs par la pensée , nécessaire à la libération, peut se faire dans la tranquillité : car la peur se nourrit de la pensée et prospère grâce aux ruminations.

Les peurs venant  bien souvent de l'inconnu et faisant partie de nos conditionnement s, il faut y faire face et s'y exposer de manière progressive.


Les peurs en nous sont susceptibles de toucher pratiquement toutes les zones de notre corps mais généralement c'est la zone du plexus solaire qui est la zone d'impact privilégiée. Et dans ce cas la respiration abdominale permet de détendre les organes de l'abdomen (rate, foie et estomac). La zone du thorax  est particulièrement exposée également lorsque les peurs nous empêchent de lâcher-prise et cela se traduit par des raideurs du dos. Ici aussi les étirements dorsaux et la respiration synchronisée sur les mouvements permettront le relâchement des tensions. Je suis revenu d'ailleurs récemment sur les zones des épaules que l'on remonte et resserre quand on redoute quelque chose en relation avec des responsabilités , ou celles du cou lorsqu'on n'arrive pas à exprimer quelque chose ( un chose que l'on garde en travers du gosier) . 



Ainsi lors des séances, les réactions ‘automatiques’ du cerveau reptilien (générées par la peur) diminuent en intensité et fréquence vous redonnant progressivement le contrôle de votre comportement. Cela va de pair avec le développement progressif de la force intérieure procurant la maitrise du corps, des émotions et du mental. 

Et avec de la patience on  remplace progressivement  les peurs par la conscience du danger.



En conclusion, qui veut danser avec le vent,  libre comme l’air, doit surmonter ses peurs en y faisant face : c’est le prix de la liberté . Ces peurs qui se sont enkystées dans le corps nécessite pour les déloger la pratique des postures, de la respiration et de la concentration . La prise conscience est nécessaire pour ouvrir la porte de  la transformation votre vie !





Pendant la séance je reviendrai, sur une variante de la posture du pigeon (kapotasana), qui étire le dos et le buste. Elle  assouplit les fessiers et les jambes. Elle permet également de soulager la sciatique et les douleurs lombaires. Elle est excellente pour ouvrir les hanches. Elle travaille en profondeur le muscle psoas, qui relie les muscles du haut et du bas du corps. Il faut savoir que le psoas est contracté lorsqu'on est en position assise et il est donc important de relâcher les tensions à son niveau. De plus c'est un muscle qui est particulièrement sensible aux peurs et à l'anxiété et donc les résistances sont fréquentes à son niveau. 

samedi 1 janvier 2022

Séance de flow du 3 janvier 2022 . Que le bien-être soit au rendez-vous en 2022 !

Namaste les yoginis et les yogis,



Voilà que nous sommes en 2022 et c’est le moment de formuler vos intentions afin de donner un sens à votre pratique et d’atteindre ou de maintenir votre bien-être.


Pour ma part je souhaite que la pratique du yoga vous transforme profondément afin que vous puissiez projeter à l’extérieur de vous même ce que vous êtes vraiment à l’intérieur c’est-à-dire des êtres d’amour et de joie .


Je vous accompagnerai  sur ce chemin en 2022 afin que soyez en bonne santé, heureux et capable de faire face aux obstacles que vous allez rencontrer pendant la pratique et même au delà dans votre vie quotidienne .


Pour débuter l‘année j’ai choisi le thème des émotions car c’est un élément que nous avons généralement difficile à comprendre et à maîtriser et pourtant c’est celui qui peut nous propulser au 7ème ciel plutôt que de nous entrainer dans les enfers.


Je ne vous apprends rien en vous disant que le corps est le messager des émotions que l'on sourie, que l'on pleure, que l'on rougisse, que l'on écarquille les yeux, que l'on aie des sueurs froides, que l'on fronce les sourcils, que l'on baisse la tête, que l’on saute de joie ….


Tant que les émotions s’expriment d’une manière ou d’une autre il n’y a pas de problème :  les conséquences néfastes sur notre bien-être physique ne commencent que quand  on les répriment . Les émotions se transforment alors en maux physiques et s’enregistrent dans le corps. Dans d’autres cas elles sont répercutées sur d’autres personnes de notre entourage qui souvent n’y sont pour rien. 


De cette manière, au cours de sa vie chacun d'entre nous voit s'enregistrer  beaucoup d’émotions dans son corps et notamment dans ses organes, ses articulations, ses tendons. Toutes les parties du corps peuvent être sollicitées : avant, arrière, gauche, droite, bas ,centre, haut, organes, muscles, tendons, articulations … Et si ces émotions ne trouvent pas le chemin de l’expression, elles vont donc constituer un ‘noeud émotionnel’. Freud ne fait pas partie de mes auteurs préférés par contre j’aime sa phrase suivante : « Les émotions que l’on exprime pas ne meurent pas. Elles sont enterrées vivantes et reviennent nous hanter plus tard sous une autre apparence »


Tout ceci se passe parce que certains événements que nous ne maitrisons pas provoquent en nous une charge car le corps réagit en se tendant (muscles qui se raidissent, sueurs, contraction au niveau du ventre ...) et le bon moyen de décharger le corps de ces tensions est de se concentrer sur les ressentis sans devoir crier, taper des pieds ...


Toutes ces émotions non exprimées altèrent notre équilibre intérieur et parasitent notre mental nous empêchant de vivre consciemment dans l’instant présent et de ressentir un état de bien-être. C’est pourquoi il est important d’écouter notre corps qu’il soit au repos ou en mouvement en vue de libérer nos émotions.



Il y a lieu également de noter que les émotions sont en relation avec nos divers centres énergétiques et nous aident à satisfaire nos besoins : le besoin de sécurité par exemple est associé au centre racine, le besoin de reconnaissance est associé au plexus solaire, le besoin d'amour est associé au coeur, le besoin social est associé au centre de la gorge . Car l'émotion est bien souvent déclenchée par une non-satisfaction d'un de nos besoins fondamentaux .

C'est pourquoi il est si important de les laisser parler à travers notre corps au cours des séances. 

Les diverses postures de yoga accompagnées de la respiration pendant une séance jouent  donc le rôle de catalyseur pour ces émotions qui peuvent retrouver alors le chemin de l’expression permettant ainsi leur libération.


Toutes les tensions, douleurs ou le mal-être que nous ressentons à l’intérieur de notre corps trouvent leur origine dans des émotions qui induisent des déséquilibres soit à l’avant de notre corps (en rapport avec notre avenir) soit à l’arrière (en rapport avec le passé) soit sur le coté gauche (en rapport avec mon environnement) soit sur le coté droit (les peurs liées à mes décisions) . Ces déséquilibres sont bien évidemment en rapport avec des situations de notre vie courante. Aussi tous ce que nous ressentons nous devons l’observer de manière neutre  et le comprendre sans ajouter de l’huile sur le feu qui ne ferait qu’amplifier les tensions.


Je ne vous demande pas de croire tout cela comme s’il s’agissait d’un dogme, mais en tant que yogi de l’expérimenter avec un esprit ouvert . Car il nous appartient de trouver l’origine de notre mal-être si nous voulons aller vers la sérénité, avoir la santé et trouver la paix intérieure car autrement les séances de yoga ne constituent qu’un emplâtre sur une jambe de bois.



En conclusion, pour atteindre le bien-être le yogi doit apprendre à se connaitre. Cette connaissance de soi passe par le chemin des émotions qui le gouvernent  afin d’apprendre à les gérer en dénouant les noeuds et les points de blocage dans le corps constitués de tensions musculaires, organiques, nerveuses. Pendant la pratique, les diverses postures jouent un rôle primordial de catalyseur lorsqu’elles sont accompagnées de la respiration consciente et de la concentration sur le ressenti de la zone à l’origine de l’inconfort.






Au cours de la séance je présenterai la posture de la fente avec torsion et bras étendus. Cette posture active les muscles du dos et permet d'ouvrir les épaules .

La torsion induit un travail en profondeur de la zone abdominale. La variante présentée consiste à placer la main droite  à terre sur le coté gauche du pied gauche . Les débutants pourront poser le genou postérieur notamment si l'équilibre fait défaut.