mercredi 28 février 2024

Séance de Yin du 29 février 2024 - Conscience = liberté , Intention = direction

Revenons pour cette séance sur  l'intention qui est intimement liée à votre niveau de conscience . Etre conscient c'est faire corps avec l'expérience de l'instant en toutes circonstances et avec  l'intention on obtient la cohérence nécessaire à nos actions et à la pratique du yoga  . C'est la conscience qui vous accorde la liberté ( libération des conditionnements, des automatismes et charges émotionnelles ) pour (ré)orienter  votre vie en fonction de votre intention. 

Pourquoi est-il important de définir ou de clarifier son intention (Sankalpa en Sanskrit) pendant la pratique posturale et en dehors de celle-ci? C’est parce qu’en fait si on ne le fait pas on aura  soit une intention inconsciente soit une intention qui ne nous correspond pas vraiment. Et dans ces deux cas l’intention n’est peut-être pas ce dont vous avez besoin à cet instant ou pendant cette période de votre vie. Une intention est donc une idée qui deviendra votre boussole. 


C’est la raison pour  laquelle il est important de choisir et de vous focaliser sur une intention bien précise d’une manière consciente comme par exemple : paix, patience, conscience du moment présent, pardon, amour, beauté, force, intuition.  Ça peut-être aussi une phrase ( je pardonne XYZ , je vis dans l’instant présent, j’ai confiance en moi …) ou un mantra. Grâce à une intention, je vais canaliser mon énergie dans une direction afin que cette intention prenne forme dans la matière. Chaque fois que l'on invoque une intention on provoque un changement dans sa vie. Ce changement nous aide à accomplir une réalisation nouvelle même minime au quotidien: les pensées se transforment, les gestes se modifient, le comportement évolue.


Pour le yogi définir une intention c’est une décision consciente de grandir, d’évoluer vers quelque chose qui va le transformer globalement: c’est savoir donner un sens à sa pratique . En effet, en Sanskrit l’intention se traduit par Sankalpa : San signifie ‘lien avec la vérité absolue’ et Kalpa avoir un voeu. C’est avec l’intention que l’on plante les graines de la transformation intime qui se manifestera par la suite dans les réalisations de chacun que ce soit au niveau personnel, familial, professionnel et relationnel. Les intentions affectent donc en tout premier lieu notre vie mais par la suite aussi celle des autres et notre environnement. 


L’intention est aussi quelque chose de personnel que l’on est invité à définir au début de sa pratique et d’y revenir en fin de pratique afin qu’elle s’ancre progressivement  et nous accompagne comme un guide pendant la journée ou la nuit. Il est important de la formuler comme  s’incarnant dans le moment présent (je suis) plutôt que dans le futur (je veux, je souhaiterais…). Le yogi se concentre aussi sur le ressenti de son intention dans son être total ( physique, mental et émotionnel) de manière à ce que l’intention devienne la direction de l’action.


Idéalement, il faudrait définir son intention à partir de son intuition ( par l'éveil de son troisième oeil en liaison avec le coeur) et pas à partir de son mental (son égo). Néanmoins cela est difficile quand on débute sa pratique du yoga. Il est donc conseillé de commencer par définir son intention dans un moment de calme, d'inspiration et de lâcher-prise en choisissant une direction que l'on révisera si nécessaire ensuite progressivement : santé, bien-être, pardon, paix intérieure, environnement, lieu de vie ...Très souvent les premières intentions sont déterminées par les conditions de vie, les conditionnements, la famille, l'état de nos émotions et cela est tout à fait acceptable comme point de départ. Cependant,  si on persévère dans sa pratique on constatera qu'une évolution se fait jour progressivement lorsqu'on commence à faire confiance à son intuition et à l'ouverture de son coeur. 






Au cours de la séanceje reviendrai sur la posture de relaxation du tigre bien adaptée au yin yoga. Elle mobilise le bassin, et développe l'énergie vitale tout en libérant les tensions dans cette zone. Elle augmente en douceur la flexibilité des hanches et du bassin. Elle approfondit la respiration dans le dos. 

samedi 24 février 2024

Séance de flow du 26 février 2024 - S'aligner sur la Vie Universelle


Pendant les séances  je vous recommande de prêter attention aux alignements car c’est un élément essentiel pour une bonne pratique car sans alignements corrects il est possible de se faire plus de tort que de bien. De plus cela ne concerne pas que les séances, il est essentiel dans la vie courante d’avoir de bons alignements pendant toute la journée et même la nuit : que l’on soit assis, debout ou couché. Tout le monde comprend d’ailleurs que si l’on souhaite qu’une machine fonctionne correctement il faut que l’appareil soit réglé et que ses pièces soit en ligne . (NB Le verbe aligner trouve son origine dans le tissage du lin) 


Plus concrètement une tendance à des mauvais alignements se manifestent dans la vie de tous les jours par exemple lorsque un pied ou une jambe supporte constamment plus le poids du corps que l’autre, lorsqu’on dort systématiquement sur une des épaules, lorsqu’on s’assied régulièrement plus souvent sur un des fessiers, lorsqu’on porte un sac plus souvent avec un bras qu’avec l’autre ….Ces comportements finissent par modifier à terme la structure du corps entrainant de l’inconfort qui se transforme en douleur avec le temps. Malheureusement on accorde plus  d’importance à notre visage qu’à la manière dont on pose ses pieds au sol !


Plus largement les alignements ne concerne pas que le corps physique (alignement externe) , il est aussi de première importance de vivre ses émotions avec intégrité et sans rejet. Autrement elles sont capables de modifier  notre morphologie en créant des « désalignements « si n’arrivons pas à les transcender. Il en est de même du mental car les ‘désalignements’ qu’il nous impose dans notre vie ne sont pas à négliger : ils nous éloignent le plus souvent de l’alignement avec notre vrai-moi. A titre personnel je dirais même que l’alignement ( interne) sur son vrai-moi et les émotions est plus important que l’alignement des os et des organes. En effet, si on est concentré, centré, présent et témoin de ce qui se passe en nous , le corps trouvera plus facilement son alignement. 



Des alignements corrects entraîne une circulation optimale de l’énergie. Je n’ai pas écrit des alignements parfaits car c’est tout l’art de la pratique que de se rapprocher de la perfection. Si les alignements étaient parfaits y compris avec nos émotions et notre moi-intérieur il n’y aurait probablement pas de nécessité pour nous de pratiquer. De plus il est possible d’être très souple mais de manquer de force musculaire nous empêchant d’atteindre l’alignement souhaité et à l’inverse on peut avoir une bonne musculature mais manquer de souplesse . L’alignement optimal est celui où l’on ressent une sensation de stabilité,  où notre équilibre  est établi et la respiration s’effectue alors naturellement. 


Rechercher l’alignement c’est une manière de diminuer les risques de blessure, mais aussi d’évoluer vers le bien-être. Bien entendu cela doit prendre en compte la morphologie et l’historique de chacun, c’est pourquoi il faut toujours chercher à réaliser le bon alignement sans que cela n’entraîne un inconfort tel qu’on va à contre-sens de ce que l’on cherche à atteindre en pratiquant le yoga : la relaxation, le lâcher-prise ou bien même tout simplement une meilleure conscience de ses propres limites.


Chercher à atteindre un alignement juste c’est aussi une façon de développer sa concentration  , car cela nous focalise sur notre limite d’inconfort qu’il n'y a pas lieu de dépasser ainsi que sur la stabilité de la posture qui dépend très souvent de l’alignement. Dans la recherche de l’alignement il est très important de ressentir ce qui se passe dans le corps plutôt que de faire fonctionner son mental en favorisant le stress. C’est une sorte de méditation en mouvement dans laquelle votre conscience témoin est active. Bien entendu l’enseignant peut vous indiquer ce qui va de travers dans la posture, mais il est plus bénéfique que le pratiquant le découvre par lui-même à l’aide de son ressenti. 


En travaillant l’alignement dans la pratique d’une posture on apprend à connaitre ses muscles et à les construire , comment placer son articulation et à la renforcer sans lui faire du tort. Au début votre attention joue un certain rôle  lorsqu’on recherche l’alignement mais avec le temps l’alignement doit être de plus en plus guidé par votre ressenti. 



J’ai simplement envie de conclure en écrivant que chercher à s’aligner c’est aller à la rencontre  de notre équilibre physique, émotionnel et mental et même spirituel . Ce challenge de notre vie  passe par la recherche d’un alignement sur la Vie Universelle. 








Au cours de la séance je reviendrai sur la planche de coté ( Vasisthasana) qui présente de nombreuses variantes sur lesquelles je reviendrai dans d’autres cours car certaines sont au-delà de la capacité de la plupart.

Cependant elle est intéressante car elle donne une bonne sensation de maîtrise du corps et améliore le sens de l’équilibre.  De plus elle s'intègre bien dans les cours de yoga flow.

Elle renforce les bras, les abdominaux et les jambes. Elle étire le dos et les poignets.

Pour ceux qui ont difficile, il est conseillé de poser le pied de la jambe supérieure devant l'autre pied. Et pour ceux qui peuvent aller plus loin :  lever la jambe et éventuellement saisir le pied . 

mardi 13 février 2024

Séance de Hatha du 15 février 2024 - Le contentement est la plus grande richesse (Bouddha)

Pour cette séance je voudrais revenir sur la notion de contentement ou d’acceptation que l’on nomme SANTOSHA et qui constitue une base philosophique du yoga. C’est une pratique de gratitude , une règle éthique personnelle décrite dans les 'yoga sutra' de Patanjali .  Pour Bouddha aussi : le contentement est la plus grande richesse !


Pour beaucoup d’entre nous, accepter ce qui est, se contenter d’une situation peut non seulement paraître difficile mais pour certains cela semble même absurde. Etre satisfait de ce que l’on a et de ce que l’on est ne fait pas partie des canons de la société actuelle. La société nous enseigne en effet que satisfaire nos désirs est une condition nécessaire au bonheur. Or rien n’est plus faux, car nos désirs ne pourront jamais être complètement satisfaits et la poursuite de ceux-ci nous empêchera de faire l’expérience du contentement. 

Ce sont pratiquement toujours les désirs qui sont à la base du mécontentement : on aspire à des choses nouvelles, on se focalise sur ce dont nous manquons , on se compare et on ne souhaite pas avoir moins que son voisin …

Un piège commun est de croire que SANTOSHA pourrait s'obtenir d'une démarche militante  fondée sur le désir d'y arriver mais cela ne fonctionne pas de cette manière : le contentement s'obtient par la conscience des choses telles qu'elles sont. 


Le contentement c’est être reconnaissant des expériences que la Vie nous présente. Evidemment quand cela nous convient c’est assez facile d’exprimer de la gratitude, mais que se passe-t-il lorsque les choses sont moins agréables ? Comment faire pour faire face à ce challenge et rester bienveillant vis à vis de ce qui nous arrive ? 


Tout d’abord la mauvaise approche en cas de contrariété serait de penser que la pratique de SANTOSHA , c’est de se dire  ‘qu’après tout je m’en fou ‘, ou bien que ‘cela aurait pu être pire’.


SANTOSHA c’est un accueil de la Vie en voyant chaque frustrations ou difficultés comme une chance de grandir et d’évoluer, de ne pas se poser en victime mais de faire face avec conscience et responsabilité . C’est prendre conscience de ses limites physiques, émotionnelles et mentales et de partir de ce constat pour acquérir plus de souplesse physique, plus d’équilibre émotionnel et plus de calme du mental. Le contentement c’est rester en paix malgré tout ce qui peut nous arriver car on se positionne dans la réponse aux événements et pas dans une réaction à ceux-ci. Lorsqu'on est insatisfait , on est en fait prisonnier de son mental !


Avec SANTOSHA , on accepte la difficulté que l’on éprouve à effectuer une posture donnée, on fait face et on intègre l’émotion que l’on aurait tendance à cacher sous le manteau, on se pardonne de se juger ou de juger ses semblables. On prend la responsabilité de répondre plutôt que de réagir face aux situations que nous considérons inacceptables . Le contentement ce n’est pas renoncer aux efforts : c’est de ne pas se sentir contrarié si on n’obtient pas ce que nous voulons ! 







Au cours de la séance je reviendrai sur la posture de la sauterelle , qui permet d'étirer la colonne vers l'arrière et ouvrir le thorax tout en augmentant l'apport du sang dans la gorge et le cou. Pour réaliser cette pose, il faut engager une puissante contraction musculaire pour soulever les jambes qui n'iront pas bien loin pour les débutants. Elle permet de bien masser le foie , les reins et pancréas. C'est une posture de revitalisation du corps qui renforce les muscles du dos , des fessiers et l'arrière des cuisses. L'erreur la plus courante est de fléchir les jambes. 


samedi 10 février 2024

Séance de Yin du 12 février 2024 - Qu'est-ce qui se trame dans mon dos ?

Je ne sais pas combien de personnes pratiquent du yoga parce qu’ils souffraient ou souffrent de mal de dos (dorsalgies, lombalgies …), mais elles sont nombreuses. D’ailleurs  le mal de dos serait  la première cause d’arrêts maladies et d’invalidité au travail et ce qui est désolant pour la médecine c'est que dans 95 % des cas l'origine des douleurs n'est pas identifiée. Seulement 5% environ des douleurs dorsales seraient duês à une maladie grave. C'est une des raisons pour lesquelles  la pratique du yoga est si souvent recommandée en désespoir de cause.  Ce sujet est donc important pour tous les yogis. 


Les maîtres yogis considèrent que les douleurs dorsales trouvent leur origine la plupart du temps dans le manque d'exercices appropriés et dans les mauvaises positions qu’on adopte quotidiennement notamment sur le canapé, au travail, ou bien en conduisant son véhicule. 

Si le dos est trop mou et manque de structure musculaire autour de la colonne, les petites douleurs se transforment en souffrances presque permanentes entrainant même de l’insomnie. 


Les muscles du dos ont une importance primordiale car ils interviennent dans presque tous les mouvements de la vie quotidienne. Nous avons 244 muscles dorsaux  et les plus connus sont le grand dorsal, les trapèzes et les lombaires. Ils se répartissent symétriquement le long de la colonne et garantissent la stabilité de notre tronc. Le grand dorsal nous permet de baisser les bras , ramener les coudes et les épaules en arrière. Les trapèzes ont pour fonction de faire se lever les épaules et de rapprocher les omoplates. Les lombaires redressent le buste.



Avec la pratique du yoga on va renforcer progressivement les muscles du dos, ce qui aura un effet bénéfique sur les douleurs lombaires et le mal de dos en général. Avec le temps la colonne vertébrale va se rééquilibrer et on aura tendance à se redresser naturellement, à se tenir droit avec un certain relâchement des épaules. La silhouette sera également plus harmonieuse avec des alignements parfaits. 

Une posture adéquate permettra aussi d’exercer une pression équitablement répartie sur la colonne et les articulations ainsi qu’une meilleure respiration. 

De nombreuses postures de yoga permettent soit de soulager les douleurs ( l’enfant pour les lombaires ainsi que le sphinx ou le cobra, le coeur aimant pour le haut du dos  ) ou bien même de renforcer le dos  (chien  tête en bas pour le haut du dos , la chaise pour le milieu du dos, le pont ou demi pont pour le bas du dos). 



Cependant le renfort musculaire par le yoga n’apportera pas des solutions miracles sur le long terme si l’origine du mal de dos se trouvent dans des déclencheurs émotionnels. Il permettra probablement de se sentir mieux, d’être plus calme du fait de la pratique et de moins ressentir la sensation d’inconfort ou de douleur. 

On connait tous l’expression populaire ‘en avoir plein le dos’. Plusieurs études prouvent d’ailleurs que le mal de dos est aussi synonyme de ras-le-bol et que le stress créent des tensions capable de bloquer complètement le dos . Les muscles du dos  vont répondre au stress par des crispations et des contractions musculaires. Ces études démontrent que le stress est capable de favoriser des inflammations avec des poussées d’arthroses à l’origine par exemple de lombalgie . Toutes ces études vont le sens où le dos est une cible de choix pour le stress. Et si en plus nous avons déjà certaines faiblesses (disques intervertébraux usés, hernies …) le stress va en abaissant  nos défenses immunitaires favoriser dans ces zones des inflammations. 

Il n’est également pas rare qu’une véritable dépression se cache derrière un mal de dos rebelle. 


Dans ce sens on peut admettre que la plupart des malaises dans le dos proviennent de traumatismes ou bien d’émotions accumulées dans le passé. Ceux-ci influencent ainsi la circulation de l’énergie dans les chakras, que ce soit au niveau du coeur (blessures affectives ) , dans la zone lombaire basse (  insécurité et finances), dans la zone lombaire haute (attachement, famille…). 

Symboliquement , le dos peut nous révéler que la vie est lourde à porter , peut faire référence à des surcharges que l’on s’impose souvent afin d’être aimé et reconnu, que l’on se sent écrasé par ce qui nous entoure , que l’on se sent dévalorisé et dénigré, ou bien même que l’on ne se sent pas à la hauteur de ce que l’on attend de nous . 


Dans tous ces cas, où les émotions sont en jeu  il est recommandé de traiter la racine du mal et de soigner sa blessure émotionnelle. Pour cela il est recommandé de manifester son intention de ressentir (avec courage) son inconfort émotionnel.  Il faut le revivre consciemment avec une présence totale afin d'en vider la charge  et aller vers un véritable lâcher-prise. Si les émotions sont très puissantes, il faut interrompre son activité et se poser. L'idéal est de s'isoler quelques temps en cherchant l'aide de la respiration ( longues inspirations et expirations pendant une dizaine de minutes)  . Si c'est possible il faut accompagner ces respirations de certaines postures qui sont bien adaptées au relâchement des émotions  tel que l'enfant par exemple. L'idéal est même de poursuivre avec une pause méditative afin d'assurer une intégration optimale de son émotion rebelle, celle qui nous fait souffrir. 


En conclusion, les maux dans le dos expriment notre mal être en nous poussant à changer, à prendre une autre directionAu lieu de tourner le dos aux problèmes,  ils invitent à y faire face en acceptant le changement et en allégeant son sac à dos émotionnel. 





Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des ailes brisées qui est typiquement une posture yin. Elle permet de relâcher les tensions dans les épaules, au niveau du haut du dos et dans la zone des omoplates.
Elle réduit les raideurs dans la nuque en abaissant progressivement le cou et en le maintenant dans cette posture. C'est une excellente posture pour tous ceux qui passent de longues heures au bureau sur ordinateur. Dans cette posture  la respiration devient plus profonde et cela aide à l'apaisement de la colère ou de l'anxiété. 

mercredi 7 février 2024

Séance de flow du 8 février 2024 - Prévenir les dysfonctionnements du plancher pelvien

 Qu'est-ce que le plancher pelvien , pourquoi est-il important de veiller à son renfort et comment le yoga peut-il nous aider ? Voilà quelques questions simples auxquelles cet petit texte tentera de répondre .

Tout d'abord il faut s'imaginer  le plancher pelvien comme un hamac qui se situe dans le creux de  nos hanches, entre le pubis à l'avant et le coccyx à l'arrière. Il est un peu comme les fondations d'une maison et si les fondations sont faibles cela aura un effet domino sur le reste du corps . 

Le plancher pelvien est essentiel à la qualité de notre vie de part 3 fonctions principales. En premier lieu  il est le socle musculaire ou se déposent notamment vessie, urètre, rectum, colon, utérus. Ensuite il procure  la continence en assurant la fermeture et le soutien des orifices autour du périnée et enfin il permet la tension autour des organes génitaux. 

De nombreux éléments concourent cependant à son affaiblissement . Il y a d'abord le mode de vie plutôt sédentaire ainsi que le surpoids . Ensuite le manque d'exercice et une respiration incomplète car le 'diaphragme' pelvien est relié au diaphragme des poumons et donc un dysfonctionnement dans l'un se répercute sur l'autre. Enfin il y a aussi d'autres facteurs tels que la grossesse, l'âge, la ménopause sans oublier le stress qui déplace la respiration vers le haut des poumons. De plus cette zone est propice à l'incrustation de certaines émotions ayant pour effet un manque de fluidité de ses muscles et ligaments. 

Cet affaiblissement affecte directement la qualité de vie en entrainant entre autres des fuites urinaires, des descentes d'organes ainsi qu'une perte de sensibilité dans la zone du périnée. 

Alors que faire pour éviter cet affaiblissement ?

Il faut d'abord réaliser que le yoga contribue grandement à corriger les dysfonctionnements évoqués du plancher pelvien qui trouvent leurs origines très souvent dans le manque d'exercices et de souplesse ainsi que dans nos émotions non-libérées. 

Trois pratiques sont particulièrement efficaces :

1. De très nombreuses postures permettent un renfort musculaire et la détente  du plancher pelvien et je n'en citerai que quelques unes : le papillon, la torsion spinale, le pigeon, le squat, le chat et la vache, le bébé heureux, le demi-pont, la planche inversée , la chaise, la sauterelle et même les guerriers. 

2. La respiration abdominale (anti-stress permettant la libération émotionnelle) car comme je l'ai évoqué ci-dessus le diaphragme des poumons est relié au diaphragme ou hamac pelvien. 

3. La contraction racine (ou du périnée) que l'on va chercher à monter toujours plus haut et à synchroniser avec la respiration . Idéalement au préalable on aura acquis une bonne maitrise pour cela de la bascule du bassin (rétroversion). 



Au cours de la séance je reviendrai sur une variante du lézard qui est un posture d’ouverture des hanches et du bassin. Elle vise à renforcer le plancher pelvien. Elle étire les muscles ishio-jambiers, les fléchisseurs de hanches et les quadriceps . 

Elle travaille aussi le muscle psoas qui fait le lien entre le bassin et la colonne vertébrale en y faisant circuler l’énergie souvent bloquée à cet endroit. En effet, le psoas réagit très fortement aux peurs et stress. De plus les postures assises ne permettent pas au psoas de s’étirer convenablement accumulant ainsi les tensions. 

Le lézard nous enseigne symboliquement qu'il faut savoir rester immobile lorsque la situation le requiert, et rester immobile ne signifie pas être passif mais avoir une meilleure vision de ce qui se passe autour de soi. 


vendredi 2 février 2024

Séance de Hatha du 5 février 2024 - Apprendre à lâcher-prise et ' laisser advenir'

La plupart de nos problèmes proviennent de notre incapacité à lâcher-prise. C'est pourquoi 

je reviens encore une fois sur ce sujet . Dans le yoga on parle d' équanimité ( upeksha en Sanskrit ) car c’est une attitude ou un état d’esprit essentiel de la pratique . Le lâcher-prise c’est pouvoir s’abandonner à ce qui est. Il s’agit d’être dans un état de confiance dans ses ressources intérieures et d’être détaché par rapport au résultat. C’est un sentiment de confiance que l’on ressent lorsqu’on est persuadé que « quoiqu’il arrive tout ira bien «. 


Inutile de dire que ce n’est pas facile et c’est très souvent en dehors de notre contrôle car cet état d’esprit dépend de nombreux mécanismes émotionnels. Très souvent nous nous focalisons avec une attention exclusive du mental sur une solution pour contrôler une situation … et cela amène davantage de résistance. Beaucoup d'entre nous s'imagine d'ailleurs que pour atteindre le bien-être il faut travailler dur mais rien n'est plus faux ! Une erreur commune est d'ailleurs de chercher la paix par une démarche dynamique et entreprenante : cela ne fera que créer un conflit intérieur. Le bon début est d'accepter la situation dans laquelle on est présentement : c'est à dire notre manque de paix intérieure ! Cet état d'esprit vous conduira plus rapidement au lâcher-prise que la résistance à ce que vous vivez dans l'instant. Car à force de vouloir rester dans une attitude de maîtrise par le mental on finit par gaspiller énormément d'énergie et on y perd sa sérénité.


Ce qu'il faut tout d'abord bien comprendre pour aborder le lâcher-prise c'est l'impermanence des choses et que la Vie Universelle est soumise à des cycles quoique que nous fassions. Cela signifie que si on refuse de suivre le courant de la Vie ou si on lui résiste : on en souffrira !

Nos conditions de vie sont soumises à ce que l'on considère généralement comme des succès et des échecs et cela est difficile à accepter pour beaucoup d'entre nous. Tant que nous continuerons à considérer que les bonnes situations nous rendent heureux et que les insuccès malheureux nous ne sommes pas sur le bon chemin . L'état de bien-être apparaît quand on n'offre pas de résistance aux événements qui nous surviennent et cet état n'a rien à voir pour un yogi avec les circonstances . 



En fait c'est notre faux-moi ou notre égo qui nous freine vers une attitude de lâcher prise avec l'aide du mental car pour lui c'est céder une partie de son pouvoir et donc le lâcher-prise est pour lui une menace existentielle: il nous fait croire que sans peine il n'y a pas de gain . 

Il n'accepte pas les remises en questions ni le chemin qui mène à l'intérieur de soi. Il considère que la sagesse c'est d'éviter tous les risques et surtout ceux qui pourraient être induit par un lâcher-prise. Il va consommer votre énergie pour s'agripper au contrôle  à tout prix en vous forçant à garder continuellement  'le nez dans le guidon' .  Mais où tout cela vous a-t-il mené : plus de paix ? plus de joie ???

Il vous donnera peut-être l'impression de réussir professionnellement mais à quel prix : un épuisement physique et probablement émotionnel.  



Dés lors comment faire pour être plus ouvert et accepter que d’autres possibilités se présentent à notre conscience ?



Cet état d’esprit se développe à partir du moment où nous devenons conscient de ce qui se passe dans notre corps physique, émotionnel et mental : que nous sommes disposés à approuver le changement. Car en effet, notre faux-moi avec l'aide du mental souhaite à tout prix la sécurité, synonyme bien souvent d'immobilité  et une apparence de tranquillité. De plus comme le mental  n'a pas de contrôle sur les émotions, il empêche de manière générale le corps physique de les exprimer et éventuellement de nous en libérer. Car cette libération pourrait signifier un vie nouvelle avec un saut dans l’inconnu !


La voie du yoga est le chemin idéal du lâcher-prise car il nous permet de revenir au moment présent et nous observer de l'intérieur , de nous écouter et de prendre conscience des blocages de nos émotions En abandonnant nos résistances que le mental construit sur base de ces émotions , nous libérons nos énergies pour les orienter vers la transformation afin de nous synchroniser sur la Vie Universelle et ses Lois. 

Idéalement c'est en méditant sur l'eau ( et notre deuxième chakra) et sa caractéristique de fluidité que l'on intègre progressivement la notion de lâcher-prise : l'eau qui coule ne s'acharne pas mais fraye  son chemin en passant à côté, au-dessus ou en dessous  des obstacles. Elle choisit le chemin de moindre résistance. 


Plus concrètement dans la pratique,  on alterne tensions et relâchements : lorsque qu’on inspire ( tension) et expire (relâchement) , lorsqu’on prend la posture (tension) et qu’on en sort (relâchement). Au début, ces alternances n’affectent que le physique entrainant un état de bien-être du corps mais progressivement le mental se calme et le lâcher-prise s’installe et le ressenti de nos émotions revient à la première place. 

Ainsi,  les noeuds émotionnels incrustés parfois depuis longtemps à divers endroits du corps se défont. En effet, lâcher-prise ne signifie pas seulement se relaxer mais surtout faire l'expérience du relâchement de ses émotions .


Pour que le lâcher-prise soit effectif, il n'y a pas d'autres moyens que de prendre conscience avec courage des émotions qui diminuent notre capacité énergétique et qui sont destructrices de Vie  : humiliation, honte, culpabilité , apathie, chagrin, désespoir, regret, anxiété, envie, haine, colère, dédain, orgueil, ... Cette prise de conscience doit s'accompagner d'un minimum de volonté (sans excès SVP) pour manifester notre intention de se libérer de nos attachements  et laisser la porte s'ouvrir sur l'inconnu et la nouveauté : les adeptes du Zen utilisent pour cette attitude le terme de 'laisser-advenir'. 


En conclusion, l'apprentissage du lâcher-prise est  un exercice de patience, c'est savoir aussi prendre son temps pour y arriver. C'est nous défaire de notre attachement au temps et de notre empressement à réaliser les choses  ! Avec le lâcher-prise on s’ouvre à l’intuition afin de dépasser les limites de notre logique sécuritaire dominée par le faux-moi  et aller vers la métamorphose pour naître à une vie meilleure centrée sur les émotions qui nous énergisent : courage, confiance, acceptation, optimisme, pardon, compréhension, sérénité...




Au cours de la séance je présenterai la posture de Vishnu couché sur le coté (Anantasana) qui comporte de nombreuses variantes. Elle tonifie les muscles du plancher pelvien et raffermit les abdominaux. Elle est considérée comme efficace pour les problèmes d'hernies. Elle étire les muscles du dos et des côtes ainsi que les mollets et les aines. Elle stimule la circulation sanguine au niveau de la vessie , des ovaires et de la prostate. Elle active l'énergie du premier chakra celui qui constitue notre ancrage à la terre renforçant ainsi notre solidité et stabilité. Elle aussi considérée comme une posture d'équilibre apaisant le mental.