mercredi 28 juin 2023

Séance de Hatha du 29 juin 2023 - Rééquilibrer notre système énergétique

Je reviens encore une fois sur la respiration consciente car nous ne sommes jamais assez convaincu de sa plus haute importance pour notre santé et bien-être en général. En effet, si vous pouvez rester plusieurs jours sans boire ni manger, ce n’est pas le cas avec la respiration… car sans respiration la vie s’arrête après quelques minutes. Et pourtant on accorde beaucoup plus d’attention  à la qualité et quantité de ce que l’on boit et mange qu’à l’air que l’on respire. 


Souvent nous respirons tout juste pour vivre mais pas réellement pour notre bien-être physique, mental et émotionnel. Dans le yoga, la respiration est une discipline en soi qui accompagne les postures et elle est un élément fondamental de la circulation de l’énergie. C’est ce qui fait souvent  la différence entre le yoga et des sports d’ailleurs. 


Dans la pratique, la respiration se fait principalement par le nez avec l'attention sur le ressenti de l'air frais qui entre par les narines et l'air plus chaud qui en ressort à l'expiration. Les cycles de respiration courts aussi bien à l'inspiration qu'à l'expiration ont le pouvoir de booster l'énergie et de la mettre rapidement en circulation. Les cycles de respiration longs avec une concentration sur la douceur de l'air qui entre et qui sort des narines permettent d'apaiser le mental et les émotions. Lorsqu'on inspire plutôt rapidement et que l'on expire avec lenteur, ce mouvement subtil de l'expiration développera  le pouvoir de la concentration. Enfin, lorsque l'inspiration est plutôt longue et ample et que l'expiration se fait rapidement cela contribuera à un relâchement des tensions et une libération des émotions . Dans ce cas on est invité d'ailleurs à laisser l'air sortir par la bouche . 


Le yogi cherche donc à prendre conscience de ses mouvements respiratoires et de les étirer tout en se concentrant sur ses émotions et son ressenti. Cela permet un travail en profondeur lorsqu’on sait que l’inspiration active le système nerveux sympathique (qui met l’organisme en situation de stress) et que l’expiration agit sur le système parasympathique (permettant la détente). L'inspiration correspond ainsi à la l'activation de nos cellules et de notre corps  et l'expiration au repos et à l'extinction . Symboliquement, l'inspiration est associée à la joie de la vie (la naissance) et l'expiration à la fin d'un cycle (le dernier souffle). 


La respiration joue aussi un rôle de premier plan dans la circulation de l'énergie. Ainsi, pour ceux qui sont plus avancés dans la pratique, il est conseillé de pratiquer ce que l'on nomme le pranayama de la respiration spinale afin de prendre conscience de l'énergie qui monte le long de la colonne vertébrale lors de l'inspiration   et qui en redescend à l'expiration. L'essentiel est alors de finir au troisième oeil lors de l'inspiration et à la racine à la fin de l'expiration. En pratiquant des respirations complètes ( abdominales, thoraciques et pectorales) longues et profondes on purifie en douceur les canaux énergétiques en devenant totalement présent à qui nous sommes et à ce que nous sommes. 


De plus, les anciens yogis ont établi que l'énergie vitale circule au moyen de la respiration avec une polarité différente lorsqu'elle circule au travers de la narine droite ( polarité masculine développant la détermination et la concentration) ou au travers de la narine gauche  (polarité féminine favorisant la détente et la créativité) . Suivant les individus et les périodes du jour  , notre système énergétique favorise l'une ou l'autre de ces respirations (coté gauche ou coté droit) en basculant systématiquement toutes les 90 minutes environs. 


C'est pourquoi pour équilibrer parfaitement notre circulation énergétique , une technique

 de respiration alternée (Nadi Shodhana Pranayama)  est pratiquée. Ce mode de respiration est très puissant quand il est exécuté dans les règles de l'art et avec une certaine constance permettant ainsi de créer un état idéal pour la méditation.  On conseille de commencer par 7 cycles ( inspiration narine gauche --> expiration narine droite -->Inspiration narine droite -->expiration narine gauche) et d'aller progressivement vers 21 cycles. De plus on demande de respecter certaines proportions pour les différentes parties de la respiration suivant la règle 1:4:2 . Par exemple voici un schéma pour débutant :  on inspire en 4 temps, on retient 16 temps, et on expire en 8 temps. Quand on est pratiquant avancé on retient également à l'expiration suivant le modèle :1:4:2:2 et on y ajoute les verrouillages : menton,  racine, ventre . 


En conclusion, il y a comme un secret dans la respiration consciente car en plus de pouvoir réduire votre niveau de stress, de vous libérer de vos émotions et de vous booster en énergie, elle ouvre le chemin à votre force intérieure celle qui vous permet de prendre en main la qualité de votre vie. Nous seulement elle vous permet d'accéder à la sérénité quand vous en ressentez le besoin, mais également de vous concentrer lorsque c'est nécessaire, ou bien encore de vous donner le courage d'affronter des événements difficiles. De plus, elle vous ouvrira les portes de l'intuition lorsque vous devrez prendre une décision, développer un projet ou bien même aller à la recherche de vos désirs enfouis ...





 

Au cours de la séance je reviendrai sur une variante de la posture de dessus de table ( communément appelée à quatre pattes). C'est une posture qui permet d'équilibrer progressivement le corps en étirant avec douceur de nombreux muscles : bras, épaules, hanches, tronc, cuisses, genoux et colonne. Nous y viendrons par étapes successives chacun progressant en fonction de ses possibilités. 

samedi 24 juin 2023

Séance de yin du 26 juin 2023 - A la recherche de qui on est vraiment .

Le yoga accorde  une grande importance au ressenti des différentes parties de notre corps, à la prise de conscience de nos émotions mais également aux pensées. Cette fois je voudrais revenir sur les pensées et les émotions non intégrées car elles sont la source de beaucoup de nos souffrances . En effet, une pensée ou une émotion c'est comme une plante et si on l’arrose elle va grandir et il sera de plus en plus difficile de la déraciner. Les pensées trouvent la plupart du temps leur source dans les émotions et elles finissent ainsi par engendrer nos comportements et par là nos humeurs. Avec les émotions non intégrées (c'est à dire qu'elles ont une charge qui ne s'est pas exprimée consciemment et librement par un ressenti)  les pensées qui les accompagnent  sont à l'origine d'une bonne partie des tensions qui se manifestent dans notre corps. Ces tensions se transforment avec le temps en inconfort, ensuite en douleurs et finissent avec le temps à ouvrir la porte aux maladies et éventuellement à terme à modifier également notre morphologie . 


Les pensées émanent de notre mental que l'on peut considérer comme une véritable machine  sans arrêt en train de juger et de questionner notre sécurité, notre futur, de revisiter notre passé. Nous passons très peu de temps à jouir du moment présent. Cela arrive quand nous admirons un très beau paysage, écoutons une musique qui nous transporte, ou avons des moments d’échange ou de présence silencieuse avec des êtres que l’on affectionne avec lesquels on a une communauté de conscience…Malheureusement ces moments de joie profonde  sont de trop courtes durées et si on essaye de les prolonger ça ne marche pas si facilement. Et pourquoi en-est-il ainsi ?


C’est parce que nous nous identifions avec le mental ou (notre EGO) qui est basé sur le temps (et pas le moment présent) et que cette identification amène la pensée à devenir compulsive. Le mental veut nous faire croire que les situations arrivent à nous et qu'il est de notre devoir de nous défendre en choisissant le rôle de la victime ou du vainqueur. Ce dialogue intérieur incessant nous empêche de trouver le calme intérieur car le mental ne veut pas voir que les situations nous arrivent à cause de nous rejetant par des jugements sur le monde extérieur et les autres les conséquences de nos propres actions.  Il se constitue ainsi un écran entre ce que l'on est  vraiment et une création illusoire que l’on pourrait appeler un FAUX-MOI  . Celui-ci s’interpose également  entre notre vrai moi  et notre prochain empêchant toute vraie relation car cet écran est constitué d’étiquettes, d’images, de croyances …Ce FAUX-MOI est à la base  de nos souffrances ainsi que de la peur de la mort.  C'est lui qui est à l'origine de nos stratégies de survie et de ses multiples modes d'expression : argent, voiture, maison, image professionnelle, style de vie extérieur...



Ce faux-moi s'est constitué avec nos empreintes émotionnelles gravées depuis l'enfance dans notre corps émotionnel  , et qui se manifestent au travers de notre ressenti. Ces empreintes émotionnelles sont par nature inconfortables et donc notre tendance naturelle est de les rejeter hors de notre conscience. Cette manière de faire ne résout rien et ne donne qu'une illusion d'apaisement tout en baissant notre niveau de conscience. C'est pourquoi il faut gravir l'échelle des émotions en commençant par 'nettoyer' la charge des émotions les plus négatives : honte, culpabilité, désespoir, peur, haine, colère, fierté pour que les autres puissent se manifester de manière naturelle : courage, affirmation, confiance , pardon , acceptation, joie, paix. C'est le chemin de l'expansion de la conscience (avec l'activation de nos différents 'chakras') que nous invitent à prendre tous les écrits des anciens yogis car les émotions négatives consomment notre énergie  en diminuant notre niveau de conscience   alors que les émotions positives augmentent  notre potentiel énergétique en même temps que notre niveau de conscience . 


Au travers de votre mental ce FAUX-MOI veut vous faire croire qu'il est une entité distincte  à l'origine de vos actions,  à la base de vos pensées et celui qui engendre vos sentiments. Il vous donne l'illusion que vous êtes ce faux-moi en créant continuellement la différence entre qui vous seriez et ne seriez pas , entre le maintenant et l'après , entre l'ici et l'ailleurs.  Malheureusement il n'a aucune connaissance de ce qu'est une vie consciente empreinte de joie et de paix car il ne connait rien au-delà de son périmètre limité. Il n'est ni mauvais , ni un ennemi mais simplement une illusion que l'on doit abandonner pour trouver le meilleur de qui on est . De lui-même il ne peut pas se transcender , le seul moyen est d'explorer le chemin de la conscience pour briser les restrictions qu'il nous impose .



Avec la pratique du yoga qui calme notre corps et nos émotions, nous sommes invités à devenir l'observateur de nos pensées et le témoin de notre ressenti.  Ce travail d’observation et de ressenti devient possible car les postures et la respiration permettent d'apaiser les tensions et d'ouvrir la porte à la compréhension du contenu de cet écran qui nous empêche d’être qui nous sommes vraiment .

Il ne s'agit pas d’entrer en guerre avec son mental ou nos ressentis mais d'entrer dans un processus de lâcher-prise des émotions et des jugements , de ne rien faire afin d'entrer dans un processus d'acceptation , de laisser ces expériences décanter leurs contenus sans efforts et d'une manière naturelle. 


En agissant ainsi, notre vrai moi reprend la place qu’il mérite tout en vous aidant à gravir l'échelle des émotions et à l'éveil de vos chakras  . Sa connexion aux autres  et à l’univers est naturelle au travers de notre conscience commune qui est permanente  ( et non transitoire comme notre FAUX-MOI ).

Cette conscience connait le chemin de la félicité et nous permettra de jouir sans entrave de cette vie sur terre. 





Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des ailes brisées qui est typiquement une posture yin. Elle permet de relâcher les tensions dans les épaules, au niveau du haut du dos et dans la zone des omoplates.
Elle réduit les raideurs dans la nuque en abaissant progressivement le cou et en le maintenant dans cette posture. C'est une excellente posture pour tous ceux qui passent de longues heures au bureau sur ordinateur. Dans cette posture  la respiration devient plus profonde et cela aide à l'apaisement de la colère ou de l'anxiété. 

mardi 20 juin 2023

Séance de flow du 22 juin 2023 - Atteindre l'imperturbabilité et l'invulnérabilité par la non-violence.

Un des principes de base du yoga est la non-violence et on pourrait se demander en quoi ce précepte rejoint la recherche du bien-être. Ce principe consiste à ne nuire à aucun être vivant car la violence est une forme d’oppression qui consomme une grande partie de notre énergie vitale nous empêchant ainsi d’accéder au bien-être.

Tout d’abord il faut bien comprendre que l’application de la règle de non-violence commence par soi-même et va bien au-delà de la violence physique. Il faut prendre conscience que pour ne pas nuire aux autres, il faut d’abord ne pas nuire à soi-même.

En ce sens il faut arrêter les commentaires et jugements (souvent silencieux) ,  destructeurs et inamicaux envers soi-même. En fait toutes pensées, paroles ou actions qui nous empêchent  de vivre librement nous font violence. On pratique très souvent la violence sans s’en rendre compte : elle se trouve dans les mots que l’on se dit et dans les actions que nous accomplissons et qui affecte directement le cours de notre vie quotidienne.


Dans notre société on évoque très souvent le concept de 'non-violence' mais certains considèrent  cela comme une forme de passivité. C'est une mauvaise interprétation, car être non-violent ce n'est pas se laisser piétiner, c'est aussi savoir dire 'non' , exprimer son mécontent de manière pacifique bien-sûr. De fait si on se réfère à Gandhi qui a popularisé ce terme on devrait plutôt parler de 'non-violence active' car son objectif ultime est de détruire les causes et les conséquences de la violence. Son principe est de rechercher des méthodes pour agir efficacement contre la violence sans recourir celle-ci. 


Très souvent la violence est une expression d'une émotion telle que la colère ou la peur qui a été longtemps réprimée. On retient sa colère, mais comme le souci n'a pas été évacué, on est confronté à la goutte qui fait déborder le vase. Ces émotions annoncent un besoin de changement radical. Lorsqu'on est dans un état d’énervement  on se  dirige généralement vers quelqu'un d'autre que l'on tient pour responsable. Dans cette situation il est conseillé de reprendre contact avec son corps, de se connecter à soi-même en changeant éventuellement de lieu. L'idéal est de se concentrer sur ses sensations et de respirer en mouvement suivant le modèle de la respiration Namasté ( que l'on pratique quasiment dans chaque séance) . La respiration synchronisée au mouvement permet de gérer au mieux la non-violence. Nous avons tous en nous un centre de paix qui doit nous permettre une autre attitude que celle de la peur et de la colère qui suscitent  l'engrenage de la violence. L'attachement à la vie et au bien-être est le fondement d'une attitude de non-violence. 


Pendant les séances de yoga, on a aussi le respect de ses limites et des résistances qu’elles représentent sans vouloir les briser à tout prix. On essaye d’avoir toujours présent à l’esprit de pratiquer avec compassion et de s’accepter tel qu’on est sans se faire violence . Il est essentiel de ne pas se juger si on n’arrive pas à faire une certaine posture. De même si on est perturbé par des émotions ou des pensées, les accueillir est important pour ne pas se faire violence en les écartant sans ménagement. Le discours intérieur a un très grand impact sur la manière dont se sentira en fin de séance. Il est nécessaire d’apprendre à intégrer ce que l’on considère comme ses défauts autant que ses qualités. 

De plus, il est inutile de se comparer aux autres car cela génère des pensées négatives avec un fonds de violence envers soi-même alors même qu’on recherche la sérénité. Ce qui compte c’est le ressenti de son corps dans le moment présent et sans jugement. 

Lorsqu’on aura appris à être non-violent envers soi-même , tout naturellement on ne sera pas violent envers les autres et on aura acquis le respect de la nature et de l’environnement. 

Le résultat d'une approche consciente de son ressenti nous apporte l'invulnérabilité et l'imperturbabilité deux qualités de base de la non-violence .


En conclusion, il faut considérer la violence comme une expression du mal-être de la personne. En choisissant la non-violence comme principe de vie on évoluera le plus sûrement vers le bien-être.  Avec le yoga, nous sommes invité à mettre ce principe en application en commençant par nous-même…car pour ne pas nuire aux autres il faut commencer par ne pas se nuire. Par la suite, nous deviendrons instinctivement respectueux de l’environnement et de la nature garantissant ainsi l’harmonie entre tous les êtres vivants.



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du bâton à quatre pieds ou membres ( demi-planche avancée) ou chaturanga dandasana qui est une variation de la planche avec les coudes pliés. C'est une posture qu'on utilise souvent comme transition entre la planche et le chien tête haute. C'est une posture sollicitant l'ensemble du corps mais surtout les bras, les épaules et le tronc. Il n'y a que les orteils et les mains qui touchent le sol. Elle renforce particulièrement les muscles du dos. On considère qu'elle augmente considérablement la flexibilité des poignets et prévient l'ostéoporose . Il est essentiels de bien positionner les mains au sol pour un ancrage maximal ainsi que de serrer les coudes contre le tronc afin de renforcer les épaules tout en les préservant. Cette posture est associée au plexus solaire siège de notre pouvoir personnel et de notre volonté : elle favorise donc l'expression de notre identité . 
On conseille d'être prudent en cas de blessures aux poignets, épaules et coude . 


samedi 17 juin 2023

Séance de Hatha du 19 juin 2023 - La maîtrise de l'énergie vitale

Qui n’a pas dit un jour : je suis vidé, je suis à plat, je manque d’énergie ?  Et pourquoi en est-il ainsi ? Peut-il en être autrement ?  

Comment faire pour maîtriser mon énergie vitale ou faire le plein de celle-ci ? 


Pour examiner cela ensemble il faut se référer à 4 facteurs clé : la conscience, la respiration, le mouvement et la nutrition 


1. La conscience 


Dans la philosophie indienne on considère que l'énergie et la conscience sont indissociables: plus le niveau de conscience augmente et plus l'énergie disponible s'accroit également. Le yoga nous invite aussi à expérimenter le principe que là où se focalise  la conscience (ou l’attention) se déplace également l’énergie. Il en résulte que la pierre angulaire  pour apprendre à maîtriser son énergie vitale : c’est le développement de la conscience . 


La conscience doit se focaliser pendant la pratique sur 3 niveaux : le corps, les émotions, les pensées . 


Au niveau du corps la conscience se porte sur les sensations notamment des résistances et de l'inconfort , la manière dont on respire ainsi que sur l'exécution des mouvements afin d'avoir des alignements corrects. On tend ainsi à s'éveiller à l'intégralité de notre corps : prendre conscience de ses sensations de tensions et de détentes que ce soit au niveau de la tête et du front, des épaules et de la nuque, du thorax et du dos, de l'abdomen et du bassin ainsi que de la disposition de sa colonne vertébrale. Il s'agit d'une prise de conscience totale et profonde de notre corporéité. 


Au niveau des émotions, notre attention doit se porter sur les émotions en jeu . Il faut prendre conscience si les émotions du moment présent contribuent à la diminution de notre énergie (honte, culpabilité, chagrin, colère ...) ou bien à sa consolidation (courage, acceptation, amour, paix ...) .  En effet, les émotions assurent le transport de l'énergie (emovere en latin signifie mettre en mouvement) et si les charges émotionnelles ne sont pas  libérées elles constituent des trous noirs énergétiques.  Donc, suivant nos états émotionnels (et la situation de nos blocages) , le flux d'énergie circulera plus ou moins bien dans le corps.


Au niveau des pensées, il faut savoir que celles-ci proviennent en grande partie de nos émotions car une émotion ce sont des milliers de pensées générées. Elles proviennent également de nos croyances limitantes qui nous freinent dans la pratique  d'une manière ou d'une autre se reflétant ainsi directement sur la manière dont on exécute une posture : si on pense qu'on est capable de réussir une posture on y arrivera plus facilement que si on est rempli de doutes.  De plus la formulation de son intention par la pensée permettra une mobilisation optimale de l'énergie pour l'exécution : si on croit que le yoga nous apporte le bien-être et la paix intérieure on y arrivera plus facilement que si on n'en est pas sûr.


2. La respiration


Nous ne sommes jamais assez convaincu de sa plus haute importance pour notre santé et notre potentiel énergétique. 

Souvent nous respirons tout juste pour vivre mais pas réellement pour notre bien-être physique, mental et émotionnel. Dans le yoga, la technique du souffle est une discipline en soi qui accompagne les postures et elle est un élément fondamental de la circulation de l’énergie. C’est ce qui fait la différence entre le yoga et des sports d’ailleurs. Dans le yoga on considère que le souffle permet de lever tous les blocages émotionnels ou physiques qui entravent notre équilibre de vie. 


Respirer c'est aussi  pour le yogi capter de l'énergie subtile (Le prana)  et la faire circuler sans entraves . 


Le yogi cherche donc à prendre conscience de ses mouvements respiratoires le plus souvent possible et de les étirer . Cela permet un travail en profondeur lorsqu’on sait que l’inspiration active le système nerveux sympathique (qui met l’organisme en situation de tension) et que l’expiration agit sur le système parasympathique (permettant la détente). L'inspiration correspond ainsi à la l'activation de nos cellules et de notre corps  et l'expiration au repos et au relâchement . 

C'est cette alternance qui permet au flux d'énergie d'être activé et de circuler.


En pratiquant des respirations complètes ( abdominales, thoraciques et pectorales) longues et profondes on purifie en douceur les canaux énergétiques et les méridiens . Les écrits anciens du yoga relatent que cette manière de faire nous conduira sûrement sur le chemin de la paix intérieure, vers une énergie vitale optimale et le bien-être dans la vie quotidienne. 



3. Le mouvement


La synchronisation du mouvement avec le souffle  est au coeur de la pratique du yoga et pourtant elle donne du fil à retordre à de nombreux débutants. En fait il ne s'agit pas de penser à sa respiration mais de la sentir et de chercher l'unité avec elle et le mouvement. 


Il faut constamment suivre le souffle et en même temps se concentrer sur le mouvement. Au moment de l'expiration, on doit ressentir une légère contraction des muscles abdominaux et du diaphragme, rapprocher le nombril de la colonne.

Avec l'inspiration il faut commencer par dilater l'abdomen pour ensuite monter vers une dilatation progressive du thorax dans tous les sens jusqu'au niveau pectoral. Le ressenti doit porter dans ce cas sur le diaphragme qui se contracte en tirant ainsi les poumons vers le bas en augmentant leur volume .


Généralement l'expiration accompagne les postures de flexion avant (la pince, l'enfant, genoux poitrine...) , les torsions , les replis sur soi ...

Quand à l'inspiration elle accompagne les flexions arrière ( cobra, chameau...) car on ouvre la poitrine. C'est aussi le cas quand on se redresse avant une torsion. 


4. La nutrition 


Un des principes de l'Ayurvéda (médecine traditionnelle indienne) est d'optimiser l'apport, l'absorption et l'assimilation de l'énergie vitale (prana). Ce prana est considéré dans la philosophie du yoga comme notre source de vie qui provient  de l'eau que nous buvons et des aliments que nous absorbons (ainsi que de la respiration). 


Selon la philosophie du yoga trois qualités essentielles se retrouvent dans la nature :

Sattva qui se caractérise par l’amour, l’équilibre, la pureté ; Rajas par  la passion, la force et le désir ; et Tamas par l’inertie, la lourdeur et l’ignorance.


Ces qualités se retrouvent également dans les aliments:


Les aliments sattviques sont des aliments complets tels que légumes frais, noix, graines. Selon la tradition ils développent la lucidité d’esprit et une bonne santé physique. Voici quelques exemples : bananes, raisins, dattes, miel, riz, blé, lait, salade …


Les aliments rajasiques sont caractérisés par des goûts puissants. Ils contribuent à agiter le mental et créent en soi un sentiment d’impatience. Exemples : chips, pomme, poulet, poissons, oeufs, chocolat …


Les aliments tamasiques sont des plats lourds contenant de la graisse et de la viande. Ils entraînent une envie de sommeil et une certaine léthargie. Par exemple : viande, alcool, oignons, ail …


Vous l’aurez devinez pour la pratique il est préférable de privilégier les aliments sattviques. Est-ce à dire qu’il faut abandonner les aliments rajasiques ou tamasiques ? Eh bien non car ils ont aussi des propriétés spécifiques appréciables à certains moments ou périodes de la vie. Par exemple les rajasiques sont capables de vous pousser à l’action ou même de booster votre créativité. De même que des aliments tamasiques auront la propriété de vous calmer et de vous poser ( par exemple après une séance !).


Il est donc plus question d’équilibrer son alimentation que de renoncement : équilibrer les saveurs, les textures et cela en pleine conscience. Il appartient donc à chacun de se responsabiliser sans devenir extrême dans ses choix.


En conclusion, retenons qui si tous rêvent d'avoir une énergie sans limite, ce n'est pas en réfléchissant aux  concepts de conscience, respiration,  mouvement et nutrition qu'on y arrivera. Il faut expérimenter , remettre en question ses croyances limitantes et pratiquer encore et encore ... l'énergie ne  sera offerte qu'à ce prix là ! 



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture de l’archer qui est une posture  classique du yoga que l’on retrouve d'ailleurs dans des manuscrits anciens. C’est une posture d’endurance et de puissance. Elle active l’énergie du troisième centre celui du feu et notamment le pouvoir de la volonté afin de booster votre motivation. 

Elle permet l'expansion de notre champs énergétique et d'irradier ainsi sa force intérieure.  

Sur le plan physique, c’est une posture qui aide à régler les problèmes de dos et ce qui a trait à la zone abdominale. Elle fortifie les épaules, les fesses, les bras, les cuisses les mollets … c’est une posture très complète. 

On s’y prépare avec la jambe bercée et le bisou au pied.


mardi 13 juin 2023

Séance de Yin du 15 juin 2023 - Les hanches ont un message pour nous !

Au cours de cette séance je reviendrai encore une fois sur la région des hanches car c’est une partie du corps  qui est très souvent négligée autant du point de vue physique qu’énergétique. En effet, très souvent on commence à s’y intéresser soit car des douleurs s’y font sentir de manière récurrente soit parce qu’on est un débutant dans la pratique du yoga et que l’on découvre que cette zone a très peu de souplesse. 


Pourtant les hanches sont très importantes car elles sont à la base de la mobilité de notre corps et de notre équilibre et c’est à cet endroit que nait la vie . De plus pour le yogi c’est le siège de son énergie vitale et de son pouvoir (le Hara dans les art martiaux) ainsi que  la région des 3 premiers centres énergétiques  assurant notre survie, la base des  plaisirs de la vie ainsi que le fondement de notre identité et de nos relations. 


Nous avons tous une certaine connaissance de l’anatomie de la hanche et donc je ne reviendrai pas sur ce sujet sauf pour vous rappeler que les muscles fléchisseurs de la hanches sont le psoas, les quadriceps et les adducteurs. Si ces muscles sont raccourcis par manque d’exercices , ils vont affaiblir à l’arrière les extenseurs de la hanche avec le risque de créer une lordose dans le bas du dos à l’origine du pincement au niveau des disques lombaires et du nerf sciatique.

Les hanches sont donc un endroit stratégiquement important pour avoir un dos en bonne santé. De plus tous les mouvements des jambes dépendent du bon fonctionnement des hanches et il est fréquent que certaines partie du corps éloignées souffrent alors que ce sont les hanches qui en sont la cause. 

De plus ce que beaucoup ignorent c'est qu'un manque de souplesse au niveau des hanches va se répercuter sur le haut du corps et entraîner un dysfonctionnement de la respiration d'où l'importance primordiale d'y travailler afin d'y remédier. 


Considérant l’importance des hanches, les maitres yogis ont développé de nombreuses postures pour restaurer ou maintenir leur flexibilité et leur souplesse. A titre d’exemple je mettrai en avant : le papillon, la grenouille, le pigeon, le dragon, les guerriers et il y en a de nombreuses autres. La plus populaire est bien entendu le lotus que tellement de pratiquants ont des difficultés à exécuter du fait de la rigidité des hanches. 


Au niveau émotionnel, il faut retenir que la région des hanches est un portail d’entrée très important probablement plus que celui des épaules. L’exécution de certaines postures entraine ainsi une grande émotivité car elles ont trouvé refuge dans cette zone. Il est donc important que ce ressenti soit approfondi par une prise conscience profonde afin de libérer certaines charges émotionnelles souvent anciennes. Il ne s’agit pas d’entrer dans un discours avec le mental mais de ressentir de manière inconditionnelle ce qui peut parfois  demander du courage . Dans ce cas il est conseillé de solliciter le message que les hanches ont à nous transmettre en concentrant son attention sur celles-ci, en y amenant notre souffle porteur d' énergie vitale (Prana). 


Au niveau symbolique , on saisit facilement que les hanches sont associées à nos instincts de survie et de procréation. La bassin est lié à notre enfance et notre famille. Les hanches représente aussi l’expression de notre sensualité par la danse. La flexibilité des hanches témoigne de notre capacité à nous adapter au changement et elles sont associées à notre épanouissement, au pouvoir de prendre nos décisions de manière autonome.

Les douleurs ressenties au niveau des hanches doivent être vue symboliquement comme des empêchements d’aller de l’avant .



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture la tortue qui est une posture emblématique
du  yoga nous offrant une douce connexion avec la terre. Tout comme la tortue cette posture permet de développer des facultés essentielles à la pratique du yoga : détermination, persévérance, force et  stabilité, 
Elle permet une ouverture progressive des hanches et est accessible pour tous les niveaux. 
Elle est recommandée pour tous ceux qui sont excessivement assis en permettant de bien détendre le bas du dos. 
Elle favorise l'intériorité et le calme intérieur, l'écoute des messages que les hanches ont à nous transmettre et permet d'obtenir  un bien-être émotionnel.
Pendant sa pratique il est recommandé de pratiquer des respirations profondes en se concentrant sur le souffle et le ressenti aussi bien sur le dos (inspiration) que sur l'avant du corps au niveau du nombril (expiration). 

dimanche 11 juin 2023

Séance de Flow du 12 juin 2023 - Lâcher-prise pour 'laisser-advenir'

Je reviens encore une fois sur le lâcher-prise ou équanimité ( upeksha en Sanskrit ) car c’est une attitude ou un état d’esprit essentiel de la pratique du yoga. Le lâcher-prise c’est pouvoir s’abandonner à ce qui est. Il s’agit d’être dans un état de confiance dans ses ressources intérieures et d’être détaché par rapport au résultat. C’est un sentiment de confiance que l’on ressent lorsqu’on est persuadé que « quoiqu’il arrive tout ira bien «. Car a force de vouloir rester dans une attitude de maîtrise par le mental on finit par gaspiller énormément d'énergie et on y perd sa sérénité.


Inutile de dire que ce n’est pas facile et c’est très souvent en dehors de notre contrôle car cet état d’esprit dépend de nombreux mécanismes émotionnels. Très souvent nous nous focalisons avec une attention exclusive du mental sur une solution pour contrôler une situation … et cela amène davantage de résistance. Beaucoup d'entre nous s'imagine d'ailleurs que pour atteindre le bien-être il faut travailler dur mais rien n'est plus faux !


En fait c'est notre faux-moi ou notre égo qui nous freine vers une attitude de lâcher prise avec l'aide du mental car pour lui c'est céder une partie de son pouvoir et donc le lâcher-prise est pour lui une menace existentielle: il nous fait croire que sans peine il n'y a pas de gain . 

Ce faux-moi attache son regard à l'extérieur, il vit en fonction des apparences, il confond l'agitation avec la vie. Il n'accepte pas les remises en questions ni le chemin qui mène à l'intérieur de soi. Il considère que la sagesse c'est d'éviter tous les risques et surtout ceux qui pourraient être induit par un lâcher-prise. Il va consommer votre énergie pour s'agripper au contrôle  à tout prix en vous forçant à garder continuellement  'le nez dans le guidon' .  Mais où tout cela vous a-t-il mené : plus de paix ? plus de joie ???

Il vous donnera peut-être l'impression de réussir professionnellement mais à quel prix : un épuisement physique et probablement émotionnel.  



Dés lors comment faire pour être plus ouvert et accepter que d’autres possibilités se présentent à notre conscience ?



Cet état d’esprit se développe à partir du moment où nous devenons conscient de ce qui se passe dans notre corps  émotionnel et que nous sommes disposés à approuver le changement. Car en effet, notre faux-moi avec l'aide du mental souhaite à tout prix la sécurité et une apparence de tranquillité et de plus comme il n'a pas de contrôle absolu sur les émotions, il empêche de manière générale le corps physique de les exprimer et éventuellement de nous en libérer. Et pour ce faire il utilise un arsenal de moyens : en vous faisant penser à une personne que vous devez encore appeler, à un achat que vous avez prévu de faire, à vos prochaines vacances, à une réparation qui vous attend ...il vous projette continuellement à l'extérieur de vous-même vers le futur ou vers le passé .



La voie du yoga est le chemin idéal du lâcher-prise car il nous permet de revenir au moment présent et nous observer de l'intérieur , de nous écouter et de prendre conscience des blocages de nos émotions.  En abandonnant nos résistances que le mental construit sur base de ces émotions , nous libérons nos énergies pour les orienter vers la transformation afin de nous synchroniser sur la Vie Universelle et ses Lois. 

Idéalement c'est en méditant sur l'eau et sa caractéristique de fluidité que l'on intègre progressivement la notion de lâcher-prise : l'eau qui coule ne s'acharne pas mais fraye  son chemin en passant à côté, au-dessus ou en dessous  des obstacles. Elle choisit le chemin de moindre résistance. 


Plus concrètement dans la pratique,  on alterne tensions et relâchements : lorsque qu’on inspire ( tension) et expire (relâchement) , lorsqu’on prend la posture (tension) et qu’on en sort (relâchement). Au début, ces alternances n’affectent que le physique entrainant un état de bien-être du corps mais progressivement le mental se calme et le lâcher-prise s’installe et le ressenti de nos émotions revient a la première place. 

Ainsi,  les noeuds émotionnels incrustés parfois depuis longtemps à divers endroits du corps se défont. En effet, lâcher-prise ne signifie pas seulement se relaxer mais surtout faire l'expérience du relâchement de ses émotions .


Pour que le lâcher-prise soit effectif, il n'y a pas d'autres moyens que de prendre conscience avec courage des émotions qui diminuent notre capacité énergétique et qui sont destructrices de vie  : humiliation, honte, culpabilité , apathie, chagrin, désespoir, regret, anxiété, envie, haine, colère, dédain, orgueil, ... Cette prise de conscience doit s'accompagner d'un minimum de volonté pour manifester notre intention de se libérer de nos attachements  et laisser la porte s'ouvrir sur l'inconnu et la nouveauté : les adeptes du Zen utilisent pour cette attitude le terme de 'laisser-advenir'. 


En conclusion, l'apprentissage du lâcher-prise est  un exercice de patience, c'est savoir aussi prendre son temps pour y arriver. C'est nous défaire de notre attachement au temps et de notre empressement à réaliser les choses ! Avec le lâcher-prise on s’ouvre à l’intuition afin de dépasser les limites de notre logique sécuritaire dominée par le faux-moi  et aller vers la métamorphose pour naître à une vie meilleure centrée sur les émotions qui nous énergisent : courage, confiance, acceptation, optimisme, pardon, compréhension, sérénité...





Au cours de la séance je présenterai la posture de la fente avec torsion et bras étendus. Cette posture active les muscles du dos et permet d'ouvrir les épaules .

La torsion induit un travail en profondeur de la zone abdominale (les obliques) en ramenant de la mobilité dans la colonne. Elle aide à relâcher les muscles du dos qui sont considérés comme un repère de tensions chez beaucoup d'entre nous. 

 La variante présentée consiste à placer la main droite  à terre sur le coté gauche du pied gauche . Les débutants pourront poser le genou postérieur notamment si l'équilibre fait défaut.