dimanche 31 mars 2024

Séance de flow du 4 avril 2024 - L' acceptation pour ouvrir la porte au contentement

Pour cette séance je voudrais revenir sur les notions d’acceptation et de contentement que l’on nomme SANTOSHA et qui constituent une base philosophique du yoga. C’est une pratique de gratitude , une règle éthique personnelle décrite dans les 'yoga sutra' de Patanjali . 


Pour beaucoup d’entre nous, accepter ce qui est, se contenter d’une situation peut non seulement paraître difficile mais pour certains cela semble même absurde. Etre satisfait de ce que l’on a et de ce que l’on est ne fait pas partie des canons de la société actuelle. La société nous enseigne en effet que satisfaire nos désirs est une condition nécessaire au bonheur. Or rien n’est plus faux, car nos désirs ne pourront jamais être complètement satisfaits et la poursuite de ceux-ci nous empêchera de faire l’expérience du contentement. 

Ce sont pratiquement toujours les désirs qui sont à la base du mécontentement : on aspire à des choses nouvelles, on se focalise sur ce dont nous manquons , on se compare et on ne souhaite pas avoir moins que son voisin …


Un piège commun est de croire que SANTOSHA pourrait s'obtenir d'une démarche militante  fondée sur le désir d'y arriver mais cela ne fonctionne pas de cette manière : le contentement s'obtient par la conscience des choses telles qu'elles sont. Cela provient en partie de notre culture qui nous incite à 'gérer' les événements qui se présentent nous , à projeter notre volonté pour faire plier la réalité selon nos désirs . 


En fait, la source du contentement se trouve en nous et pas à l'extérieur de nous, pas dans quelque chose que nous devrions accomplir dans le monde extérieur. Si vous mettez la source de votre bonheur à l'extérieur de vous , vous vivrez dans la peur qu'il ne se réalise pas. Le bonheur ne peut rayonner que de l'intérieur mais cela implique aussi que l'on résolve le problème de ses peurs. 


L'insatisfaction se manifeste par une tendance du mental à juger, à critiquer et à attaquer. Souvent nous ne sommes pas conscient de ce mécanisme car il y a une émotion sous-jacente (la culpabilité) , mais la critique des autres équivaut à une critique de soi-même. C'est pourquoi la mise en avant d'une intention pour reprendre le pouvoir sur soi est essentielle : c'est la première étape pour réorienter son énergie vers le contentement.


Au travers de l'intention et du 'laisser-advenir' , le contentement se manifestera par une acceptation des  expériences que la Vie nous présente. Evidemment quand cela nous convient cela semble  assez facile d’exprimer de la gratitude, mais que se passe-t-il lorsque les choses sont moins agréables ? Comment faire pour faire face à ce challenge et rester bienveillant vis à vis de ce qui nous arrive ? 


Tout d’abord la mauvaise approche en cas de contrariété serait de penser que la pratique de SANTOSHA , c’est de se dire  ‘qu’après tout je m’en fous ‘, ou bien que ‘cela aurait pu être pire’. Ce n'est pas non plus du fatalisme avec lequel on considère que les événements sont fixés d'avance indépendamment de notre volonté .  C'est notre intention qui doit remettre  les pendules à l'heure en assumant et en reprenant en main la responsabilité des conditions de notre existence. 


SANTOSHA deviendra ainsi  un accueil de la Vie en voyant chaque frustrations ou difficultés comme une chance de grandir, d’évoluer et de ne pas se poser en victime mais de faire face avec conscience et responsabilité . Ce sera  prendre conscience de ses limites physiques, émotionnelles et mentales et de partir de ce constat pour acquérir plus de souplesse physique, plus d’équilibre émotionnel et plus de calme du mental. Le contentement c’est rester en paix malgré tout ce qui peut nous arriver ou nous émouvoir car on se positionne dans la réponse aux événements et pas dans une réaction à ceux-ci.


La gratitude  se manifeste dans la pratique du yoga lorsqu'on fait l'expérience d'observer 'ce qui se fait ' quand on ne fait rien :  simplement chercher  à conscientiser son  intention et puis à  'laisser-advenir'. 


Au cours de la respiration, on s'engage pendant l'expiration en projettant son intention et on se laisse inspirer en ayant confiance que  la Vie Universelle fera le travail.


Lorsqu'on s'engage dans une posture, on accepte la difficulté que l’on éprouve à l'effectuer , on fait face et on intègre l’émotion que l’on aurait tendance à cacher sous le manteau : en s'observant on se pardonne de se juger face à ses résistances. On prend ses responsabilités , on s'accepte tel qu'on est et pendant que l'intention fait son chemin , le contentement s'installe en nous. 



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des pieds écartés qui a d’ailleurs de nombreuses variantes. Cette posture étire convenablement les jambes et le dos et les muscles intercostaux. Elle améliore la digestion et augmente la circulation du sang dans la tête.   Elle est considérée comme une contre pose après une course à pied ou cycliste ou bien même une randonnée. Elle a un effet calmant et apaisant.

mardi 26 mars 2024

Séance de Hatha du 28 mars 2023 - Mieux respirer c'est mieux Vivre !

L'énergie suit la conscience guidée par l'intention . Cette énergie le yogi va la canaliser à l'aide de la pratique posturale,  de la maitrise du souffle et de la nutrition. Penchons nous cette fois sur le rôle de la respiration car les règles du souffle sont celles de la Vie Universelle. Les comprendre c'est le meilleur moyen d'ouvrir la porte au ‘ laisser advenir ' que nous avons abordé lors de la séance précédente. 

 Tout d'abord notons que nous ne sommes jamais assez convaincu de l' importance de la respiration consciente et de son rôle sur notre potentiel énergétique . En effet, si vous pouvez rester plusieurs jours sans boire ni manger, ce n’est pas le cas avec la respiration… car sans respiration la vie s’arrête après quelques minutes. Et pourtant on accorde beaucoup plus d’attention  à la qualité et quantité de ce que l’on boit et mange qu’à l’air que l’on respire. 

Souvent nous respirons tout juste pour vivre mais pas réellement pour notre bien-être physique, mental et émotionnel. Dans le yoga, les techniques du souffle sont une discipline en soi qui accompagne les postures qu'elles auraient d'ailleurs précédé selon d'anciens manuscrits. Ces techniques  visent à permettre une circulation la plus fluide possible de l’énergie. C’est ce qui fait souvent  la différence entre le yoga et des sports d’ailleurs. 


Dans la pratique, la respiration se fait principalement par le nez avec l'attention sur le ressenti de l'air frais qui entre par les narines et l'air plus chaud qui en ressort à l'expiration. Les cycles de respiration courts aussi bien à l'inspiration qu'à l'expiration ont le pouvoir de booster l'énergie et de la mettre rapidement en circulation. Les cycles de respiration longs avec une concentration sur la douceur de l'air qui entre et qui sort des narines permettent de réguler le flux énergétique afin d'apaiser le mental et les émotions. Lorsqu'on inspire plutôt rapidement et que l'on expire avec lenteur on apprend à maitriser l'expression du potentiel énergétique en  développant  le pouvoir de la concentration. Enfin, lorsque l'inspiration est plutôt longue et ample et que l'expiration se fait rapidement cela contribuera à un relâchement des tensions et une libération des émotions et des blocages énergétiques . Dans ce cas on est invité d'ailleurs à laisser l'air sortir par la bouche . 


Le yogi cherche donc à prendre conscience de ses mouvements respiratoires, d'étirer et de fluidifier le souffle tout en se concentrant sur ses émotions et son ressenti. Cela permet un travail en profondeur lorsqu’on sait que l’inspiration active le système nerveux sympathique (qui met l’organisme en situation de stress) et que l’expiration agit sur le système parasympathique (permettant la détente). L'inspiration correspond ainsi à l'activation de nos cellules et de notre corps  et l'expiration au repos et à l'extinction . Symboliquement, l'inspiration est associée à la joie de la vie (la naissance) et l'expiration à la fin d'un cycle (le dernier souffle). 


Au cours des séances je reviens très souvent sur nos 3 types de respiration : la respiration abdominale, la respiration thoracique et pectorale et leurs effets car il est essentiel d'intégrer ces notions pour une circulation énergétique optimale. 

La respiration abdominale est un outil de relaxation primordial pendant la pratique mais aussi dans la vie courante lorsque le stress vous envahit car celui-ci a comme effet de limiter l'engagement des muscles abdominaux et du diaphragme . Lorsque nous pratiquons des exercices physiques nous privilégions la respiration thoracique en utilisant les muscles intercostaux pour permettre une ouverture des côtes dans les 3 sens : arrière, avant, cotés. Enfin la respiration pectorale est celle que notre corps produit lorsque nous sommes stressés ( les épaules se contractent)  et donc il est important d'en prendre conscience lorsqu'elle se manifeste car elle a tendance a créer des douleurs au niveau du cou et de la nuque. Ces tensions musculaires peuvent s'installer sur le long terme et modifier nos canaux énergétiques naturels  il est donc approprié dans ce cas de  réorienter la respiration vers l'abdomen.



La rétention du souffle (poumons pleins ) que l'on peut pratiquer après l'inspiration réduit notre rythme cardiaque et développe en nous la concentration . Il a aussi été démontré scientifiquement que la rétention du CO2 aide à un meilleur échange d'oxygène dans les cellules : les cellules pulmonaires s'adaptent pour extraire au maximum l'air enfermé dans les poumons. La rate libère ainsi davantage de globules rouges afin de fixer une plus grande quantité d'oxygène et lorsque la respiration redevient normale , le taux accru de globules rouges reste maintenu pendant de longues heures. Il y a  aussi de nombreux autres autres avantages secondaires à la rétention tels que la neuroplasticité, la production de cellules souches (de la moelle osseuse) et d''EPO (améliorant les performances sportives  ...).  

 

La rétention du souffle (poumons vides ) est considéré comme un outil aussi puissant que la rétention poumons pleins notamment pour la libération des émotions. En effet , pendant cette rétention certaines zones du corps vont se tendre davantage nous donnant ainsi la possibilité de les identifier et de s'attacher à les relâcher à l'aide de notre conscience. D'ailleurs faites l'expérience vous-même , si vous n'arriver pas à tenir poumons vides c'est que vous avez trop de tensions et de résistances. Un corps relâché nécessite d'avoir le contrôle de ce type de rétention du souffle. Bien entendu, il faut pratiquer cela avec prudence et ne jamais forcer : c'est un principe fondamental du yoga . 


Pour ceux qui sont plus avancés dans la pratique du yoga, il est conseillé de pratiquer ce que l'on nomme le pranayama de la respiration spinale ( expiration/ rétention/inspiration/ rétention) en 4 temps qui peuvent être variables. 

 Afin de prendre conscience et de ressentir la circulation de l'énergie au niveau des divers centres énergétiques  on conseille ainsi : 


1. à l'expiration de visualiser  un courant descendant depuis le 3eme oeil (en ligne avec notre intention)  le long de la colonne et de nos canaux et en souhaitant rendre à la Vie universelle ce dont nous souhaitons nous alléger,

2. à la rétention poumons vides de ressentir nos tensions  et d'y amener notre conscience, 

3. à l'inspiration de partir depuis le centre racine et de remonter la colonne en traversant les divers centres pour les vitaliser 

4. à la rétention  poumons plein de se concentrer sur notre intention au niveau du 3ème oeil


Idéalement ces phases peuvent être accompagnées des contractions et j'y reviendrai dans un autre article. 


En pratiquant ainsi des respirations complètes ( abdominales, thoraciques et pectorales) longues et profondes on purifie ainsi en douceur les centres  énergétiques en devenant totalement présent à qui nous sommes et à ce que nous sommes. C'est le travail de base pour la manifestation de notre intention au travers du ' laisser advenir'.




NB. Dans le cadre de la pratique posturale et notamment des poussées fondamentales (lombes, nuques , épaules ...)  nous utilisons généralement l'expiration active  pour accompagner l'engagement tout en laissant l'inspiration se faire de manière naturelle : c'est ainsi que l'ouverture et l'amplitude se développera. Cette dernière sera d'autant plus fluide et détendue que l'expiration aura été bien travaillée en profondeur.  




En conclusion, il y a comme un secret dans la respiration consciente car en plus de pouvoir réduire votre niveau de stress, de vous libérer de vos émotions et de vous booster en énergie, elle ouvre le chemin à votre pouvoir intérieur celui qui vous permet de prendre en main la qualité de votre vie. Nous seulement elle vous permet d'accéder à la sérénité quand vous en ressentez le besoin, mais également de vous concentrer lorsque c'est nécessaire, ou bien encore de vous donner le courage d'affronter des événements difficiles. De plus, elle vous ouvrira les portes de l'intuition lorsque vous devrez prendre une décision, développer un projet ou bien même aller à la recherche de vos désirs enfouis ...





Au cours de la séance je reviendrai sur une variante de la posture du pont qui est une posture de niveau intermédiaire et qui a de nombreux effets positifs sur la respiration  activant notamment  la circulation de l'énergie au niveau du plexus solaire et de la gorge . Elle permet d'étirer tout l'avant du corps : le cou, la gorge, l'abdomen, la poitrine, les fléchisseurs de hanche, les trapèzes, les mollets. Elle ouvre toute la zone du diaphragme. Son effet sur le plexus solaire et la gorge  se traduit par une amplification du pouvoir de la volonté et la capacité à s'affirmer et à dire 'NON'. 

samedi 23 mars 2024

Séance de Yin du 25 mars 2024 - La difficulté de 'laisser advenir '



La plupart de nos problèmes proviennent de notre incapacité  à accepter l'impermanence  des choses . C'est pourquoi 
je reviens encore une fois sur ce sujet .  Pourtant c’est une attitude ou un état d’esprit essentiel de la pratique du yoga et du Zen : 'Laisser advenir' . Il faut apprendre à définir son intention et ensuite  à tolérer l'inattendu et s’abandonner à ce qui est. Il s’agit d’être dans un état de confiance dans ses ressources intérieures et d’être détaché par rapport au résultat.  C’est un sentiment de confiance que l’on ressent lorsqu’on est persuadé que « quoiqu’il arrive tout ira bien «. Car à force de vouloir rester dans une attitude de maîtrise  par le mental on finit par gaspiller énormément d'énergie et on y perd sa sérénité.


Ce qu'il faut tout d'abord bien comprendre pour aborder cet état d'esprit est  que la Vie Universelle est soumise à des cycles quoique que nous fassions. Cela signifie que si on refuse de suivre le courant de la Vie ou si on lui résiste : on en souffrira !

Nos conditions de vie sont soumises à ce que l'on considère généralement comme des succès et des échecs et cela est difficile à admettre pour beaucoup d'entre nous. Tant que nous continuerons à considérer que les bonnes situations nous rendent heureux et que les insuccès malheureux nous ne sommes pas sur le bon chemin. L'état de bien-être apparaît quand on n'offre pas de résistance aux événements qui nous surviennent. Cela est difficile à admettre pour un yogi débutant et pourtant c'est une voie qu'il est invité à expérimenter. 


C'est la raison pour laquelle il est préférable de définir son intention par un état d'esprit (abondance, service, santé ...) que par un but précis à atteindre (richesse X, travail Y, guérison Z..). Car très souvent nous nous focalisons avec une attention exclusive du mental sur une solution pour contrôler une situation qui semble nous échapper … et cela amène davantage de résistance. Beaucoup d'entre nous s'imagine d'ailleurs que pour atteindre des résultats avec sa pratique posturale,  il faut travailler dur et qu'il faut lutter mais rien n'est plus faux car ce qui compte c'est l'intention et l'état d'esprit.  Une erreur commune des yogis est d'ailleurs de chercher la paix par une démarche trop dynamique et entreprenante : cela ne fera que créer un conflit intérieur. Le bon début est d'accepter la situation dans laquelle on est présentement : c'est à dire le corps que l'on a et ses limites , l'état de ses émotions ainsi que la turbulence de nos pensées ou nos conditions de vie  ! Cet état d'esprit vous conduira plus rapidement au calme intérieur que l'opposition à ce que vous vivez dans l'instant. 


En fait c'est  notre égo qui nous freine vers une attitude d'acceptation de l'impermanence  avec l'aide du mental car pour lui c'est céder une partie de son pouvoir et pour sa survie c'est  une menace existentielle: lutter contre ce qui s'oppose à ses désirs c'est gagner en pouvoir  . 

 Il n'accepte pas les remises en questions ni le chemin qui mène à l'intérieur de soi. Il considère que la sagesse c'est d'éviter tous les risques et surtout ceux qui pourraient être induit par un changement de situation. Il va consommer votre énergie pour s'agripper au contrôle  à tout prix en vous forçant à garder continuellement  'le nez dans le guidon' .  Mais où tout cela vous a-t-il mené : plus de paix ? plus de joie ???

Il vous donnera peut-être l'impression de réussir en gardant le cap mais à quel prix : un épuisement physique et probablement émotionnel.  


Dés lors comment faire pour être plus ouvert et accepter les  possibilités qui se présentent à notre conscience ?


Cet état d’esprit se développe à partir du moment où nous devenons conscient de ce qui se passe dans notre corps physique, émotionnel et mental : que nous sommes disposés à approuver le changement et à 'laisser advenir' (notre intention) . Car en effet, notre faux-moi avec l'aide du mental souhaite à tout prix la sécurité et une apparence de tranquillité et de plus comme il n'a pas de contrôle absolu sur les émotions, il empêche de manière générale le corps physique de les exprimer et éventuellement de nous en libérer. Il vous projette continuellement à l'extérieur de vous-même vers le futur ou vers le passé . Ce faux-moi  vous fait croire que vous pouvez manipuler la réalité en tournant une situation contrariante à votre avantage. 



La voie du yoga est le chemin idéal  car il nous permet de définir notre intention sur base de notre intuition, de nous concentrer sur le  moment présent, de nous observer de l'intérieur , de nous écouter et de prendre conscience des blocages et des freins à l'acceptation de ce qui est ou advient .  En abandonnant nos résistances que le mental construit sur base des émotions , nous libérons nos énergies pour les orienter grâce à notre intention vers la transformation afin de nous synchroniser sur la Vie Universelle et ses Lois. Le progrès libérateur vient de notre capacité  à accepter la nouveauté qui vient parfois de possibilités obscures que nous avons difficile à admettre (du fait de notre ego). 


La pratique posturale est le moyen d'appréhender nos entraves et nos gênes, de les laisser s'exprimer au travers de la détente qui suit chacune des postures. Le corps nous parle sans cesse et dévoile les empêchements que nous manifestons à nous libérer pour laisser notre intention se manifester. Chacune des zones de notre corps à un message à nous transmettre qu'elles soient à l'avant (notre futur), à l'arrière (notre passé), du coté droit (notre volonté), notre coté gauche (notre environnement) .... Ces messages sont directement en rapport avec notre ouverture ou opposition à la Vie et à notre capacité à nous métamorphoser. 


Idéalement c'est en méditant sur l'eau et sa caractéristique de fluidité que l'on intègre progressivement cette notion  : l'eau qui coule ne s'acharne pas mais fraye  son chemin en passant à côté, au-dessus ou en dessous  des obstacles. La rivière choisit le chemin de moindre résistance pour rejoindre l'océan !


Un proche collaborateur du grand homme que fut C.G. JUNG écrit à son sujet : ' Jung aimait laisser les choses se dérouler d'elles-mêmes. L'une des ses maximes était " don't interfere'. Les événements advenaient et il les laissait advenir, mais ne leur tournait pas le dos et suivait au contraire leur déroulement avec une attention aigüe, guettant ce qui allait se produire. . Jung n'excluait jamais la possibilité que la Vie pût savoir mieux que l'intellect ...(Il affirmait) qu' une souffrance acceptée peut se transforme peu à peu en calme, en sérénité et en force . 


En conclusion, définir son intention et accepter l'impermanence  des choses  est  un exercice de patience. C'est nous défaire de notre attachement au temps et de notre empressement à réaliser les choses  ! Avec cette acceptation on s’ouvre  à la Vie afin de dépasser les limites de notre logique sécuritaire dominée par notre égo  et aller vers la métamorphose pour naître à une vie meilleure. 







Au cours de la séance je présenterai la posture de Vishnu couché sur le coté (Anantasana) qui comporte de nombreuses variantes. Elle tonifie les muscles du plancher pelvien et raffermit les abdominaux. Elle est considérée comme efficace pour les problèmes d'hernies. Elle étire les muscles du dos et des côtes ainsi que les mollets et les aines. Elle stimule la circulation sanguine au niveau de la vessie , des ovaires et de la prostate. Elle active l'énergie du premier chakra celui qui constitue notre ancrage à la terre renforçant ainsi notre solidité et stabilité. Elle aussi considérée comme une posture d'équilibre apaisant le mental. 


mercredi 20 mars 2024

Séance de flow du 21 mars 2024 - La circulation de l'énergie

Qui n’a pas dit un jour : je suis vidé, je suis à plat, je manque d’énergie ?  Et pourquoi en est-il ainsi ? Peut-il en être autrement ?  
Comment faire pour maîtriser mon énergie vitale ou faire le plein de celle-ci ? 

Pour examiner cela ensemble il faut se référer à trois concepts clé : la conscience, la respiration et le mouvement.

1. La conscience 

Dans la philosophie indienne on considère que l'énergie et la conscience sont indissociables: plus le niveau de conscience augmente et plus l'énergie disponible s'accroit également . Le yoga nous invite aussi à expérimenter le principe que là où se focalise  la conscience (ou l’attention) se déplace également l’énergie. Il en résulte que la pierre angulaire  pour apprendre à maîtriser son énergie vitale : c’est le développement de la pleine conscience  du corps, de la respiration, des émotions, des pensées, de l'environnement et des relations. 


Au niveau du corps la conscience se porte sur les sensations notamment des résistances et de l'inconfort , la manière dont on respire ainsi que sur l'exécution des mouvements afin d'avoir des alignements corrects. On tend ainsi à s'éveiller à l'intégralité de notre corps : prendre conscience de ses sensations de tensions et de détentes que ce soit au niveau de la tête et du front, des épaules et de la nuque, du thorax et du dos, de l'abdomen et du bassin ainsi que de la disposition de sa colonne vertébrale. Il s'agit d'une prise de conscience totale et profonde de notre corporéité. 
Pour approfondir cette expérience du corps on pratique ce que l'on nomme 'le body scan' ou balayage corporel. Ce 'body scan' se pratique dans toutes les positions que ce soit allongé, assis ou même debout. Il est souvent utile aux débutants de pratiquer des micro-mouvements pour arriver à percevoir les différentes zones du corps. Nous apprenons ainsi à repérer les signes que le corps nous donne car toute notre histoire personnelle y est inscrite. C'est une cristallisation des situations vécues qu'il faut accueillir  avec bienveillance surtout si elles sont traumatiques. 

Au niveau des émotions, notre attention doit se porter sur les émotions en jeu . Il faut prendre conscience si les émotions du moment présent contribuent à la diminution de notre énergie (honte, culpabilité, chagrin, colère ...) ou bien à sa consolidation (courage, acceptation, amour, paix ...) .  En effet, les émotions assurent le transport de l'énergie (emovere en latin signifie mettre en mouvement) et si les charges émotionnelles ne sont pas  libérées elles constituent des trous noirs énergétiques.  Donc, suivant nos états émotionnels (et la situation de nos blocages) , le flux d'énergie circulera plus ou moins bien dans le corps. Il faut chercher d'où vient la nourriture que nous apportons à nos émotions négatives : très souvent c'est notre enfant intérieur qui appelle à l'aide car sa souffrance n'a pas été ni prise en compte ni intégrée. 

Au niveau des pensées, il faut savoir que celles-ci proviennent en grande partie de nos émotions car une émotion ce sont des milliers de pensées générées. Elles proviennent également de nos croyances limitantes qui nous freinent dans la pratique  d'une manière ou d'une autre se reflétant ainsi directement sur la manière dont on exécute une posture : si on pense qu'on est capable de réussir une posture on y arrivera plus facilement que si on est rempli de doutes.  ! Elle permettra une mobilisation optimale de l'énergie pour l'exécution : si on croit que le yoga nous apportera le bien-être et la paix intérieure ce sera plus évident que si l'on n'en est pas sûr. C’est l'intention permettra la connexion à notre être intérieur auquel on demande de nous libérer de nos limitations. Cette demande doit être clairement formulée et c'est la clé de la réussite. 

2. La respiration

Nous ne sommes jamais assez convaincu de sa plus haute importance pour notre santé et notre potentiel énergétique. 
Souvent nous respirons tout juste pour vivre mais pas réellement pour notre bien-être physique, mental et émotionnel. Dans le yoga, la respiration est une discipline en soi qui accompagne les postures et elle est un élément fondamental de la circulation de l’énergie. C’est ce qui fait la différence entre le yoga et des sports d’ailleurs. Dans le yoga on considère que le souffle permet de lever tous les blocages émotionnels ou physiques qui entravent notre équilibre de vie. 

Respirer c'est aussi  pour le yogi capter de l'énergie subtile (Le prana)  et la faire circuler sans entraves . Ce prana est considéré dans la philosophie du yoga comme notre source de vie qui provient non seulement de la respiration mais également de l'eau que nous buvons et des aliments que nous absorbons . A noter que  le principe de l'Ayurvéda (médecine traditionnelle indienne) est d'optimiser l'apport, l'absorption et l'assimilation de cette énergie vitale. 

Le yogi cherche donc à prendre conscience de ses mouvements respiratoires le plus souvent possible et de les étirer . Cela permet un travail en profondeur lorsqu’on sait que l’inspiration active le système nerveux sympathique (qui met l’organisme en situation de tension) et que l’expiration agit sur le système parasympathique (permettant la détente). L'inspiration correspond ainsi à la l'activation de nos cellules et de notre corps  et l'expiration au repos et au relâchement . 

Dans le cadre des poussées fondamentales, on va très loin dans l'expiration que l'on pratique avec engagement et on se laisse inspirer : tout cela pour obtenir un niveau de détente plus avancé lorsqu'on relâche totalement après les poussées.  Le retour à la respiration naturelle permet de ressentir ensuite un grand relâchement. 
C'est cette alternance qui permet au flux d'énergie d'être activé et de circuler. 

En pratiquant des respirations complètes ( abdominales, thoraciques et pectorales) longues et profondes on purifie en douceur les canaux énergétiques . On cherche de plus  à ouvrir, à amplifier et à fluidifier sa respiration : tout cela avec un certain équilibre dans la détente. Pour le débutant ce n'est pas facile car cela demande beaucoup de concentration et très souvent le mental est encore beaucoup trop au premier plan maintenant un certain ’stress’. 

 Les écrits anciens du yoga relatent que cette manière de faire nous conduira sûrement sur le chemin de la paix intérieure, vers une énergie vitale optimale et le bien-être dans la vie quotidienne. 


3. Le mouvement

La synchronisation du mouvement avec la respiration  est au coeur de la  circulation énergétique  et pourtant elle donne du fil à retordre à de nombreux débutants. En fait il ne s'agit pas de penser à sa respiration mais de la sentir et de chercher l'unité avec elle et le mouvement. 

Il faut constamment suivre le souffle et en même temps se concentrer sur le mouvement. Au moment de l'expiration, on doit ressentir une légère contraction des muscles abdominaux et du diaphragme, rapprocher le nombril de la colonne : exactement comme dans les poussées fondamentales. 

Avec l'inspiration il faut commencer par dilater l'abdomen pour ensuite monter vers une dilatation progressive du thorax dans tous les sens jusqu'au niveau pectoral. Le ressenti doit porter dans ce cas sur le diaphragme qui se contracte en tirant ainsi les poumons vers le bas en augmentant leur volume .

Avec toutes les postures, il est essentiel de bien conscientiser le mouvement respiratoire , utiliser parfois l'expiration pour aller plus loin , parfois l'inspiration pour ouvrir davantage une zone spécifique du corps. C'est surtout une question d'expérimentation et de ressenti. Le yoga :  c'est percevoir  ce qui passe à l'intérieur de nous ; ce lien entre l'intérieur ( notre profondeur)  et la manifestation extérieure. 


En conclusion, retenons qui si tous rêvent d'avoir une énergie sans limite, ce n'est pas en réfléchissant aux  concepts de conscience, respiration et mouvement qu'on y arrivera. Il faut expérimenter , remettre en question ses croyances limitantes et pratiquer encore et encore ... l'énergie ne  sera offerte qu'à ce prix là ! 




Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du bâton à quatre pieds ou membres ( demi-planche avancée) ou chaturanga dandasana qui est une variation de la planche avec les coudes pliés. C'est une posture qu'on utilise souvent comme transition entre la planche et le chien tête haute. C'est une posture sollicitant l'ensemble du corps mais surtout les bras, les épaules et le tronc. Il n'y a que les orteils et les mains qui touchent le sol. Elle renforce particulièrement les muscles du dos. On considère qu'elle augmente considérablement la flexibilité des poignets et prévient l'ostéoporose . Il est essentiels de bien positionner les mains au sol pour un ancrage maximal ainsi que de serrer les coudes contre le tronc afin de renforcer les épaules tout en les préservant. Cette posture est associée au plexus solaire siège de notre pouvoir personnel et de notre volonté : elle favorise donc l'expression de notre identité . 

On conseille d'être prudent en cas de blessures aux poignets, épaules et coude . 


mercredi 13 mars 2024

Séance de Hatha du 18 mars 2024 - La pleine conscience pourquoi faire ?


Rare sont ceux qui n'ont jamais entendu  parler de pleine conscience (Mindfullness en anglais) . Ce sujet que l'on pourrait de qualifier 'à la mode' n'en est pas moins un très vieux concept que l'on relève dans des écrits anciens en Inde . Il consiste à porter son attention de manière intentionnelle dans le moment présent,  sans jugement sur ce qui se trame d'instant en instant. En sanskrit c'est une technique méditative qui se nomme 'Vipassana' signifiant 'voir les choses telles qu'elles sont'. 

Depuis 30 ans environ, en occident, on s'intéresse  de plus en plus à ce concept dans les entreprises et organisations, les hôpitaux, prisons, écoles...car sa pratique serait efficace dans les entreprises comme outil de management, dans les hôpitaux pour améliorer la santé des patients, dans les prisons pour réduire l'agressivité des prisonniers, et dans les écoles pour augmenter la capacité d'apprentissage. Beaucoup clament son efficacité pour gérer le stress, les angoisses, le harcèlement, le burn-out, augmenter l'immunité, traiter les addictions, le surpoids, les problèmes alimentaires...Certains deviennent même instructeurs de pleine conscience !

Mais n'est-ce pas aller un peu loin en faisant d'une technique, déconnectée du contexte dans lequel elle devrait se pratiquer, une fausse panacée sensée guérir les maux de notre système socio-économique ? 

Dans le cadre du yoga , la pleine conscience est un fondement de la pratique , car elle contribue à prendre conscience des déséquilibres de nos divers centres énergétiques. C'est cette prise de conscience qui permet avec la pratique posturale et la respiration de rétablir la paix intérieure et le bien-être. Sans prise de conscience c'est de la gymnastique .

La pleine conscience doit s'exercer successivement sur le corps, la respiration, les émotions , les pensées , l'environnement et les relations.  

Quand la pleine conscience s'applique au corps elle permet d'identifier ses limites, ses résistances, ses blocages, le rôle des sens, les sensations : elle consiste à habiter pleinement son corps.

Quand elle s'applique à la respiration elle permet d'identifier d'abord si l'ouverture est présente au niveau de l'abdomen, de la cage thoracique et de la partie pectorale. Elle permet de ressentir  l'amplitude de celle-ci , de vérifier sa fluidité ainsi que le niveau de détente qui s'exprime lorsqu'on respire. Elle permet d'apaiser l'ensemble du triptyque : corps/emotions/mental. 

Lorsque la pleine conscience porte sur les émotions elle doit permettre de qualifier la symphonie de celles-ci, comment elles se manifestent , leurs séquences (exemple : colère puis culpabilité , acceptation puis paix intérieure ...), de ressentir leurs effets sur le corps

Au niveau des pensées, elle donne l'occasion d'identifier le jeu entre émotions et pensées, l'émergence des jugements, les croyances qui nous portent ou qui nous freinent ...

La pleine conscience de l'environnement doit nous conduire à ressentir quand nous sommes alignés  avec la nature et le monde qui nous entoure , quand nous nous sentons portés dans nos projets ou nos intuitions ou au contraire quand le milieu environnant nous freine dans nos actions , détruit notre santé ...

La pleine conscience des relations doit conduire à appréhender l'influence des autres , si notre attitude est bienveillante, pleine de gratitude, si nous sommes synchrone avec les personnes qui nous entourent ...

En conclusion la pleine conscience est un programme très vaste qui déborde la pratique du yoga dans la vie courante .  Elle demande de la discipline mais c'est une expérience libératrice qui se développe sur base de l'inspiration et de la motivation.





Je reviendrai sur une  variante de la torsion spinale qui permet de relâcher les tensions dans le dos et  ramène de la flexibilité au niveau de la colonne. Elle permet de dynamiser également le système digestif . Elle permet comme toutes  les torsions d'ailleurs d'allonger les muscles rotateurs de la colonne attachant les vertèbres les unes aux autres et  d'étirer la colonne vers le haut . Toute la musculature abdominale est également sollicitée .







vendredi 8 mars 2024

Séance de Yin du 11 mars 2024 - Que nous disent les hanches ?

Au cours des séances précédentes je vous ai entretenu sur le vocabulaire du corps et sur nos résistances. Travailler sur  vos résistances doit devenir une de vos priorités et bien entendu que cela ne va pas de soi ...car c'est quelque chose que vous devez affronter et qui vous défie. Comme je l'ai expliqué lors de notre dernière séance si vous avez un problème avec l'embrayage de votre voiture vous n'allez pas en premier lieu prendre soin du moteur  ou des freins. Vous allez d'abord essayer de résoudre ce problème pour pouvoir rouler normalement . Or ce n'est pas souvent ce que l'on tendance à faire : car pour notre égo il est préférable de mettre en évidence les zones où tout va bien et qui excellent de souplesse plutôt que d'accepter une limite sur laquelle nous avons du travail à faire. Et notre égo a une capacité infinie pour trouver des bonnes raisons pour ne pas s'attaquer à ces résistances.


Dans le corps, une des  zones qui semble concentrer le plus de rigidité est celle des hanches et c'est pourquoi j'y reviens dans cette séance.  C’est une partie du corps  qui est très souvent négligée autant du point de vue physique qu’énergétique. En effet, très souvent on commence à s’y intéresser soit car des douleurs s’y font sentir de manière récurrente soit parce qu’on est un débutant dans la pratique du yoga et que l’on découvre que cette zone a très peu de souplesse et qu'elle bride votre pratique. 


Pourtant les hanches sont très importantes car elles sont à la base de la mobilité de notre corps et de notre équilibre et c’est à cet endroit que nait la vie . De plus pour le yogi c’est le siège de son énergie vitale et de son pouvoir (le Hara dans les arts martiaux).  C'est aussi  la région des 3 premiers centres énergétiques  assurant notre survie, la base des  plaisirs de la vie ainsi que le fondement de notre identité et de nos relations. 


Nous avons tous une certaine connaissance de l’anatomie de la hanche et donc je ne reviendrai pas sur ce sujet sauf pour vous rappeler que les muscles fléchisseurs de la hanches sont le psoas, les quadriceps et les adducteurs. Si ces muscles sont raccourcis par manque d’exercices , ils vont notamment affaiblir à l’arrière les extenseurs de la hanche avec le risque de créer une lordose dans le bas du dos à l’origine du pincement au niveau des disques lombaires et du nerf sciatique.

Les hanches sont donc un endroit stratégiquement important pour avoir un dos en bonne santé. De plus tous les mouvements des jambes dépendent du bon fonctionnement des hanches et il est fréquent que certaines partie du corps éloignées souffrent alors que ce sont les hanches qui en sont la cause. 

De plus ce que beaucoup ignorent c'est qu'un manque de souplesse au niveau des hanches va se répercuter sur le haut du corps et entraîner un dysfonctionnement de la respiration d'où l'importance primordiale d'y travailler afin d'y remédier. 


Considérant l’importance des hanches, les maitres yogis ont développé de nombreuses postures pour restaurer ou maintenir leur flexibilité et leur souplesse. A titre d’exemple je mettrai en avant : le papillon, la grenouille, le pigeon, le dragon, les guerriers et il y en a de nombreuses autres. La plus populaire est bien entendu le lotus que tellement de pratiquants ont des difficultés à exécuter du fait de la rigidité des hanches. 


Au niveau émotionnel, il faut retenir que la région des hanches est un portail d’entrée très important probablement plus que celui des épaules. L’exécution de certaines postures entraine ainsi une grande émotivité car les émotions ont trouvé refuge dans cette zone. Ces émotions contractent les muscles et les tendons de manière inconsciente et automatique.  Il est donc important d'approfondir son ressenti par une prise conscience profonde afin de libérer certaines charges émotionnelles souvent anciennes. Il ne s’agit pas d’entrer dans un discours avec le mental mais de ressentir de manière inconditionnelle avec une dose de lâcher-prise ce qui peut parfois  demander du courage . Dans ce cas il est conseillé de solliciter le message que les hanches ont à nous transmettre en concentrant son attention sur celles-ci, en y amenant notre souffle porteur d' énergie vitale. 


Au niveau symbolique , on saisit facilement que les hanches sont associées à nos instincts de survie et de procréation. La bassin est lié à notre enfance et notre famille. Les hanches représente aussi l’expression de notre sensualité par la danse. La flexibilité des hanches témoigne de notre capacité à nous adapter au changement et elles sont associées à notre épanouissement, au pouvoir de prendre nos décisions de manière autonome.

Les douleurs ressenties au niveau des hanches doivent être vue symboliquement comme des empêchements d’aller de l’avant .



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture la tortue qui est une posture emblématique
du  yoga nous offrant une douce connexion avec la terre. Tout comme la tortue cette posture permet de développer des facultés essentielles à la pratique du yoga : détermination, persévérance, force et  stabilité, 
Elle permet une ouverture progressive des hanches et est accessible pour tous les niveaux. 
Elle est recommandée pour tous ceux qui sont excessivement assis en permettant de bien détendre le bas du dos. 
Elle favorise l'intériorité et le calme intérieur, l'écoute des messages que les hanches ont à nous transmettre et permet d'obtenir  un bien-être émotionnel.
Pendant sa pratique il est recommandé de pratiquer des respirations profondes en se concentrant sur le souffle et le ressenti aussi bien sur le dos (inspiration) que sur l'avant du corps au niveau du nombril (expiration). 

mardi 5 mars 2024

Séance de flow du 7 mars 2024 - Connaitre ses limites pour transcender ses résistances

La pratique du yoga nous permet d'expérimenter et d'explorer consciemment nos limites  en nous invitant à sortir de notre zone de confort mais sans aller trop loin. La limite marque le début de nos résistances.

C'est une étape très importante que d'accepter ses limites pour  ensuite commencer à travailler à partir de cette prise de conscience. En aucun cas il ne faut passer en force (car le yoga ne devrait jamais faire de mal) mais plutôt chercher à comprendre l'origine des résistances en étant totalement présent: c'est de cette manière que l'on apprend à se connaître et à évoluer vers un plus grand bien-être.


Ces résistances peuvent être de trois types : physique, émotionnelle ou mentale.


Le niveau physique est le premier niveau de résistance qui se manifeste par une sensation dans le corps. On sent cette limite lorsque les muscles tendent à se contracter pour ne pas aller plus loin. Généralement on bloque sa respiration lorsqu’on sent une tension et une résistance des tendons, des muscles ou bien même des articulations. On commence à trembler et on peut ressentir comme une brûlure en retenant son souffle. On se dit : c'est trop dur pour moi, je n'ai plus envie de continuer. 


Le niveau émotionnel de résistance se manifeste par un ressenti désagréable.  On ressent une envie de sortir de la posture que ce soit du fait d’une peur (on a peur de se faire mal) , un ressenti d'irritation, d'impatience, d’une déception ou d’une tristesse, d’une anxiété diffuse, d'un sentiment d’abandon … sans raison apparente. Parfois on se dit que tout va bien, qu'on  est à l'aise et on ne ressent pas l'envie de poursuivre. En fait c'est comme si on s'engourdissait. 

On s'oppose à la manifestation d'une émotion car on considère que ce serait un aveu de faiblesse : un "masque"  risque de tomber et on veut éviter que cela n'arrive. 

Il est conseillé de saisir cet inconfort au vol :  quel est cet état émotionnel qui émerge  et d'où vient-il, quelle est l'émotion à l'origine de ce ressenti.


Au niveau mental la résistance se manifeste par un jugement. On a des pensées qu’il faudrait arrêter, qu’on ne pourra pas tenir, qu’on va trop loin, que tout cela ne sert à rien…qu’on a l’air stupide et qu'il ne se passe rien de spécial. Eventuellement on se sent frustré en se disant qu’on arrivera jamais à réussir cette posture. On se dit que c'est trop dur , qu'on n'est pas fait pour cette pratique . C'est d'ailleurs bien souvent une croyance qui est en cause que l'on pourrait qualifier de limitante. Une autre forme de résistance plus subtile est la distraction ...la tendance à se mettre en pilote automatique. On effectue la posture, mais en fait le mental est ailleurs sur le lieu de travail ou de nos prochaines vacances, on oublie de se concentrer sur la respiration, sur le ressenti ... En fait on fuit le moment présent pour ne pas ressentir et on  fait du yoga comme une simple activité physique distrayante. 

On peut éventuellement se mettre  ' à réfléchir ' à notre état émotionnel mais cela ne consiste pas à la perception des ressentis. 


Pour appréhender ces limites il est nécessaire de concentrer son attention au moment où une tension se manifeste nous empêchant d’exécuter pleinement la posture. Il est recommandé d’adopter l’attitude d’un témoin (amusé et curieux ) qui explore ces sensations, son ressenti  ou ses jugements avec compassion. En plus idéalement il faut lâcher-prise sur ses croyances.


Pour explorer la limite physique, le yogi utilise la respiration qu'il étire progressivement (longue et profonde inspiration et relâchement à l'expiration) tout en maintenant son attention sur l’endroit tendu. Il essaye de saisir comment les sensations fluctuent avec son souffle et ses mouvements (ou micro-mouvements ) . 


En ce qui concerne la limite émotionnelle, il est recommandé de s’arrêter quelques instants et d’activer le témoin en nous et de demeurer aussi présent que possible. On reprend calmement son souffle et on revient tout en douceur dans la posture pour observer la manifestation de l’émotion avec la conscience du moment présent. Il faut chercher la résonance avec la substance de l'état émotionnel au moment où l'inconfort se manifeste. 

Cette manière de faire permet de libérer ainsi la résistance d'origine émotionnelle . 

Cela permet de laisser tomber certaines défenses et nos masques qui en fait entravent notre liberté d'être soi et d'évoluer en harmonie avec nos rêves. Il est conseillé de se concentrer sur l'origine de son ressenti émotionnel : sentiment de rejet, d'humiliation, d'injustice, de trahison ...sans manipuler notre expérience. De cette manière nous allons intégrer nos charges émotionnelles ce qui nous permettra de répondre à la vie plutôt que d'y réagir . Et personne ne peut accomplir cela à notre place !


Pour la limite mentale, il est conseillé de prendre conscience des  jugements qui émergent , d’adopter une attitude conciliante de lâcher-prise, de reconnaissance des pensées qui surgissent, de remerciement pour le message transmis par le mental. Il faut simplement reconnaître que la résistance trouve son origine dans une de nos croyances ou d'une émotion (que le mental relaye)  et qu'il est naturel d'essayer de s'opposer au changement. Le mental tentera toujours de nous éloigner de ce qui se passe au niveau physique et émotionnel, il essayera de nous faire quitter la conscience du moment présent et de  ce qui est en train de se passer car le mental s'inscrit uniquement dans le temps : passé ou futur. C'est pourquoi il est si important de se concentrer sur sa pratique au moment présent , sur le ressenti et la respiration dans l'instant  afin de tirer la leçon de l'expérience et de la tentative de distraction . Dans ces cas,  une dose du pouvoir de la volonté (sans acharnement) pour trouver la tension juste est aussi souvent nécessaire pour lâcher-prise en réactivant son intention. Tout est une question d'équilibre : ni trop de tension pour lutter contre une résistance mentale , ni trop de détente qui nous entraine vers de la torpeur. 


En conclusion, le travail d’exploration des limites et résistances physiques, émotionnelles et mentales est au coeur de la pratique du yoga. En apprenant à les connaitre on se prépare à les transcender afin d’approfondir sa pratique. On prend progressivement conscience des croyances limitantes qui nous empêchent d'accéder a notre plein potentiel et au bien-être.



Au cours de la séance je reviendrai sur une variante de la posture du dauphin qui est une posture de renfort de l'ensemble du corps. C'est une posture de préparation aux inversions en permettant de développer la force, la flexibilité et la confiance nécessaire . Elle renforce les bras , les épaules ainsi que les abdominaux, le haut du dos. Elle soulage les maux de dos et aide à la digestion . Elle permet de bien étirer les muscles des cuisses ainsi que les mollets. 
NB. Je présenterai également une variante avec la tête au sol . 

vendredi 1 mars 2024

Séance de Hatha du 4 mars 2024 - Le vocabulaire du corps

Dans notre société, beaucoup ont la conviction que c'est le mental qui est le plus important pour s'assurer le bien-être mais dans le yoga  le bien-être passe d'abord par le corps. . Il est un messager qui à travers nos tensions, nos résistances, nos raideurs, nos maladies nous rappelle continuellement à l'ordre. Il nous parle et pourtant sommes réellement nous disposés et/ou  capable de comprendre son langage ? 


Sur le tapis il est un ami  qui nous parle sérieusement. Mais est-on vraiment attentif au message qu’il nous transmet , avons -nous développé en nous la capacité à décoder ses messages?  Essayons-nous  de ressentir quelles sont les émotions qui sont à la source de son message. Combien de fois n'avons nous pas fuit ces sensations ou émotions que l'on qualifie de désagréables ? 


Pour des tas de raisons nous  ne sommes pas capable de capter ou refusons de voir le message que le corps  nous envoie , car cela implique souvent de sortir de sa zone de confort en ressentant une souffrance.  Et si les émotions sont intenses on cherche à s'empêcher de ressentir. La tendance naturelle du mental est de cacher ou chasser ces émotions de notre conscience car elles nous font souffrir , nous diminuons par la même notre niveau d'attention  . Et lorsque le niveau de conscience baisse , nous dilapidons progressivement notre capital énergétique 


Pourtant si on veut progresser vers le bien-être et se libérer de la souffrance, il n'y a pas d'autres moyens que d'affronter les sensations intérieures et d'apprendre à observer et dans toute la mesure du possible de manière neutre c'est à dire sans entamer un dialogue avec le mental mais apprendre plutôt le vocabulaire  du corps. C'est un mécanisme qu'il faut intégrer dans sa pratique. 


C'est ainsi qu'on arrive à comprendre progressivement que les tensions et les déséquilibres à l'intérieur du  corps sont en rapport avec notre vie de tous les jours. 

Aussi pour avoir une grande ouverture vers toutes les formes de nos sensations et d'émotions, il faut réussir à apaiser le mental et le mettre à sa juste place : ce que nous tentons de faire par la prise des postures et  la respiration en pleine conscience  ... Par l'engagement et la concentration, nous créons une tension et par la détente et le relâchement nous activons le témoin  pour prendre conscience de ce qui se passe en nous . 


Pendant la pratique nous effectuons continuellement des rotations de conscience, par la prise des postures, nous balayons l'ensemble du corps : de la tête jusqu'aux orteils. Nous nous concentrons sur toute une série de zones clés du corps : la tête, le gorge, le cou, les épaules, les bras, le dos, les hanches ...Avec de la patience on constate, au fur et à mesure du temps, que les tensions et douleurs internes diminuent. Et la raison en est assez simple : quand on a pris conscience d'une zone nécessitant de l'attention cela signifie que le corps a transmis le message et qu'il n'est plus nécessaire qu'il crée de l'inconfort nécessitant de l'attention. Ces zones sont souvent en rapport avec notre enfant intérieur, qui revendique de l'attention d'autant plus qu'il aura été mis de coté pendant que nous nous consacrions à notre soi-disant vie d'adulte. 


Chaque partie du corps sous tension a donc une signification et a un lien avec des émotions et notre vie quotidienne :  il faut arriver a comprendre la source de nos malaises et le jargon du corps sinon aucun progrès ne sera véritablement accompli. 


Généralement, nous aurons un léger mieux après les séances de yoga  mais les déséquilibres reviendront au galop par la suite si nous n'allons pas à la racine de nos maux : c'est le piège du 'yoga médicament' .Nous rechercherons donc à éviter de reproduire les mêmes déséquilibres lorsqu'ils auront été compris en identifiant la source de notre mal-être. Que ce soit au niveau des muscles, des nerfs, des os, des articulations, ... les coupables sont pratiquement toujours les émotions (honte, culpabilité, peur, humiliation , désespoir, regret, blâme, ...). Bien entendu il y a aussi nos conditions de vie et notre environnement …mais c'est un autre sujet. 





Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du poisson qui est une posture de base du yoga ancien.  Elle est considérée comme un posture très puissante  permettant  un bon étirement de la région dorsale et une respiration thoracique profonde. Elle stimule la glande thyroïde, les reins, la vessie. Elle soulage également les raideurs dans la nuque. Elle permet de débloquer certaines tensions du système respiratoire et les émotions qui y sont associées. Nous travaillerons plusieurs variantes pendant la séance.