mercredi 31 mai 2023

Séance de Hatha du 1 juin 2023 - Toutes nos résistances sont des messages

La pratique du yoga nous permet d'expérimenter et d'explorer consciemment nos limites  en nous invitant à sortir de notre zone de confort mais sans aller trop loin. La limite marque le début de nos résistances.

C'est une étape très importante que d'accepter ses limites pour  ensuite commencer à travailler à partir de cette prise de conscience. En aucun cas il ne faut passer en force (car le yoga ne devrait jamais faire de mal) mais plutôt chercher à comprendre l'origine des résistances en étant totalement présent: c'est de cette manière que l'on apprend à se connaître et à évoluer vers un plus grand bien-être.


Ces résistances peuvent être de trois types : physique, émotionnelle ou mentale.


Au niveau physique on ressent cette limite lorsque les muscles tendent à se contracter pour ne pas aller plus loin. Généralement on bloque sa respiration lorsqu’on ressent une tension et une résistance des tendons, des muscles ou bien même des articulations.On commence à trembler et on peut ressentir comme une brûlure en retenant son souffle.  


Au niveau émotionnel , on ressent une envie de sortir de la posture que ce soit du fait d’une peur (on a peur de se faire mal) , du ressenti d’une déception ou d’une tristesse, d’une anxiété diffuse, sentiment d’abandon … sans raison apparente.

On s'oppose à la manifestation d'une émotion car on considère que ce serait un aveu de faiblesse : un "masque"  risque de tomber et on veut éviter que cela n'arrive. 

La question que l'on doit se poser est de savoir ce que l'on ressent à la suite de cet inconfort : quel est cet état émotionnel qui émerge  et d'où vient-il, quelle est l'émotion à l'origine de ce ressenti.


Au niveau mental, on a des pensées qu’il faudrait arrêter, qu’on ne pourra pas tenir, qu’on va trop loin, que tout cela ne sert à rien…qu’on a l’air stupide. On se sent frustré en se disant qu’on arrivera jamais à réussir cette posture. On se dit que c'est trop dur . C'est d'ailleurs bien souvent une croyance qui est en cause que l'on pourrait qualifier de limitante. Une autre forme de résistance plus subtile est la distraction ...la tendance à se mettre en pilote automatique. On effectue la posture, mais en fait le mental est ailleurs sur le lieu de travail ou de nos prochaines vacances, on oublie de se concentrer sur la respiration, sur le ressenti ... En fait on fuit le moment présent pour ne pas ressentir et on  fait du yoga comme une simple activité physique distrayante. 

On peut éventuellement se mettre  ' à réfléchir ' à notre état émotionnel mais cela ne consiste pas à la perception des ressentis. 


Pour appréhender ces limites il est nécessaire de concentrer son attention au moment où une tension se manifeste nous empêchant d’exécuter pleinement la posture. Il est recommandé d’adopter l’attitude d’un témoin (amusé et curieux ) qui explore ces sensations et son ressenti  avec compassion. En plus idéalement il faut lâcher-prise sur ses croyances.


Pour explorer la limite physique, le yogi utilise la respiration qu'il étire progressivement (longue et profonde inspiration et relâchement à l'expiration) tout en maintenant son attention sur l’endroit tendu. Il essaye de comprendre comment les sensations fluctuent avec son souffle et ses mouvements (ou micro-mouvements ) . 


En ce qui concerne la limite émotionnelle, il est recommandé de s’arrêter quelques instants et d’activer le témoin en nous et de demeurer aussi présent que possible. On reprend calmement son souffle et on revient tout en douceur dans la posture pour observer la manifestation de l’émotion avec la conscience du moment présent. Il faut chercher la résonance avec la substance de l'état émotionnel au moment où l'inconfort se manifeste. 

Cette manière de faire permet de libérer ainsi la résistance d'origine émotionnelle . 

Cela permet de laisser tomber certaines défenses et nos masques qui en fait entravent notre liberté d'être soi et d'évoluer en harmonie avec nos rêves. Il est conseillé de se concentrer sur l'origine de son ressenti émotionnel : sentiment de rejet, d'humiliation, d'injustice, de trahison ...sans manipuler notre expérience. De cette manière nous allons intégrer nos charges émotionnelles ce qui nous permettra de répondre à la vie plutôt que d'y réagir . Et personne ne peut accomplir cela à notre place !


Pour la limite mentale, il est conseillé de ne pas porter de jugement, mais plutôt d’adopter une attitude conciliante de lâcher-prise, de reconnaissance des pensées qui surgissent, de remerciement pour le message transmis par le mental. Il faut simplement reconnaître que la résistance trouve son origine dans une de nos croyances et qu'il est naturel d'essayer de s'opposer au changement. Le mental tentera de nous éloigner de ce qui se passe au niveau physique et émotionnel, il essayera de nous faire quitter la conscience du moment présent et de  ce qui est en train de se passer car le mental s'inscrit uniquement dans le temps : passé ou futur. C'est pourquoi il est si important de se concentrer sur sa pratique au moment présent , sur le ressenti et la respiration dans l'instant  afin de tirer la leçon de l'expérience et de la tentative de distraction . Dans ces cas,  une dose du pouvoir de la volonté (sans acharnement) est aussi souvent nécessaire pour lâcher-prise. 


En conclusion, le travail d’exploration des limites et résistances physiques, émotionnelles et mentales est au coeur de la pratique du yoga. En apprenant à les connaitre on se prépare à les transcender afin d’approfondir sa pratique. On prend progressivement conscience des croyances limitantes qui nous empêchent d'accéder a notre plein potentiel et au bien-être.



Au cours de la séance je reviendrai sur une variante de la posture du dauphin qui est une posture de renfort de l'ensemble du corps. C'est une posture de préparation aux inversions en permettant de développer la force, la flexibilité et la confiance nécessaire . Elle renforce les bras , les épaules ainsi que les abdominaux, le haut du dos. Elle soulage les maux de dos et aide à la digestion . Elle permet de bien étirer les muscles des cuisses ainsi que les mollets. 
NB. Je présenterai également une variante avec la tête au sol . 

lundi 29 mai 2023

Séance de Yin du 29 mai 2023 - Améliorer son niveau de conscience

Nous vivons dans un monde où les sources de distractions (réseaux sociaux, jeux, sports, tv, musiques, loisirs…) sont forcément toujours plus nombreuses, contribuant à la diminution constante de notre capacité de concentration. Les meilleurs témoins de cette évolution de la société sont les enfants qui doivent changer constamment d’activité pour maintenir leur attention en éveil. Nous pensons parfois que ce n’est pas le cas pour nous mais il suffit de voir à quel point un type d’activité  finit par nous lasser ou qu’à la première distraction offerte nous sommes prêt à abandonner l’occupation en cours. 

En fait, nous trouvons difficile d’être totalement concentré sur une seule besogne pendant une période de temps plus ou moins longue. Et pourtant, rien ne consomme plus notre énergie que ces changements constants et distractions continuelles .

Les sensations ou le ressenti émotionnel sont devenus également  sous-développés chez la plupart par manque de concentration. 


Sans la concentration, le mental vous met en mode automatique car il a le pouvoir de conditionner vos pensées, vos choix et finalement votre vie entière. On finit ainsi par vivre selon des idées et des croyances communes que l'on n'a pas choisi consciemment. 

Derrière chacun de nos manques de concentration se cache potentiellement un ennemi qui nous écarte de notre chemin intérieur : ça peut-être une action automatique, une pensée d'évasion du moment présent, des paroles prononcées sans attention, une réaction suite à une émotion... C'est pourquoi il est si important de diriger ses actions par une présence totale dans l'instant ou que nous soyons et quoique nous fassions. 

De plus,  se concentrer sur son activité permet de vous recharger en énergie et  diminuer la fatigue mentale. 


Cette concentration est une force cachée du yoga. 

Car si le mouvement façonne votre corps, la concentration façonne votre mental en le rendant plus discipliné et plus calme. 

Pour apprivoiser son mental il faut élever son attention : apprendre à observer avec conscience ce qui se passe également dans ses émotions et son corps. 


Derrière la difficulté à se concentrer se cache les raisons qui nous empêchent de devenir totalement conscient. C'est le chemin de la connaissance de soi , de nos fonctionnements mentaux. La concentration nous permet ainsi un travail en profondeur qui va nous conduire à l'apaisement et au calme intérieur. La concentration nous permet ainsi de voyager le long de la voie de la conscience et de développer notre capacité de développement émotionnel et d'augmenter notre degré de perception des ressentis. Plus on est concentré sur ses expériences physiques, émotionnelles et mentales, plus on devient capable de démanteler nos déséquilibres . La concentration nous permet de prendre conscience que nous sommes responsable de notre situation et qu'il n'y a pas lieu de blâmer la société pour cela. 



Pendant les séances, le yogi est invité à se concentrer sur son corps et à porter son attention soutenue sur les sensations, ses émotions  et la respiration. Porter sa conscience sur sa respiration, ses sensations et ses émotions  c'est se mettre en mode 'ON'. 


Aussi afin d’exercer et de développer cette concentration de manière optimale les anciens yogis ont identifié certains points du corps sur lesquels doit se porter l’attention pendant la prise des postures.


Voici quelques uns de ces points afin que vous puissiez davantage vous concentrer sur ceux-ci et améliorer votre niveau de conscience : 


Le dessus de la tête : lorsque vous étirer la tête vers le haut l’ensemble de la colonne vertébrale s’allonge, on crée de l'espace entre les vertèbres. On prend conscience de son pouvoir d'affirmation.


Les omoplates : lorsque vous déplacer vos omoplates contre la cage thoracique vous ouvrez la zone du coeur et vous allonger le cou. On active son optimisme et sa fierté. 


Pointe des doigts : en étirant les pointes de vos doigts vous inviter les bras à s’allonger hors des épaules ( comme dans les postures du guerrier 1 ou de l’arbre) ou à ouvrir le torse (comme dans le guerrier 2 ou le triangle). On est prêt au pardon et à l'accueil de l'autre.


Plante des pieds : en pressant au sol avec les points d'appui de vos pieds vous vous assurez que les cuisses sont engagées protégeant ainsi vos genoux d’une hyper extension. On prend conscience de sa sérénité , on est ancré , il n'y a pas de raison d'avoir peur. 


Poitrine : ce sont deux points quelques centimètres sous les clavicules dans l’alignement des oreilles que l’on invite à  s’élever pour allonger la colonne et ouvrir la zone du coeur (  voir la posture du cobra, chien tête en haut ou chameau). On développe la confiance en soi et dans les autres. 



En conclusion, la pratique du yoga ne peut se faire sans le développement de l’attention. Pour progresser et effectuer correctement les postures , il est nécessaire de développer la concentration et cela se fera plus naturellement si on porte son attention sur un certain nombre de points clés du corps, sur notre ressenti émotionnel et sur la respiration. Au delà des séances cette capacité de concentration augmentée vous aidera dans la vie quotidienne en vous octroyant davantage d’énergie pour vos activités essentielles . 




Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des trois points d’appui.  

Elle renforce la partie supérieure du corps en offrant un excellent étirement aux muscles du torse et de la poitrine. Elle permet de travailler l'ouverture du haut des pieds et des épaules en nous faisant respirer en profondeur. 

Elle est intéressante car elle donne une bonne sensation de maîtrise du corps et améliore le sens de l’équilibre.  

Elle renforce les bras, les abdominaux et les jambes. Elle étire le dos et les poignets.

Cette posture au travers des résistances qu'elle nous permet de ressentir met en jeu notre ouverture envers les autres et la confiance que nous avons en nous même.

Dans une séance de Yin elle permet la transition entre une partie centrée sur les flexions avant et une autre sur les flexions arrière.


mardi 16 mai 2023

Séance de flow du 18 mai 2023 - S'aligner sur la Vie Universelle

Pendant les séances  je vous recommande de prêter attention aux alignements car c’est un élément essentiel pour une bonne pratique car sans alignements corrects il est possible de se faire plus de tort que de bien. De plus cela ne concerne pas que les séances, il est essentiel dans la vie courante d’avoir de bons alignements pendant toute la journée et même la nuit : que l’on soit assis, debout ou couché. Tout le monde comprend d’ailleurs que si l’on souhaite qu’une machine fonctionne correctement il faut que l’appareil soit réglé et que ses pièces soit en ligne . (NB Le verbe aligner trouve son origine dans le tissage du lin) 


Plus concrètement une tendance à des mauvais alignements se manifestent dans la vie de tous les jours par exemple lorsque un pied ou une jambe supporte constamment plus le poids du corps que l’autre, lorsqu’on dort systématiquement sur une des épaules, lorsqu’on s’assied régulièrement plus souvent sur un des fessiers, lorsqu’on porte un sac plus souvent avec un bras qu’avec l’autre ….Ces comportements finissent par modifier à terme la structure du corps entrainant de l’inconfort qui se transforme en douleur avec le temps. Malheureusement on accorde plus  d’importance à notre visage qu’à la manière dont on pose ses pieds au sol !


Plus largement les alignements ne concerne pas que le corps physique (alignement externe) , il est aussi de première importance de vivre ses émotions avec intégrité et sans rejet. Autrement elles sont capables de modifier  notre morphologie en créant des « désalignements « si n’arrivons pas à les transcender. Il en est de même du mental car les ‘désalignements’ qu’il nous impose dans notre vie ne sont pas à négliger : ils nous éloignent le plus souvent de l’alignement avec notre vrai-moi. A titre personnel je dirais même que l’alignement ( interne) sur son vrai-moi et les émotions est plus important que l’alignement des os et des organes. En effet, si on est concentré, présent et témoin de ce qui se passe en nous , le corps trouvera plus facilement son alignement. 



Des alignements corrects entraîne une circulation optimale de l’énergie. Je n’ai pas écrit des alignements parfaits car c’est tout l’art de la pratique que de se rapprocher de la perfection. Si les alignements étaient parfaits y compris avec nos émotions et notre moi-intérieur il n’y aurait probablement pas de nécessité pour nous de pratiquer. De plus il est possible d’être très souple mais de manquer de force musculaire nous empêchant d’atteindre l’alignement souhaité et à l’inverse on peut avoir une bonne musculature mais manquer de souplesse . 


Rechercher l’alignement c’est une manière de diminuer les risques de blessure, mais aussi d’évoluer vers le bien-être. Bien entendu cela doit prendre en compte la morphologie et l’historique de chacun, c’est pourquoi il faut toujours chercher à réaliser le bon alignement sans que cela n’entraîne un inconfort tel qu’on va à contre-sens de ce que l’on cherche à atteindre en pratiquant le yoga : la relaxation, le lâcher-prise ou bien même tout simplement une meilleure conscience de ses propres limites.


Chercher à atteindre un alignement juste c’est aussi une façon de développer sa concentration, car cela nous focalise sur notre limite d’inconfort qu’il n'y a pas lieu de dépasser ainsi que sur la stabilité de la posture qui dépend très souvent de l’alignement. Dans la recherche de l’alignement il est très important de ressentir ce qui se passe dans le corps plutôt que de faire fonctionner son mental. C’est une sorte de méditation en mouvement dans laquelle votre conscience témoin est active. Bien entendu l’enseignant peut vous indiquer ce qui va de travers dans la posture, mais il est plus bénéfique que le pratiquant le découvre par lui-même à l’aide de son ressenti. 


En travaillant l’alignement dans la pratique d’une posture on apprend à connaitre ses muscles et à les construire , comment placer son articulation et à la renforcer sans lui faire du tort. Au début le rôle du mental est prépondérant lorsqu’on recherche l’alignement mais par la suite l’alignement sera de plus en plus guidé par votre ressenti. 



J’ai simplement envie de conclure en écrivant que chercher à s’aligner c’est aller à la rencontre  de notre équilibre physique, émotionnel et mental et même spirituel . Ce challenge de notre vie  passe par la recherche d’un alignement sur la Vie Universelle. 



Au cours de la séance je reviendrai sur la planche de coté ( Vasisthasana) qui présente de nombreuses variantes sur lesquelles je reviendrai dans d’autres cours car certaines sont au-delà de la capacité de la plupart.

Cependant elle est intéressante car elle donne une bonne sensation de maîtrise du corps et améliore le sens de l’équilibre.  De plus elle s'intègre bien dans les cours de yoga flow.

Elle renforce les bras, les abdominaux et les jambes. Elle étire le dos et les poignets.

Pour ceux qui ont difficile, il est conseillé de poser le pied de la jambe supérieure devant l'autre pied. Et pour ceux qui peuvent aller plus loin :  lever la jambe et éventuellement saisir le pied . 



dimanche 14 mai 2023

Séance de Hatha du 15 mai 2023 - Le regard silencieux de la conscience

Si vous cherchez le bien-être et le calme intérieur, il faut devenir un observateur neutre de la réalité et tout d'abord de vous même c'est-à dire  de votre corps, de vos émotions et de vos pensées. Etre neutre signifie ne pas porter de jugement. Le regard de cet observateur est  celui de votre 'être intérieur' ce que vous êtes en réalité hors de vos conditionnements .


Le fait est que si on adhère totalement au mental et aux émotions sans aucun recul on s’éloigne en fait de la réalité présente. On donne raison à nos conditionnements qui se sont construits sur la peur, les désirs, les croyances et on passe à coté de qui on est vraiment. En s’éloignant de qui on est vraiment on finit par faire des choix qui ne nous conviennent pas et très souvent on finit par agir aveuglement. Un yogi fait le choix de vivre en fonction de ce que lui dicte son être intérieur et pas ses pensées habituelles ( ou son mental si vous préférez). 


Pourtant il est bien difficile de faire des observations, en particulier sur soi-même ou les personnes et leurs comportements et en-même temps d’être exempts de tout jugement ou critique.


La pratique du yoga est donc une école avec laquelle on apprend à devenir un observateur neutre. Ainsi on apprend à s’abstenir de  jugement que ce soit sur soi-même ou sur les autres. De plus l’observateur ne concrétise pas le désir de changer l’objet de son observation. Le yogi est tout simplement un espace de sensibilité, une conscience stable, un témoin (amusé) de la vie qui passe. Car juger c'est étiqueter, critiquer ...c'est se projeter dans le passé ou le futur et donc sur quelque chose  qui pourrait être ou qui a été nous privant ainsi du moment présent.


Le yoga et le fait de juger c'est comme l'eau et l'huile, ils ne se mélangent pas. Ils sont mutuellement exclusifs car en portant des jugements on se fait du tort en consacrant son énergie à nourrir des sentiments d'insécurité ou de manque de confiance en soi. En pratiquant , on se concentre sur le moment présent en reliant le souffle au mouvement ainsi qu'au ressenti. Ceci permet de lâcher-prise sur les émotions ainsi que les peurs du passé et du futur. Il n'est pas vraiment question de contrôler ses pensées mais plutôt de les accueillir avec compréhension en prenant conscience des histoires que l'on se raconte sur le comment les choses devraient ou pourraient être. 


Quand on pratique la première chose que l'on fait c'est observer son corps : comment est mon souffle, est-ce que je respecte les alignements, quel est l'articulation ou le muscle à l'origine de mon inconfort ...on n'analyse pas car cela reviendrait a mettre le mental au premier plan. Pour rappel nous avons environ 600 muscles, 900 ligaments, 1300 tendons ...il y a de quoi observer et prendre conscience. L'observation nécessite donc un apprentissage qui peut être assez long mais il faut passer par là car c'est la condition  de la réduction des tensions. 

Quant aux émotions quelles qu'elles soient (colère, tristesse, peur, mécontentement, rumination ...) dés qu'on pose son attention consciente et bienveillante , elles perdent de leur force et doucement se désagrègent avant que le mental ne prenne le relai en générant des pensées. 



Cette manière d’observer clairement ce que l’on voit, ce que l’on entend ou touchons crée progressivement en nous un sentiment de bien-être. Le philosophe indien J.Krishnamurti nous indique que l’observation sans évaluation est la forme la plus élevée de l’intelligence humaine, celle qui nous conduira le plus sûrement au calme intérieur.



Le choix ou la liberté ne se présente à nous qu’avec la conscience d’être en train d’observer. Si on est inconscient ou bien dans la réaction suite à une émotion on n’a pas le choix et donc on n’est pas libre car on va reproduire mécaniquement un conditionnement. Dans ce cas on est la victime de ses réflexes émotifs et de ses humeurs.


C’est ce que nous enseigne Patanjali (philosophe indien à l'origine de certains écrits essentiels du yoga) également en relevant que le résultat du yoga est de permettre de connaitre notre véritable nature en devenant un observateur neutre. Il nous explique que l’absence de ce sens de l'observation entraînera en nous la confusion, des idées fausses et une compréhension déformée de la réalité avec toutes les souffrances que cela entraine. L'observation consciente c'est également le coeur de la méditation ...tourner le regard vers l'intérieur afin d'écouter son âme qui parle , aller à la racine pour prendre conscience l'origine de nos peurs, nos tristesses ou colères. 


L'auto-observation nous permet ainsi de prendre conscience d'un comportement pour le changer : pour cela il faut commencer par observer avec tous ses sens, ensuite prendre conscience de cette expérience et enfin explorer ce qui nous a amené à ce comportement et comment on se sent à l'issue de celui-ci : c'est cela la pleine conscience ! Il faut préciser qu'il s'agit bien d'une observation silencieuse, non-réactive et sans intervention


En conclusion, si on veut être libre et évoluer vers le bien-être, on est invité à prendre le chemin de l’observation neutre de soi et des autres c’est-à-dire sans jugement. Avec la pratique posturale on apprend ainsi à se connaitre vraiment: le corps au travers du ressenti , les émotions qui nous mettent en mouvement ou nous perturbent et les pensées qui souvent nous éloignent de la réalité présente. Evidemment que ce n’est pas facile mais c’est le chemin de la liberté et il n’y a pas de liberté pour celui qui s’ignore.






Au cours de la séance je reviendrai sur la posture assise en demi-lotus et quelques variantes. Cette posture étire les muscles de la ceinture pelvienne, les jambes et chevilles . Elle permet de maintenir une grande flexibilité dans les fessiers et les muscles permettant la rotation des hanches. Elle est très utile pour soulager la sciatique en  étirant le muscle piriforme (comprimant le nerf sciatique) qui est trop inactif quand on est souvent en posture assise. C'est une posture qui calme le mental et est considérée comme restauratrice. 


mercredi 10 mai 2023

Séance de Yin du 11 mai 2023 - Chacune de nos faiblesses à quelque chose à nous apprendre .

La semaine dernière je vous ai entretenu  sur le portail des épaules et cette fois je voudrais plutôt vous inviter à vous concentrer sur la nuque tout en sachant que ces zones sont fortement reliées entre elles Toutes les deux  jouent un rôle très important dans le maintien des postures ainsi qu'en tant que messager de nos tensions émotionnelles.  Les tensions dans la nuque se transforment très souvent en douleur car la musculature est faible (eh oui même dans la nuque il y a des muscles) . De plus les mauvaises positions au travail, le stress et les chocs émotionnels y jouent également leur rôle . Même les sportifs ne sont pas épargnés car cette partie du corps n'est pas bien prises en compte la plupart du temps par la pratique sportive.


Dans la majorité des cas,  les tensions dans cette zone font tâche d’huile allant de la nuque jusqu’aux épaules et le haut du dos entre les omoplates et peuvent même donner des maux de tête.  Et comme je le répète souvent une partie du corps qui n’est pas sollicitée que ce soit les muscles des épaules ou de la nuque, finiront pas s’affaiblir. Les muscles et tendons se raccourcissent avec le temps en créant une zone de crispation et après quelques temps la douleur est presque permanente. 

De plus,  le stress ou un choc émotionnel entraine le corps à réagir comme à une agression c’est-à-dire que les muscles vont se contracter pour nous protéger et si les tensions se prolongent (parce que les émotions n’ont pas pu se libérer)  les muscles n’ arrivent plus à éliminer les toxines qui se transforment en douleurs. 


Alors que faire pour se libérer des tensions entrant par ce portail ? 


1. La pratique du yoga vous permettra de libérer les tensions physiques par la pratique de nombreuses postures mettant en jeu le cou, la nuque , les épaules , le haut du dos et la zone entre les omoplates . Un des muscles clés dans ces exercices est le trapèze ( muscle qui descend des cervicales vers les épaules). 

C’est pourquoi très souvent,  on débute les séances par des rotations d’épaules et de la tête. L’accompagnement de la respiration même pendant ces exercices assez simples permettra la décontraction progressive. En cherchant à coller les épaules aux oreilles, on étire ainsi le trapèze.

Les flexions arrières mobilisent également les trapèzes et sont une manière de se libérer des tensions dans le haut du dos.  Ainsi dans le cobra, le trapèze amène une bonne ouverture de la poitrine en abaissant les épaules. 

La chandelle est aussi une excellente posture pour tous ceux qui éprouvent une raideur de la nuque car elle entraine un étirement de la partie haute du trapèze. 

Il est aussi bienvenu de réduire les tensions sur le deltoïde ( muscle coiffant l'épaule) en travaillant l'extension des bras tendus (droite/gauche) ce que je vous demande de faire en pratiquant la respiration 'namasté'.

Les torsions permettent aussi de bien détendre la nuque surtout lorsque la tête tourne dans le sens opposé au buste. 

Notons enfin que la mâchoire est reliée à la nuque et que donc son relâchement en effectuant des mouvements latéraux a un effet sur celle-ci. 


Pendant la pratique, nous veillerons donc à rendre les mouvements de la nuque et des épaules  fluides en travaillant en douceur afin d'éliminer les blocages autant que faire se peut. Les tensions au niveaux des ligaments et des muscles se libèrent progressivement par la succession des étirements et des relâchements ou bien par le contracté/relâché.  



2. Comme je vous répète bien souvent, l’idéal est cependant de travailler pour le long terme en remontant à la source des tensions. Notre corps est un messager et il nous parle constamment.


Il est donc important d’apprendre à le comprendre. Il y a toujours un message à saisir à l’endroit où l’on a une faiblesse. 

Après un ‘coup’ dur il n’est pas rare de souffrir de la zone de la nuque autant émotionnellement que physiquement. L’émotion qui s’est inscrite dans cette partie du corps alimente une tension qui se transforme en douleur avec le temps descendant fréquemment jusqu’aux épaules en se transformant en raideurs et courbatures. 


Contracter sa mâchoire et serrer les dents est souvent relié à de la colère ou une rage contre une décision prise qui ne va pas dans le sens de ce que l’on souhaite . 

Comme déjà signalé lors de la dernière séance nos épaules sont associées aux poids qu’elle doivent porter et  à  nos responsabilités . Et donc il est essentiel de bien ressentir dans quelle mesure elles sont parfois lourdes à porter et que de s’en décharger permettra un véritable soulagement. Des expressions telles que ‘il faut’ ‘je devrais’ sont souvent associées à des problèmes au niveau des épaules et il faut se poser la question de la délégation à quelqu’un d’autre d’une responsabilité trop 'lourde' afin de retrouver un certain équilibre et un juste milieu . 



L’important dans ce cas est d’abord de prendre conscience de cette situation et de faire le lien entre le ressenti et le traumatisme. C’est souvent l’incapacité à s’affirmer qui bloque la zone du cou entrainant avec le temps une déformation de la tête qui s’incline vers l’avant pour adopter une position de soumission. L'orgueil ou l'opiniâtreté joueront également un rôle majeur dans la 'rigidification ' de la nuque. Il est important de comprendre ces messages et de prendre conscience des déclencheurs émotionnels pour que ces déséquilibres se corrigent. En se concentrant sur son ressenti tout en excluant le discours du mental, il est essentiel de lâcher prise et de faire appel à la sagesse de son intuition/inspiration pour revisiter son intention. Il faut prendre le temps de se poser les questions justes en évitant les recherches du mental . Les réponses remonteront à la surface par ce que je qualifierais de message intérieur ... et c'est souvent au moment où l'on s'y attend le moins que la réponse arrive  , comme quand on a un mot que l'on cherche sur le bout des lèvres mais qui ne se manifeste pas par la volonté. 



En conclusion, le portail des épaules et de la nuque , tout comme celui des hanches sont deux zones clés du corps sur lesquelles l’on doit constamment travailler pour libérer les tensions qui s’y engouffrent quotidiennement. Pour le long terme, il est conseillé d’adapter sa pratique du yoga de manière à prendre conscience des sources de nos  malaises et d’y faire face tout en lâchant prise (on ne lutte pas contre ses émotions avec son mental) . 

Avoir la nuque raide  est suivant de nombreux textes religieux un signe d'opiniâtreté  . Il en résulte un manque d'écoute et de flexibilité pour tendre l'oreille envers ceux qui ont besoin de nous ou qui ont un message à nous transmettre. 

Chacune de nos faiblesses à quelque chose à nous apprendre et lorsque nous aurons compris le message par l'intuition, la moitié du chemin pour s’en libérer aura été faite. 




Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des ailes brisées qui est typiquement une posture yin. Elle permet de relâcher les tensions dans les épaules, au niveau du haut du dos et dans la zone des omoplates.
Elle réduit les raideurs dans la nuque en abaissant progressivement le cou et en le maintenant dans cette posture. C'est une excellente posture pour tous ceux qui passent de longues heures au bureau sur ordinateur. Dans cette posture  la respiration devient plus profonde et cela aide à l'apaisement de la colère ou de l'anxiété. 

dimanche 7 mai 2023

Séance de flow du 8 mai 2023 - Ne pas charger ses épaules de lourds fardeaux (émotionnels).

Il y a quelques semaines je vous ai entretenu des maux de dos qui représentent la plainte à caractère la plus fréquente. Cette fois je voudrais couvrir les douleurs dans la région des épaules qui viennent en deuxième place. 


Cette fragilité de l’épaule s’explique par sa grande mobilité : la championne du corps humain dans ce domaine. Elle assure la connexion entre le bras et le torse et est constituée d’os, de ligaments, de tendons et de muscles. En simplifiant retenons deux muscles principaux  : le deltoïde et le trapèze. Le deltoïde est le muscle superficiel ( de forme triangulaire) qui englobe le moignon de l’épaule et le trapèze est celui de la loge postérieure de l’épaule. 

Quand aux os retenons essentiellement la clavicule, l’humérus et l’omoplate avec sa protubérance l’acromium. 



Les épaules sont souvent tendues car elles doivent faire face à de nombreuses contraintes. On peut ainsi relever parmi celles-ci :  le travail sur écran (enroulant les épaules), le placement la tête vers l’avant (contractant les épaules qui doivent la retenir), le raccourcissement du muscle pectoral (tractant l’épaule vers l’avant), les douleurs cervicales (se répandant jusqu’aux épaules), la montée des épaules vers les oreilles (en cas de stress). 

Les tendinites et inflammations d’épaule dont donc choses courantes .



Un travail de correction s’avère ainsi nécessaire en étirant, en renforçant régulièrement les épaules en douceur ( pas de bodybuilding !) et régulièrement afin de corriger les déséquilibres et les crispations que nous leur imposons . 

Pour cela le yoga nous offre une panoplie de postures ciblant l’articulation de l’épaule, ses muscles, ses ligaments et tendons:

  • La tête de vache
  • La torsion de la colonne
  • Le chien tête en bas
  • L’enfant
  • Le dauphin 


Les tensions dans les épaules trouvent cependant aussi très souvent aussi leur origine dans notre mode de vie et nos émotions. 

Symboliquement, les épaules sont le siège de la force physique et de la puissance. Elles sont à la base de l’action et de la maîtrise . Elles expriment notre capacité à agir et à prendre des responsabilités. En cas de stress, elles révèlent le fait de se sentir bloqué dans ses actions ou freiné par manque d’appui. Ce stress témoigne de ce qui parait lourd à porter : grande charge de travail, accumulation des responsabilités  et manque de délégation. 


En cas de douleur et afin de résoudre nos problèmes sur le long terme , il faut d'abord trouver un équilibre dans les responsabilités que l'on est disposé à assumer : chercher le juste milieu et ne pas se charger de fardeaux qu'on aura pas la force de porter . De plus,  il est  recommandé de s’intéresser aux origines des tensions  par la prise de conscience du ressenti au niveau des épaules  notamment pendant les séances de yoga. 

Imaginons ainsi que l’on cherche à obtenir de la reconnaissance  en cumulant beaucoup de responsabilités. Le ressenti doit nous permettre d'identifier ce manque de reconnaissance et le lâcher prise  qui s'en suit d’accepter les choses telles qu’elles sont, sans devoir se charger  pour aller chercher de la gratitude  auprès des autres. Nous devons apprendre à nous apprécier  en tout premier lieu et lâcher prise sur le ressenti de la culpabilité afin de  développer l'estime de soi pour mieux vivre . Il faut oser dire non à certaines responsabilités que l'on ne peut assumer sans se comparer, ni imiter. 





Au cours de la séance je reviendrai sur la posture de l'angle étendu de coté avec torsion. C'est une posture qui  permet au corps de s’habituer à s’étirer et se contorsionner. Elle diminue la raideur des épaules et du dos. Elle étire l'aine et les tendons. Elle améliore l'endurance. Elle renforce les genoux, les jambes et les hanches. La torsion fortifie  la colonne vertébrale et les épaules. 

mardi 2 mai 2023

Séance de Hatha du 4 mai 2023 - Tout est énergie (A. Einstein)


Qui n’a pas dit un jour : je suis vidé, je suis à plat, je manque d’énergie ?  Et pourquoi en est-il ainsi ? Peut-il en être autrement ?  

Comment faire pour maîtriser mon énergie vitale ou faire le plein de celle-ci ? 


Pour examiner cela ensemble il faut se référer à trois concepts clé : la conscience, la respiration et le mouvement.


1. La conscience 


Dans la philosophie indienne on considère que l'énergie et la conscience sont indissociables: plus le niveau de conscience augmente et plus l'énergie disponible s'accroit également. Le yoga nous invite aussi à expérimenter le principe que là où se focalise  la conscience (ou l’attention) se déplace également l’énergie. Il en résulte que la pierre angulaire  pour apprendre à maîtriser son énergie vitale : c’est le développement de la conscience . 


La conscience doit se focaliser pendant la pratique sur 3 niveaux : le corps, les émotions, les pensées . 


Au niveau du corps la conscience se porte sur les sensations notamment des résistances et de l'inconfort , la manière dont on respire ainsi que sur l'exécution des mouvements afin d'avoir des alignements corrects. On tend ainsi à s'éveiller à l'intégralité de notre corps : prendre conscience de ses sensations de tensions et de détentes que ce soit au niveau de la tête et du front, des épaules et de la nuque, du thorax et du dos, de l'abdomen et du bassin ainsi que de la disposition de sa colonne vertébrale. Il s'agit d'une prise de conscience totale et profonde de notre corporéité. 


Au niveau des émotions, notre attention doit se porter sur les émotions en jeu . Il faut prendre conscience si les émotions du moment présent contribuent à la diminution de notre énergie (honte, culpabilité, chagrin, colère ...) ou bien à sa consolidation (courage, acceptation, amour, paix ...) .  En effet, les émotions assurent le transport de l'énergie (emovere en latin signifie mettre en mouvement) et si les charges émotionnelles ne sont pas  libérées elles constituent des 'freins' énergétiques.  Suivant l'équilibre de nos centres énergétiques , le flux d'énergie circulera plus ou moins bien dans le corps ainsi par exemple  le premier chakra sera obstrué par la peur, le deuxième par la culpabilité, le troisième par la fierté ou le manque de confiance en soi, le quatrième par le manque d'amour  , le cinquième par les non-dits, le sixième par de l'hyper-rationalisme . 


Au niveau des pensées, il faut savoir que celles-ci proviennent en grande partie de nos émotions car une émotion ce sont des milliers de pensées générées. Elles proviennent également de nos croyances limitantes qui nous freinent dans la pratique  d'une manière ou d'une autre se reflétant ainsi directement sur la manière dont on exécute une posture : si on pense qu'on est capable de réussir une posture on y arrivera plus facilement que si on est rempli de doutes.  De plus la formulation de son intention par la pensée permettra une mobilisation optimale de l'énergie pour l'exécution : si on croit que le yoga nous apporte le bien-être et la paix intérieure on y arrivera plus facilement que si on n'en est pas sûr.


2. La respiration


Nous ne sommes jamais assez convaincu de sa plus haute importance pour notre santé et notre potentiel énergétique. 

Souvent nous respirons tout juste pour vivre mais pas réellement pour notre bien-être physique, mental et émotionnel. Dans le yoga, la respiration est une discipline en soi qui accompagne les postures et elle est un élément fondamental de la circulation de l’énergie. C’est ce qui fait la différence entre le yoga et des sports d’ailleurs. Dans le yoga on considère que le souffle permet de lever tous les freins émotionnels ou physiques qui entravent notre équilibre de vie. 


Respirer c'est aussi  pour le yogi capter de l'énergie subtile (Le prana)  et la faire circuler sans entraves . Ce prana est considéré dans la philosophie du yoga comme notre source de vie qui provient non seulement de la respiration mais également de l'eau que nous buvons et des aliments que nous absorbons . A noter que  le principe de l'Ayurvéda (médecine traditionnelle indienne) est d'optimiser l'apport, l'absorption et l'assimilation de cette énergie vitale. 


Le yogi cherche donc à prendre conscience de ses mouvements respiratoires le plus souvent possible et de les étirer . Cela permet un travail en profondeur lorsqu’on sait que l’inspiration active le système nerveux sympathique (qui met l’organisme en situation de tension) et que l’expiration agit sur le système parasympathique (permettant la détente). L'inspiration correspond ainsi à la l'activation de nos cellules et de notre corps  et l'expiration au repos et au relâchement . 

C'est cette alternance qui permet au flux d'énergie d'être activé et de circuler.


En pratiquant des respirations complètes ( abdominales, thoraciques et pectorales) longues et profondes on purifie en douceur les canaux énergétiques et nos chakras. Les écrits anciens du yoga relatent que cette manière de faire nous conduira sûrement sur le chemin de la paix intérieure, vers une énergie vitale optimale et le bien-être dans la vie quotidienne. 



3. Le mouvement


La synchronisation du mouvement avec la respiration  est au coeur de la pratique du yoga et pourtant elle donne du fil à retordre à de nombreux débutants. En fait il ne s'agit pas de penser à sa respiration mais de la sentir et de chercher l'unité avec elle et le mouvement. 


Il faut constamment suivre le souffle et en même temps se concentrer sur le mouvement. Au moment de l'expiration, on doit ressentir une légère contraction des muscles abdominaux et du diaphragme, rapprocher le nombril de la colonne.

Avec l'inspiration il faut commencer par dilater l'abdomen pour ensuite monter vers une dilatation progressive du thorax dans tous les sens jusqu'au niveau pectoral. Le ressenti doit porter dans ce cas sur le diaphragme qui se contracte en tirant ainsi les poumons vers le bas en augmentant leur volume .


Généralement l'expiration accompagne les postures de flexion avant (la pince, l'enfant, genoux poitrine...) , les torsions , les replis sur soi ...

Quand à l'inspiration elle accompagne les flexions arrière ( cobra, chameau...) car on ouvre la poitrine. C'est aussi le cas quand on se redresse avant une torsion. 

Pour les torsions, on crée de l'espace entre les vertèbres à l'inspir et on effectue la rotation de la colonne en expirant en commençant par le bas. 



En conclusion, retenons qui si tous rêvent d'avoir une énergie sans limite, ce n'est pas en réfléchissant aux  concepts de conscience, respiration et mouvement qu'on y arrivera. Il faut expérimenter , remettre en question ses croyances limitantes et pratiquer encore et encore ... le plein d'énergie ne  sera offert qu'à ce prix là ! 




Pendant la séance je reviendrai sur la posture de la charrue (Halasana en sanskrit) que l’on est invité à pratiquer souvent tellement ses effets bénéfiques sont grands  notamment sur les glandes endocrines et le pancréas. Elle régularise notre 5eme centre d'énergie, celui de la gorge. En plus elle améliore la souplesse de la colonne vertébrale, tonifie le système nerveux, fortifie les muscles dorsaux tout en stimulant la rate, le foie et la digestion. Elle détend la nuque, le cou et les épaules ainsi que les ischions-jambiers . Cette postures soulage tout particulièrement les tensions dans la colonne vertébrale.