jeudi 14 décembre 2023

Séance de Yin du 14 décembre 2023 - D'ou vient la violence ? (Partie 1)

Un des principes de base du yoga est la non-violence et donc il est naturel de se poser la question de l'origine de la violence et en quoi la pratique du yoga est sensée y apporter une solution. 


Dans notre société on évoque très souvent le concept de 'non-violence' mais certains considèrent  cela comme une forme de passivité. C'est une mauvaise interprétation, car être non-violent ce n'est pas se laisser piétiner, c'est aussi savoir dire 'non' , exprimer son mécontent de manière pacifique bien-sûr. De fait si on se réfère à Gandhi qui a popularisé ce terme on devrait plutôt parler de 'non-violence active' car son objectif ultime est de détruire les causes et les conséquences de la violence. Son principe est de rechercher des méthodes pour agir efficacement contre la violence sans recourir celle-ci. 


Est-ce que la pratique du yoga est une de ces méthodes et pourquoi ? 


Pour y répondre il faut réaliser que la violence est l'expression d'une énergie qui se matérialise et qui trouve son origine dans un de nos 3  centres énergétiques de base : le centre racine, le chakra sacré et celui du plexus solaire.

Ces centres d'une manière ou d'une autre ne sont pas en équilibre et entretiennent entre eux et avec les centres supérieurs des rapports de pouvoir au travers des émotions qui y sont incrustées.  Il maintiennent des situations de conflits, qui d'abord nous habitent et  finissent par s'exprimer à l'extérieur sous forme de violence. En effet, on se fait très souvent violence avant d'exprimer cette violence à l'extérieur de nous-même.  

On pourrait dire en d'autres termes que ces 3 centres sont animés par notre conscience de reptilien et de mammifère et pas celle d'un homme de coeur avec une conscience collective ou cosmique. 

 

Le travail du yogi est donc  d'établir un certain ordre  dans le fonctionnement de ces centres par la prise de conscience de ses émotions dévastatrices afin que l'énergie puisse y  être canalisée de manière harmonieuse en respectant une certaine hiérarchie : ce sont les centres supérieurs qui devraient avoir le rôle principal de guidance et pas l'inverse. 


Etudions leurs dysfonctionnements à l'origine de la violence et comment rétablir un certain équilibre. 


1. Le centre racine ( les autres centres seront couvert lors de la prochaine séance). 


Réalisons d'abord que ce premier centre énergétique nous relie à la terre avec ses caractéristiques associées à notre survie : se nourrir, avoir un toit, être en bonne santé, être en sécurité ...

Les dysfonctionnements se manifestent ainsi par de la peur d’un manque , d'une menace  même si ce n'est qu'une éventualité : on a peur de perdre son job, sa santé, ses économies, de la mort, de la vieillesse...Bien entendu c'est souvent le mental qui est à la base de ces  dysfonctionnements  servant des pensées anxiogènes qui proviennent généralement d'émotions qui se sont installées depuis l'enfance. 

Il existe un sentiment diffus mais latent que la survie est en danger même si n'est qu'une projection du mental. 

Cela va donc entrainer un excès de vigilance qui  le cas échéant peut déclencher des réactions violentes  pour un environnement jugé dangereux ou menaçant  alors qu'il ne l'est pas. On finit par être gouverné par l'instinct et par la peur. Cette peur se transforme en peur de l'autre auquel on souhaite en fin de compte faire violence.


Alors que faire pour résoudre ces dysfonctionnements ? 


Tout d'abord le yoga propose de travailler sur les causes et non les effets.  Le yogi doit s'atteler  ce que l'on nomme l'ancrage en prenant la responsabilité de ce qui nous arrive sur terre . Il doit travailler sur la prise de conscience que ses pensées l'entraînent à jouer le rôle de victime  en se plaignant des circonstances extérieures ou des autres. Il se fait ainsi indirectement violence à lui-même car c'est un modèle de non-acceptation de soi. 


Le manque d'ancrage c'est se bloquer dans ses pensées qui s’enchaînent les unes aux autres du fait de la peur et qui nous  s’éloignent du sens réel des situations On surmonte cette peur en comprenant que son origine est en nous et pas chez les autres . Dans chaque posture de yoga il faut chercher l'ancrage, s'écouter, revenir au moment présent, ressentir la stabilité et la réalité de la situation : c'est le cas échéant prendre conscience d'une émotion déstabilisatrice en se concentrant sur la respiration et la confiance que l'on fait au corps pour surmonter nos peurs. 


Ceci dit, il faut reconnaitre que l'extérieur joue un également  rôle et il faut en être conscient : les médias colportent sans cesse le point de vue que le monde est plein de pièges et de menaces, ils nous nourrissent sur les interminables événements inquiétants de ce monde. Etant donné que c'est une tendance sociale dominante et contagieuse, il faut savoir prendre ses distances et développer son pouvoir intérieur par la conscience. C'est à notre conscience seule que revient le rôle primordial de guidance harmonieuse et non-violente de l'énergie.  



Bien entendu des proches, des amis et des relations professionnelles équilibrées sont à même de nous aider également. Mais cela c'est plutôt l'affaire du 2ème centre (chakra sacré)  et du 3ème centre (plexus solaire) et j'y reviendrai lors de notre prochaine séance. 





Au cours de la séance nous reviendrons sur la posture du pigeon qui est idéale pour ouvrir les hanches et renforcer le dos. Il y a plusieurs variantes de cette posture que l'on appelle le cygne en Yin yoga.  Dans la photo la posture est celle du pigeon au repos . Elle permet d'étirer le psoas en profondeur . Elle équilibre nos deux premiers centres énergétiques (racine et sacré) en lien avec nos besoins de sécurité, de stabilité, de confiance . C'est une posture qui a le don d'ouvrir la porte à nos émotions. Elle n'est pas considérée comme une posture facile mais au vu de ses bienfaits elle mérite qu'on la pratique souvent.