dimanche 10 novembre 2024

Séance de Méditation du 13 novembre 2024 à 20H . Le coeur et ses remparts

Pour cette séance de méditation , je vous inviterai à vous concentrer  sur le plus puissant de nos centres énergétiques : celui  du coeur .  J'ai,  en effet ,  remarqué que très peu de professeurs de yoga en parlent  et c'est souvent à mots couverts . J'ai l'impression que ce centre énergétique dérange spécialement dans notre modèle de société où ce qui compte ce sont les objectifs à atteindre, la productivité, l'efficacité et que s'occuper du coeur c'est une faiblesse.

Ce qui est évident, c'est que travailler sur ce centre énergétique demande du courage tout simplement par ce que cela va à l'encontre de la plupart de nos conditionnements. Au cours de notre enfance, à l'école et dans le milieu professionnel on apprend surtout à se défendre, à ne pas se laisser marcher sur les pieds, à s'imposer  et pour la plupart exprimer ce que l'on a sur le coeur est un risque . Et même lorsqu'on parle d'amour c'est très souvent d'un 'amour attachement' , c'est à dire que l'on est disposé à offrir son amour si on obtient un retour. Mais cela n'a rien avoir avec l'amour inconditionnel. 

Il en est de même de la compassion qui ne peut-être soumise à des conditions ou à des jugements. Ainsi certains se prétendent prêts à aider ou  à assister des personnes en difficulté à condition qu'elles changent leur comportement. L'approche du coeur est de s'accepter et d'accepter l'attitude de l'autre en tout premier lieu et ensuite partir de là pour évoluer vers une transformation et pas l'inverse. 

Cette approche ne se décrète pas de manière unilatérale car elle demande au préalable un certain travail de prise de conscience des manques d'équilibre de nos 3 premiers centres pour libérer si je peux dire l'énergie du coeur . Car nous avons tous construit  au cours de nos jeunes années une forteresse autour de notre coeur en bloquant des émotions dérangeantes car elles nous faisaient souffrir. Il faut donc faire tomber les remparts de cette forteresses un à un  : en acceptant nos ressentis pénibles, en pardonnant , en lâchant-prise, en s'acceptant tel qu'on est. 

Où sont donc ces remparts et comment les faire tomber  ? 

La première muraille se situe au niveau de notre premier centre énergétique. Ce centre est celui qui gère  notre sécurité matérielle et assure notre survie. Si ce centre a été fortement menacé pendant notre petite enfance  et au-delà en grandissant , il a construit une muraille puissante pour se protéger. Exemple : difficultés matérielles, perte d'un parent, maladie grave,  ...Le ciment de cette muraille est la peur. 

La deuxième muraille se situe au niveau de notre deuxième centre énergétique. Si certains ont manqué de respect envers nous et que nous avons pas pu nous défendre, que l'on s'est senti empêché de jouir de la vie, que l'on a brisé ou brimé  nos besoins de liberté liée aux sens , on s'est  construit une deuxième muraille dont le ciment est la honte et la culpabilité. 

La troisième muraille se situe au niveau du plexus solaire. Si trop souvent on n'a pas pu exprimer ses désirs de créativité, ses déceptions, ses centres d'intérêts aux yeux de nos proches,  que l'on a pas trouvé le chemin de sa valorisation personnelle on a construit un rempart dont le ciment est le manque de confiance en soi et parfois la fierté pour le cacher. 

Détruire ces remparts que l'on a construit n'est pas chose facile et j'en conviens. Plus les pierres sont épaisses et le ciment de bonne qualité plus ce sera difficile.

La première étape est d'admettre que nous sommes responsables de la construction de ces remparts, ils sont dans notre propriété et cela  même si d'autres nous ont aider à les construire. 

La deuxième étape c'est d'avoir le courage d'entamer leur destruction en se pardonnant de les avoir construit et en pardonnant aussi tous  ceux qui nous ont assisté dans leur construction. 

La troisième étape c'est de persévérer : il a fallu longtemps parfois pour les construire , aussi les démolir et se débarrasser des pierres et du ciment demande de l'énergie. 

Ce qui est encourageant c'est qu'au fur et à mesure du travail de démolition, notre pouvoir personnel se trouve augmenté à chaque étape créant un cercle vertueux de progrès par l'énergie libérée au niveau du coeur . 

L'objectif de cette méditation est donc de nous assister dans cette prise de conscience pour définir une intention qui nous accompagnera dans notre vie quotidienne. L'idéal sera ensuite  de se référer à son intention le plus souvent possible surtout dans toutes les petites décisions que l'on prend au cours de la journée . La question qu'il faut se poser à chaque fois que l'on pose un acte est le suivant : qu'est-ce qui en moi dirige cette action : mes centres inférieurs ou mon coeur ? 





samedi 9 novembre 2024

Séance de flow du 11 novembre 2024 - Etre déterminé mais avec flexibilité

Pour beaucoup  d'entre nous la pratique du yoga est synonyme de lâcher-prise alors que pour d'autres elle est synonyme de discipline et de détermination . Où est la vérité ? 


La vérité est que ces deux états d'esprit sont nécessaires au yoga , tout comme la dualité est à la base de la vie sur terre et que toute l'évolution se résume à une alternance de tension, de transformation  et de détente .


Voyons cela ensemble.


1. Le yoga sous sa forme 'discipline'  existe sous la forme de règles qui guident le yogi sur son chemin, d'observances morales, de pratique de postures, de technique de respiration, de concentration ...


Cela aide le yogi  à fixer sa  détermination et à définir son intention.  Ainsi le yogi va  pouvoir canaliser son énergie dans une direction afin que cette intention prenne forme. Chaque fois qu'il invoquera son intention il provoquera un changement dans sa vie. Ce changement l' aidera à accomplir des réalisations nouvelles même minimes au quotidien: les pensées se transformeront, les gestes se modifieront, le comportement évoluera.


Pour le yogi définir une intention et s'y tenir c'est grandir, évoluer vers quelque chose qui va le transformer globalement et lui accorder à terme davantage de liberté.  C’est avec l’intention qu'il plantera les graines de la transformation intime qui se manifestera par la suite dans les réalisations que ce soit au niveau personnel, familial, professionnel et relationnel. 


Cette manière de faire va progressivement libérer le yogi des ses attachements à des choses futiles pour le réorienter vers ses passions et sa mission de vie . 


Concrètement  le yogi sera ainsi invité à choisir le centre énergétique qui servira de support à la manifestation de son intention : s'il s'agit de renforcer son sentiment de sécurité et d'intégrité il prendra le premier chakra , s'il veut développer  la confiance en soi ce sera le troisième , s'il veut s'atteler  à l'amour ou la compassion ce sera le 4éme et ainsi de suite . Il placera sa conscience dans ce centre en y déposant son intention et laissera s'ouvrir à lui le champs de tous les possibles par le 'laisser-advenir' de la transformation. 



2. S'il faut apprendre à  être déterminé il faut aussi apprendre  à tolérer l'inattendu et s’abandonner à ce qui est. Car trop de volonté dans l'action amène de la rigidité dans notre état d'esprit et c'est pourquoi une fois son intention définie il faut laisser le travail intérieur s'accomplir. C'est comme si vous plantiez une graine sous terre et que régulièrement vous allez  la déterrer pour voir si la germination se fait convenablement. 


Il s’agit d’être dans un état de confiance dans ses ressources intérieures et d’être détaché par rapport au résultat.  C’est un sentiment de confiance que l’on ressent lorsqu’on est persuadé que « quoiqu’il arrive tout ira bien «. Car à force de vouloir rester dans une attitude de maîtrise  par le mental on finit par gaspiller énormément d'énergie et on y perd sa sérénité.


Ce qu'il faut  bien comprendre pour aborder cet état d'esprit est  que la Vie Universelle est soumise à des cycles quoique que nous fassions. Cela signifie que si on refuse de suivre le courant de la Vie ou si on lui résiste : on en souffrira !



En conclusion , il faut intégrer que l'essence du yoga ne réside pas dans l'exécution parfaite des postures ni dans une discipline stricte mais dans la conscience de l'alternance des périodes de tension, de transformation et de relâchement. Il faut assimiler  ce rythme tout en considérant le corps comme notre outil d'exploration : le progrès est typiquement cyclique . Le yoga réclame un équilibre entre 'contrôle' et 'lâcher-prise'. 





Au cours de la séance je reviendrai sur une variante de la posture d’équilibre du guerrier 3  qui tend à renforcer les abdominaux, les hanches, le dos et les jambes. Elle augmente la flexibilité de la colonne vertébrale et nous apprend à corriger les alignements incorrects. Elle améliore aussi le fonctionnement des reins. Elle élimine les tensions dans le bas du dos et tonifie la zone sacro-iliaque . 

C'est une posture de niveau 2 car elle demande de bien connaitre son corps et de pouvoir bien ressentir la tension des muscles. Elle ne doit pas se prendre en force à tout prix mais doit permettre de bien se concentrer sur l'équilibre et l'étirement de toute la partie avant du corps. 



mardi 5 novembre 2024

Séance de Hatha du 7 novembre 2024 - Les messages de nos résistances


Les résistances sont des forces quasi invisibles qui nous empêchent de faire les choses que nous souhaitons. Dans la vie courante elles se manifestent lorsque par exemple on s'apprête à débuter une activité et qu'on la remet au lendemain . Il arrive ainsi très souvent que l'on donne priorité à une distraction : je vais regarder mes mails, je vais regarder la TV, ou bien on argumente avec soi-même afin de saboter quelque projet que l'on voulait réaliser. 

La résistance se situe ainsi entre le moment présent et là où l'on voudrait être : dormir au lieu de se lever pour faire du yoga, jouer à l'ordinateur au lieu de méditer , boire une bière au lieu de respirer . On souhaite donc une gratification immédiate plutôt qu'un mieux être dans l'avenir ... et c'est le piège dans lequel nous tombons très souvent avec le yoga . En effet, il faut patienter parfois longtemps pour que la pratique  puisse nous procurer des effets durables. 

Les résistances sont donc le premier frein à la mise en oeuvre de notre intention et c'est pourquoi il est si important de s'y intéresser et aussi de chercher à comprendre les messages qu'elles nous transmettent . Pendant la pratique elles se manifestent sur 3 plans : physique, émotionnel et mental :


Le niveau physique est le premier niveau de résistance qui se manifeste par une sensation dans le corps. On sent cette limite lorsque les muscles tendent à se contracter pour ne pas aller plus loin. Généralement on bloque sa respiration lorsqu’on sent une tension et une résistance des tendons, des muscles ou bien même des articulations. On commence à trembler et on peut ressentir comme une brûlure en retenant son souffle. On se dit : c'est trop dur pour moi, je n'ai plus envie de continuer. 


Le niveau émotionnel de résistance se manifeste par un ressenti désagréable.  On ressent une envie de sortir de la posture que ce soit du fait d’une peur (on a peur de se faire mal) , un ressenti d'irritation, d'impatience, d’une déception ou d’une tristesse, d’une anxiété diffuse, d'un sentiment d’abandon … sans raison apparente. Parfois on se dit que tout va bien, qu'on  est à l'aise et on ne ressent pas l'envie de poursuivre. En fait c'est comme si on s'engourdissait. 

On s'oppose à la manifestation d'une émotion car on considère que ce serait un aveu de faiblesse : un "masque"  risque de tomber et on veut éviter que cela n'arrive. 

Il est conseillé de saisir cet inconfort au vol :  quel est cet état émotionnel qui émerge  et d'où vient-il, quelle est l'émotion à l'origine de ce ressenti.


Au niveau mental la résistance se manifeste par un jugement. On a des pensées qu’il faudrait arrêter, qu’on ne pourra pas tenir, qu’on va trop loin, que tout cela ne sert à rien…qu’on a l’air stupide et qu'il ne se passe rien de spécial. Eventuellement on se sent frustré en se disant qu’on arrivera jamais à réussir cette posture. On se dit que c'est trop dur , qu'on n'est pas fait pour cette pratique . C'est d'ailleurs bien souvent une croyance qui est en cause que l'on pourrait qualifier de limitante. Une autre forme de résistance plus subtile est la distraction ...la tendance à se mettre en pilote automatique. On effectue la posture, mais en fait le mental est ailleurs sur le lieu de travail ou de nos prochaines vacances, on oublie de se concentrer sur la respiration, sur le ressenti ... En fait on fuit le moment présent pour ne pas ressentir et on  fait du yoga comme une simple activité physique distrayante. 

On peut éventuellement se mettre  ' à réfléchir ' à notre état émotionnel mais cela ne consiste pas à la perception des ressentis. 


Pour appréhender ces limites il est nécessaire de concentrer son attention au moment où une tension se manifeste nous empêchant d’exécuter pleinement la posture. Il est recommandé d’adopter l’attitude d’un témoin (amusé et curieux ) qui explore ces sensations, son ressenti  ou ses jugements avec compassion. En plus idéalement il faut lâcher-prise sur ses croyances.


Pour explorer la limite physique, le yogi utilise la respiration qu'il étire progressivement (longue et profonde inspiration et relâchement à l'expiration) tout en maintenant son attention sur l’endroit tendu. Il essaye de saisir comment les sensations fluctuent avec son souffle et ses mouvements (ou micro-mouvements ) . 


En ce qui concerne la limite émotionnelle, il est recommandé de s’arrêter quelques instants et d’activer le témoin en nous et de demeurer aussi présent que possible. On reprend calmement son souffle et on revient tout en douceur dans la posture pour observer la manifestation de l’émotion avec la conscience du moment présent. Il faut chercher la résonance avec la substance de l'état émotionnel au moment où l'inconfort se manifeste. 

Cette manière de faire permet de libérer ainsi la résistance d'origine émotionnelle . 

Il est conseillé de se concentrer sur l'origine de son ressenti émotionnel : sentiment de rejet, d'humiliation, d'injustice, de trahison ...sans manipuler notre expérience. De cette manière nous allons intégrer nos charges émotionnelles . Et personne ne peut accomplir cela à notre place !


Pour ce qui a trait à la résistance  mentale, il est conseillé de prendre conscience des  jugements qui émergent , d’adopter une attitude conciliante de lâcher-prise, de reconnaissance des pensées qui surgissent, de remerciement pour le message transmis par le mental. Il faut simplement reconnaître que la résistance trouve son origine dans une de nos croyances ou d'une émotion (que le mental relaye)  et qu'il est naturel d'essayer de s'opposer au changement. Le mental tentera toujours de nous éloigner de ce qui se passe au niveau physique et émotionnel, il essayera de nous faire quitter la conscience du moment présent et de  ce qui est en train de se passer car le mental s'inscrit uniquement dans le temps : passé ou futur. C'est pourquoi il est si important de se concentrer sur sa pratique au moment présent , sur le ressenti et la respiration dans l'instant  afin de tirer la leçon de l'expérience et de la tentative de distraction . Dans ces cas,  une dose du pouvoir de la volonté (sans acharnement) pour trouver la tension juste est aussi souvent nécessaire pour lâcher-prise en réactivant son intention. Tout est une question d'équilibre : ni trop de tension pour lutter contre une résistance mentale , ni trop de détente qui nous entraine vers de la torpeur. 


En conclusion, le travail d’exploration des résistances physiques, émotionnelles et mentales est au coeur de la pratique du yoga. En apprenant à les connaitre on se prépare à les transcender afin d’approfondir sa pratique. 


P


Pendant la séance je reviendrai sur la posture de la charrue (Halasana en sanskrit) que l’on est invité à pratiquer souvent tellement ses effets bénéfiques sont grands  notamment sur les glandes endocrines et le pancréas. Elle régularise notre 5eme centre d'énergie, celui de la gorge. En plus elle améliore la souplesse de la colonne vertébrale, tonifie le système nerveux, fortifie les muscles dorsaux tout en stimulant la rate, le foie et la digestion. Elle détend la nuque, le cou et les épaules ainsi que les ischions-jambiers . Cette postures soulage tout particulièrement les tensions dans la colonne vertébrale.