samedi 26 juillet 2025

Séance de Yin du 4 aout 2025 à 20h - Libérer les hanches !


Après avoir exploré les pieds, puis les genoux, nous poursuivons notre voyage au cœur du corps avec une région aussi puissante que souvent négligée : les hanches. Cette zone charnière est à la croisée de multiples dimensions – physique, émotionnelle, énergétique – et mérite toute notre attention.


Une zone oubliée… jusqu’à ce qu’elle parle


Ce n’est souvent que lorsqu’elles deviennent douloureuses, rigides ou limitantes que l’on commence à s’intéresser aux hanches. Beaucoup de débutants en yoga découvrent à quel point cette zone manque de souplesse… mais aussi de force. Pourtant, les hanches jouent un rôle central dans notre équilibre, notre mobilité et la fluidité de nos mouvements.


Les causes d’un déséquilibre dans cette région sont nombreuses : postures assises prolongées (voiture, travail de bureau…), sports asymétriques (tennis, football…), mais aussi traumatismes anciens et émotions non intégrées.


L’anatomie en mouvement : flexibilité et stabilité


Sur le plan anatomique, les principaux muscles impliqués sont les fléchisseurs de la hanche : le psoas, les quadriceps et les adducteurs. Lorsqu’ils sont raccourcis ou tendus par manque d’activité ou par déséquilibres posturaux, ils peuvent affaiblir les muscles extenseurs situés à l’arrière (comme les fessiers), contribuant ainsi à une lordose lombaire. Cette cambrure excessive du bas du dos peut provoquer des pincements vertébraux, des douleurs lombaires ou une irritation du nerf sciatique.


Il est donc crucial de maintenir des hanches ouvertes, toniques et souples, non seulement pour préserver la santé du dos, mais aussi pour prévenir une cascade de compensations dans le reste du corps.


Un trésor yogique : explorer la richesse des postures


Les maîtres yogis l’ont bien compris : les hanches méritent une attention particulière. Le yoga regorge de postures qui travaillent cette région, chacune avec sa spécificité. Parmi elles, on retrouve :

  • Le papillon et la grenouille pour l’ouverture des adducteurs

  • Le lézardle dragon et les guerriers pour les fléchisseurs de hanche

  • Le pontle demi-pont pour la chaîne postérieure

  • Le pigeon, que nous explorerons aujourd’hui en détail


Un point fondamental dans l’approche des hanches est le travail sur l’antéversion (bascule du bassin vers l’arrière) et la rétroversion (bascule vers l’avant), que l’on découvre dans des postures comme la vache et le chat. Ce jeu d’oscillation associé à la respiration permet de réveiller doucement le bassin, d’en libérer les tensions et de prévenir les douleurs lombaires.


Les hanches, carrefour émotionnel et énergétique


Sur le plan subtil, les hanches sont intimement liées au deuxième chakra (Svadhisthana), siège de nos émotions, de notre sensualité, de notre relation au plaisir et à la créativité. Lorsque des émotions telles que la culpabilité, la frustration ou le refus d’intimité s’y logent, elles contractent les muscles de manière inconsciente, entraînant des tensions persistantes.


Le yoga nous invite à aller à la rencontre de ces mémoires corporelles. Il ne s’agit pas d’analyser, mais de ressentir, d’accueillir sans jugement, avec une respiration consciente et un esprit d’exploration. Parfois, cela demande du courage, car ouvrir les hanches, c’est aussi s’ouvrir à soi.


En y amenant le souffle – notre prāṇa, énergie vitale – nous pouvons apprendre à écouter ce que nos hanches ont à nous dire.


La symbolique des hanches : enracinement et transformation


Les hanches, situées entre ciel et terre, symbolisent à la fois la racine et le mouvement. Elles sont associées à nos instincts de survie, à la procréation, à notre ancrage familial (le bassin étant lié à l’enfance et aux racines). Mais elles incarnent aussi notre capacité à nous adapter, à prendre des décisions, à embrasser le changement.


Dans la médecine chinoise, des douleurs persistantes aux hanches peuvent révéler une peur d’avancer, une résistance au changement, voire une crainte de se transformer. C’est pourquoi les ouvrir, c’est aussi s’ouvrir à la vie et à ses métamorphoses.


Posture phare : 



La posture du pigeon, dans ses nombreuses variantes, est une posture clé d’ouverture des hanches. Elle étire profondément les fessiers, les rotateurs externes, le psoas et les muscles fléchisseurs. C’est aussi une posture de relâchement profond, qui peut faire émerger des émotions subtiles.


Elle est particulièrement bénéfique pour :

  • Redonner de la souplesse aux hanches et aux fessiers

  • Soulager les douleurs dues à une position assise prolongée

  • Favoriser l’ancrage émotionnel et la détente mentale

  • Stimuler la circulation énergétique dans le bas du corps


💡 Précautions : si la souplesse des hanches est limitée, il est essentiel de protéger les genoux en plaçant un support sous la fesse de la jambe avant ou en choisissant une version sur le dos (le pigeon allongé). Il faut également veiller à ne pas cambrer excessivement le bas du dos, en activant légèrement le centre (bandhas) et en guidant la posture par le souffle.


Conclusion

Les hanches sont une invitation à la fluidité, à l’accueil et à la transformation. En apprenant à les mobiliser, à les écouter, à les délier avec respect et constance, nous libérons bien plus que des tensions physiques : nous offrons à notre être l’opportunité de s’ouvrir à la vie, avec force et douceur.