A plusieurs reprises, je vous ai proposé d'expérimenter et explorer consciemment pendant les séances vos limites en vous invitant à sortir de votre zone de confort mais sans aller trop loin. La limite marque le début des résistances.
C'est une étape que d'accepter ses limites pour ensuite commencer à travailler à partir de cette prise de conscience. En aucun cas il ne faut passer en force (car le yoga ne devrait jamais faire de mal) mais plutôt chercher à comprendre l'origine des résistances : c'est de cette manière que l'on apprend à se connaître et à évoluer vers un plus grand bien-être.
Ces résistances peuvent être de trois types : physique, émotionnelle ou mentale.
Au niveau physique on ressent cette limite lorsque les muscles tendent à se contracter pour ne pas aller plus loin. Généralement on bloque sa respiration lorsqu’on ressent une tension et une résistance des tendons, des muscles ou bien même des articulations.
On commence à trembler et on peut ressentir comme une brûlure en retenant son souffle.
Au niveau émotionnel , on ressent une envie de sortir de la posture que ce soit du fait d’une peur (on a peur de se faire mal) , du ressenti d’une déception ou d’une tristesse, d’une anxiété diffuse, sentiment d’abandon … sans raison apparente.
Au niveau mental, on a des pensées qu’il faudrait arrêter, qu’on ne pourra pas tenir, qu’on va trop loin, que tout cela ne sert à rien…qu’on a l’air stupide. On se sent frustré en se disant qu’on arrivera jamais à réussir cette posture.
Pour appréhender ces limites il est nécessaire de concentrer son attention au moment où une tension se manifeste nous empêchant d’exécuter pleinement la posture. Il est recommandé d’adopter l’attitude d’un témoin (amusé et curieux ) qui explore ces sensations avec compassion.
Pour explorer la limite physique, le yogi utilise la respiration pour concentrer son attention sur l’endroit tendu. Il essaye de comprendre comment les sensations fluctuent avec son souffle et ses mouvements (ou micro-mouvements ) .
En ce qui concerne la limite émotionnelle, il est recommandé de s’arrêter quelques instants et d’activer le témoin en nous. On reprend calmement son souffle et on revient tout en douceur dans la posture pour observer la manifestation de l’émotion.
Pour la limite mentale, il est conseillé de ne pas porter de jugement, mais plutôt d’adopter une attitude conciliante de lâcher-prise, de reconnaissance des pensées qui surgissent, de remerciement pour le message transmis par le mental.
En conclusion, le travail d’exploration des limites physiques, émotionnelles et mentales est au coeur de la pratique du yoga. En apprenant à les connaitre on se prépare à les transcender afin d’approfondir sa pratique. Pour les débutants, le yin yoga est un moyen approprié pour y arriver car la durée des postures permet de développer la concentration nécessaire à la prise de conscience des limites. Lorsque la capacité de concentration s’est développée, il sera plus aisé d’expérimenter ses limites avec le flow yoga qui est plus dynamique ou le hatha yoga qui fait davantage appel aux muscles.
Au cours de la séance je reviendrai sur une variante du lézard qui est un posture d’ouverture des hanches et du bassin. Elle étire les muscles ishio-jambiers, les fléchisseurs de hanches et les quadriceps.
Elle travaille aussi le muscle ilio-psoas qui fait le lien entre le bassin et la colonne vertébrale en y faisant circuler l’énergie souvent bloquée à cet endroit. En effet, le psoas réagit très fortement aux peurs et stress. De plus les postures assises ne permettent pas au psoas de s’étirer convenablement accumulant ainsi les tensions.