mardi 5 août 2025

Séance de Hatha du 11 aout 2025 20H - Prendre soin de son dos

Prendre soin de son dos grâce au yoga : entre structure physique et mémoire émotionnelle


Nous poursuivons notre exploration du corps à travers le yoga, en nous arrêtant cette fois sur une zone centrale : le dos. Combien de personnes découvrent le yoga parce qu’elles souffrent de dorsalgies ou de lombalgies chroniques ? Nombreuses, assurément. Le mal de dos est même l’une des premières causes d’arrêts de travail et d’invalidité. Ce qui désespère souvent la médecine, c’est que dans l’immense majorité des cas, l’origine de la douleur reste floue, voire inconnue.


À peine 5 % des douleurs dorsales seraient liées à une pathologie grave. Pour le reste, on se tourne vers le yoga — parfois en dernier recours — pour retrouver un peu de liberté de mouvement et de confort. Mais si l’on en croit les maîtres yogis, il vaudrait mieux commencer par là…


Le dos, entre structure et oubli


Le dos souffre souvent en silence. Il pâtit de nos mauvaises postures sur le canapé, devant l’ordinateur ou au volant, et de notre sédentarité. S’il manque de tonicité et de structure musculaire, les petites tensions se transforment en douleurs persistantes, qui peuvent aller jusqu’à troubler le sommeil.


Or, les muscles du dos sont sollicités dans presque tous les gestes de la vie quotidienne. On en compte pas moins de 244 ! Les plus connus sont :

  • le grand dorsal, qui permet d’abaisser les bras et de ramener les coudes vers l’arrière,

  • les trapèzes, qui élèvent les épaules et rapprochent les omoplates,

  • les lombaires, qui redressent le buste.


Grâce à la pratique du yoga, nous pouvons renforcer progressivement ces muscles, assouplir la colonne, libérer la respiration, et retrouver une posture plus naturelle, plus droite, mais aussi plus fluide.


Des postures pour apaiser et renforcer


La colonne vertébrale est comme un axe de vie : elle mérite attention, écoute, et respect. En yoga, de nombreuses postures permettent :

  • de soulager les douleurs : Balasana (posture de l’enfant), Bhujangasana (le cobra), Sphinx, ou encore Anahatasana (le cœur aimant),

  • de renforcer la musculature : Adho Mukha Svanasana (le chien tête en bas) pour le haut du dos, Utkatasana (la chaise) pour le milieu du dos, Setu Bandhasana (le pont ou demi-pont) pour le bas du dos.


Mais la seule tonicité musculaire ne suffit pas toujours à apaiser les douleurs. Car le corps se souvient de ce que l’esprit oublie


Le dos, miroir des émotions


On connaît tous l’expression : « J’en ai plein le dos ». Et ce n’est pas une simple image. Le stress est l’un des principaux responsables des tensions dorsales. Il provoque contractions musculaires, inflammations, poussées d’arthrose… et parfois même un mal de dos qui dissimule une dépression latente.


La médecine psychosomatique nous apprend que le dos encaisse ce que nous ne pouvons pas exprimer :

  • La zone lombaire basse : insécurité, instabilité financière.

  • La zone lombaire haute : attachement, manque de confiance.

  • La zone du cœur : blessures affectives, manque d’amour de soi.


Le dos devient ainsi le révélateur d’un trop-plein émotionnel, d’un fardeau que l’on porte seul, de cette envie d’être reconnu qui nous pousse à en faire toujours plus… jusqu’à l’épuisement.


Prendre le temps de sentir, respirer, intégrer


Face à ce mal-être, la conscience corporelle est un outil précieux. Il ne s’agit pas seulement de bouger, mais de ressentiraccueillir et intégrer.


Quand une émotion puissante surgit dans le corps, le meilleur réflexe est souvent de faire une pause. S’asseoir ou s’allonger, respirer profondément pendant plusieurs minutes, laisser les larmes ou les tremblements venir si besoin. Et si l’on sent que le moment est propice, accompagner cette phase d’un retour vers le corps à travers des postures douces — comme la posture de l’enfant — suivie d’une assise silencieuse, pour digérer et intégrer ce qui a été touché.


C’est un travail de libération intérieure. Parfois invisible de l’extérieur, mais fondamental.


Conclusion : soulager le dos, alléger le cœur


Les douleurs dorsales ne sont pas que mécaniques. Elles parlent de nous, de notre histoire, de ce que nous portons sans toujours oser le dire. Le yoga peut nous aider à ne plus « tourner le dos » à nos émotions, mais au contraire à les accueillir, à les traverser, à nous alléger.


En ce sens, le mal de dos est une invitation à changer de posture intérieure, à alléger son sac à dos émotionnel, à ne plus tout porter seul·e.


Posture cible de la séance : Setu Bandhasana, le demi-pont




Nous avons choisi comme posture phare le demi-pont, pour sa capacité à renforcer les muscles du bas du dos, à ouvrir la poitrine et à créer une sensation de stabilité tout en laissant circuler l’énergie. Elle symbolise aussi cette idée de “pont” entre les dimensions physiques et émotionnelles du mal de dos.


La posture du demi-pont permet de tonifier les fessiers, les ischio-jambiers et les lombaires, tout en libérant le diaphragme et en stimulant le chakra du cœur. Elle invite à la fois à l’enracinement et à l’ouverture.