mercredi 29 mai 2024

Séance de Yin du 30 mai 2024 - Géométrie du corps et alignement

Quelle est l'importance des alignements dans la pratique du yoga  ?  Est-ce une option que l'on ajoute à sa pratique au fur et à mesure que l'on devient un pratiquant avancé  ? 


La réponse est claire : il faut toujours respecter les alignements que l'on soit débutant ou expert  et je vous explique pourquoi . 


Tout le monde comprend que si l’on souhaite qu’une machine fonctionne correctement il faut que l’appareil soit réglé et que ses pièces soit en ligne . (NB Le verbe aligner trouve son origine dans le tissage du lin). Si ce n'est pas le cas, on conçoit très bien que la machine finira par s'enrayer plus ou moins rapidement et qu'elle ne donnera plus les résultats escomptés . Pour votre corps c'est pareil : il a besoin que l'on respecte sa géométrie pour fonctionner correctement .  Cette géométrie concerne toute la vie courante que vous soyez assis, debout ou couché et même lorsque vous dormez. 


Plus concrètement cette tendance à une  mauvaise géométrie du corps  se manifeste dans la vie de tous les jours par exemple lorsqu' un pied ou une jambe supporte constamment plus le poids du corps que l’autre, lorsqu’on dort systématiquement sur une des épaules, lorsqu’on s’assied régulièrement plus souvent sur un des fessiers, lorsqu’on porte un sac plus souvent avec un bras qu’avec l’autre ….Ces comportements finissent par modifier à terme la structure du corps entrainant de l’inconfort qui se transforme en douleur avec le temps et ensuite progressivement affecte votre morphologie . Malheureusement on accorde plus  d’importance au  visage qu’à la manière dont on pose ses pieds au sol !


Plus largement les alignements ne concerne pas que le corps physique (alignement externe) mais également nos émotions et notre mental. Pour un yogi , il est aussi de première importance de vivre ses émotions avec intégrité et sans rejet. Autrement elles sont capables de modifier  notre comportements en créant des « désalignements « si nous n’arrivons pas à les transcender. La difficulté d'exécuter une posture avec un bon ajustement  est souvent le signe qu'une émotion nous travaille : c'est évident dans les postures d'équilibre ou d'inversion mais pas uniquement. 

 Il en est de même du mental car les ‘désalignements’ qu’il nous impose dans notre vie ne sont pas à négliger : ils nous éloignent le plus souvent de la conformité avec notre vrai-moi et introduisent dans nos attitudes  des incohérences . Les paroles et les actes deviennent  contradictoires, on souhaite une chose et on en  fait une autre ...


 A titre personnel je dirais même que l’alignement ( interne) sur 'qui on est vraiment' et sur les émotions est plus important que l’alignement des os et des organes. En effet, si on est concentré, centré, présent et témoin de ce qui se passe en nous , le corps trouvera plus facilement ses ajustements de manière naturelle.  



Au delà des alignements physiques, émotionnels et mentaux des positionnements corrects entraînent  une circulation optimale de l’énergie car celle-ci  ne peut se faire que suivant une certaine géométrie du corps. Je ne prétends pas des alignements parfaits car c’est tout l’art de la pratique que de se rapprocher de la perfection. Si les alignements étaient parfaits y compris avec nos émotions et notre moi-intérieur il n’y aurait probablement pas de nécessité pour nous de pratiquer. De plus il est possible d’être très souple mais de manquer de force musculaire nous empêchant d’atteindre l’alignement souhaité et à l’inverse on peut avoir une bonne musculature mais manquer de souplesse . L’alignement optimal est celui où l’on ressent une sensation de stabilité , où l'équilibre en nous s'établit progressivement et que l'énergie circule  sans entraves . 

Il est celui où l'on prend en compte sa morphologie et son historique personnel. Il ne s'agit pas d'entrer dans une zone d'inconfort et de tension telles que l'on va à contre-sens de ce que l'on recherche dans le yoga : la relaxation, le lâcher-prise ou tout simplement une meilleure conscience de ses propres limites . 



Chercher à atteindre un alignement optimal  c’est aussi une forme de méditation en mouvement avec l'activation de notre conscience témoin. Cela nous focalise sur notre limite d’inconfort qu’il n'y a pas lieu de dépasser ainsi que sur la stabilité de la posture qui dépend très souvent d'un positionnement correct. 

En travaillant l’alignement dans la pratique d’une posture on apprend à connaitre ses muscles et à les construire , comment placer son articulation et à la renforcer sans lui faire du tort. Au début le mental  joue un certain rôle  lorsqu’on recherche le bon positionnement mais avec le temps cette recherche  doit être de plus en plus guidée par votre ressenti. Bien entendu l’enseignant peut vous indiquer ce qui va de travers dans la posture, mais il est plus bénéfique que le pratiquant le découvre par lui-même .



J’ai simplement envie de conclure en écrivant que chercher l'alignement optimal  est une forme de géométrie sacrée  qui peut guider l'ensemble de notre vie : c’est aller à la rencontre  de notre équilibre physique, émotionnel et mental et même spirituel .





Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du lacet (Yin) ou de la tête de vache (hatha)  qui permet une stimulation profonde des fessiers et une décompression de la colonne lorsqu'on pratique la flexion avant. Elle tonifie les ligaments des genoux et on considère qu'elle est bénéfique pour ceux qui souffrent de l'arthrite de ceux-ci.   Elle est exigeante pour l'articulation des hanches en travaillant leur ouverture. Pour certains les chevilles et les genoux constituent une difficulté aussi je proposerai une variante (le demi-lacet) pour les débutants. En travaillant la respiration (nombril vers l'intérieur) on libère des rigidités au niveau de la zone pelvienne. Elle est aussi considérée comme une posture méditative. 

samedi 25 mai 2024

Séance de flow du 27 mai 2024 - Le piège de la reconnaissance

Pourquoi devons nous nous intéressés à nos besoins de reconnaissance ? Est-il  préférable de les ignorer ou bien doit-on chercher à s'en libérer ? Qu'est-ce que ceux-ci ont à faire avec notre bien-être et le yoga ? En quoi influencent-ils notre énergie et nos pensées ? Faut-il en chercher les causes ? 


Tout d'abord il faut réaliser que la plupart d'entre nous a une tendance naturelle à chercher de la reconnaissance car  nous croyons que pour notre survie, notre sécurité et nos plaisirs il est essentiel de nous appuyer sur la force de notre famille, d'un groupe ou d'une communauté. Cette adaptation sociale s'est construite en exploitant notre besoin de reconnaissance : au début nous cherchions l'approbation de nos parents et de nos proches  , ensuite celle des professeurs et enfin plus tard celle de nos employeurs ainsi que de nos connaissances et amis. Cette adaptation progressive a modelé nos comportements, nos conditionnements et nos habitudes : ce qui fait qu'au bout du compte il est très difficile de vivre sans reconnaissance ;  c'est devenu un besoin primordial !

En conséquence et dans les faits, la crainte d' un manque de reconnaissance  influence nos décisions, nos attitudes  et bien souvent les choix fondamentaux de notre vie . Malheureusement cela nous entraine vers une difficulté fondamentale :  ne plus être 'qui on est vraiment'. Nous perdons notre authenticité et notre pouvoir intérieur car nous avons peur du regard de l'autre. 

La conséquence la plus dommageable est que dans cette situation nous allons perturber en profondeur le fonctionnement de notre système énérgétique. Nous allons utiliser l'énergie  du plexus solaire pour projeter une image qui ne nous correspond pas vraiment. C'est un gaspillage énorme, car cette disparité entre qui nous sommes vraiment et le personnage dont nous jouons le rôle est source de pensées récurrentes, de perturbations déstabilisantes ainsi que de difficultés à passer au centre supérieur suivant : celui du coeur (4éme chakra).  Faire dépendre nos besoins de reconnaissance (3ème chakra) de notre survie (1er chakra) ou de nos plaisirs (2ème chakra)  c'est inverser la hiérarchie des centres énergétiques : c'est mettre un centre supérieur sous la dépendance d'un centre inférieur . 

Pour passer au coeur et trouver la paix intérieure ,  il faut accepter qui on est vraiment, et vivre authentiquement sa vie . Il faut apprendre à rechercher la reconnaissance à l'intérieur de soi et ne plus l'attendre des autres pour sa survie ou ses plaisirs. Il faut arrêter de se battre avec soi-même et  se juger . Travailler à l'estime de soi et à la confiance en soi  apportera la joie qu'il n'est pas possible d'obtenir en cherchant l'approbation des autres. Lorsqu'on fait face à des échecs et que l'on se tourne vers les autres pour puiser dans leur énergie , c'est justement le moment d'aller chercher à l'intérieur de soi le réconfort et le pardon . C'est le moment de comprendre que chaque moment difficile est une expérience qui a quelque chose à nous apprendre, c'est une marche que l'on doit gravir pour monter plus haut : c'est cette énergie de l'acceptation  qu'il faut apprendre à mobiliser pour trouver le calme  intérieur. 

Trouver l'amour de 'qui on est vraiment' et rétablir la confiance en soi est une étape primordiale du yoga : avoir la gratitude pour son corps et pour ce qu'il nous permet d'accomplir au quotidien , laisser s'exprimer ses émotions et comprendre  ses résistances, être l'ami de son mental et non son esclave sont toutes des manières de se donner soi-même la reconnaissance que l'on attend tellement des autres. C'est une démarche active de responsabilisation, d'expression de son pouvoir intérieur et certainement pas de dépendance. 




Au cours de la séance je reviendrai sur une variante de la posture du chameau qui étire le dos, ouvre la cage thoracique et assouplit les épaules. C'est aussi un excellent exercice de tonification des muscles des cuisses. Elle assouplit aussi la nuque, la colonne vertébrale et les hanches.

Pour certaines personnes, cette posture n'est pas facile à maitriser, car elle les crispe et leurs donne une sensation de malaise. Parfois elles ont aussi difficile à contrôler le souffle pendant la posture.

Pourtant elle est très bénéfique car en plus de ses effets physiques, elle agit sur le mental et permet aussi une bonne ouverture de la circulation de l'énergie au niveau du coeur et du plexus solaire . Les mains en Namasté avec les pouces sur la zone entre les sourcils signifie la demande d’ouvrir notre intuition à la compréhension et à l'acceptation des expériences vécues. 


mercredi 22 mai 2024

Séance de Hatha du 23 mai 2024 - S'affirmer avec volonté et courage

 Au travers de la pratique du yoga nous cherchons tous à atteindre une amélioration de notre santé , de notre bien-être , de nos conditions de vie. Mais cette recherche n'est-elle pas en contradiction avec la philosophie  même du yoga qui nous explique que nous souffrons à cause de nos désirs. Comment concilier le souhait  d'une vie meilleure et ne pas être dépendant de nos désirs ?  Comment trouver le chemin du nirvana , de l'apaisement intérieur ,  et passer au delà de la souffrance ? 

Il est d'abord assez clair pour la plupart que si la vie est dominée par des désirs constants , il est difficile d'atteindre une véritable satisfaction. Avec un peu de réflexion on arrive très rapidement à la conclusion que ce n'est pas pas là que réside le véritable bien-être. 

Si on creuse un peu on découvre que la plupart de nos désirs ont une composante émotionnelle : de la peur, de la méfiance,  de l'arrogance, de la fierté, de la curiosité  . L'émotion est donc toujours là au tournant pour alimenter la pulsion qui nous guette. Est-ce à dire qu'il faut mettre nos émotions sous contrôle pour maitriser nos désirs ? Je n'irai pas jusque là mais je considère que la connaissance de nos émotions et de la manière dont elles façonnent notre vie est une étape importante vers l'apaisement de nos désirs. 

A chaque instant nous vivons des expériences de toutes natures et ce sont pour la plupart nos désirs et émotions qui mettent en place les conditions pour qu'elles surviennent. Ensuite tout dépend comment nous vivons ces expériences : si nous les abordons comme un processus d'apprentissage et de changement intérieur ou si nous nous y opposons  en n'y voyant aucune signification. 

Dans le yoga on considère que le chemin est le but : lorsque qu'on a une difficulté de santé ce qui compte c'est d'apprendre à la surmonter , lorsque qu'on a un conflit relationnel ce qui importe c'est comment on va l'appréhender , lorsqu'on a un échec professionnel l'essentiel est de comprendre le processus qui nous y a amené ... Bien entendu on sera satisfait du succès à l'arrivée mais l'essentiel aura été la leçon de l'expérience. 

Ce qui  qui nous manque souvent pour la transformation intérieure c'est la volonté et le courage : deux graines que le yoga fera germer grâce à la pratique. Pratiquer c'est apprendre à affirmer qui nous sommes vraiment et aussi ce que nous voulons. Il n'est pas possible de s'adonner au yoga sans une certaine discipline que l'on pourrait qualifier de maîtrise de soi ou force de caractère. Cette force intérieure se manifeste par une grande énergie, le calme intérieur, la patience ainsi que de  la compassion pour tous ceux qui errent dans l'ignorance ( et pas de la fierté parce qu'on s'imagine être un pratiquant avancé alors que d'autres galèrent) . 



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture inversée (trépied). J'ai choisi cette posture pas seulement pour ses bénéfices physiques mais également émotionnels/mentaux car elle demande du  courage et de volonté pour les débutants. J'expliquerai pour ces derniers la première étape pour tester son équilibre et la possibilité de s'engager  de manière simple. En aucun cas il ne faut forcer ses limites mais au moins dans un premier temps en prendre conscience pour y revenir après avoir digérer ses résistances . Elle est considérée comme plus qu'une posture vous apprenant à cheminer vers votre intention avec courage et détermination. Symboliquement c'est mettre le coeur au dessus de la tête en apprenant à avoir la foi et la confiance en soi et dans ses capacités. 





vendredi 17 mai 2024

Séance de Yin du 20 mai 2024 - Pratiquer c'est d'abord 'ressentir' !

Combien de fois par jour vous pose-t-on la question : comment vas-tu ? Et combien de fois répond-t-on machinalement : bien, ça va ça va , ...Pourtant si on accordait de l'importance à la question on devrait presque s'arrêter quelques instants plonger en soi et se demander comment puis-je y répondre avec sincérité ? Mais pourquoi ne fait-on pas cette démarche ? 

Il y a souvent plusieurs raisons à cela : on pense que ce n'est pas important ni pour soi ni pour les autres, ou bien on n'a pas envie de partager  ou bien carrément on ne sait pas ce qui se passe à l'intérieur de soi. Comme on se doit de répondre , on cherche souvent la réponse à l'extérieur de soi ( la météo, les catastrophes , des événements ...)

Le ressenti est mis au second plan car nous avons développé avec le temps des stratégies d'évitement de ce qui nous dérange , nous fait souffrir ou pénible à vivre. Ces stratégies de fuite nous les vivons tous à un moment donné : on boit un coup , on s'offre une friandise , on se branche aux réseaux sociaux . 

Pour le yogi ces stratégies n'apportent aucun bénéfice et consomme inutilement l' énergie qu' il  pourrait consacrer à mettre en oeuvre ses  intentions. C'est pourquoi, dans la pratique du yoga chacun est invité à se brancher à nouveau sur son ressenti pour ouvrir à nouveau la porte qui mène au bien-être que l'on a souvent refermée. Ressentir est certainement aussi important que copier le posture que vous êtes invités à mettre en oeuvre et voici pourquoi :

La première raison est qu'en négligeant le ressenti vous vous couper de ce que vous vivez dans l'instant et que cela peut-être un signe que vous ne vous faites pas assez confiance. Vous vous  attendez à ce que l'extérieur détienne une vérité plus haute que la vôtre. On n'est pas relaxé parce qu'on en a l'air mais parce qu'on l'est vraiment. Et cela nécessite une prise de conscience de comment on se sent à l'intérieur de soi-même.

La deuxième raison est qu'avec le ressenti on apprend à connaitre ses limites, ses résistances et à doser son effort pour découvrir le début de sa zone d'inconfort qui est la plus profitable dans la pratique du yoga. Si vous n'entrer pas dans la zone d'inconfort les bénéfices physiques et émotionnels sont très limités et si vous luttez trop contre vos limites vous vous affaiblissez énergétiquement ce qui n'est pas le but recherché par la prise des postures. 

La troisième raison est que le ressenti est la clé pour maitriser la circulation énergétique. Le ressenti développe la concentration. Celle-ci  en augmentant permettra avec la conscience  de fluidifier le passage de l'énergie là ou c'est nécessaire . 

La quatrième raison est qu'avec le ressenti vous apprenez à écouter votre couple corps/emotions  et ses messages. Ces messages sont essentiels pour améliorer votre discernement et corriger votre trajectoire de vie. Votre corps vous parle au travers du ressenti sans le filtrage du mental qui est automatiquement en arrière-plan lorsque vous êtes attaché à votre ressenti. 

Si vous pouvez admettre ce qui vient d'être écrit tant mieux sinon je vous invite à expérimenter ce que le ressenti peut vous apporter dans votre pratique et plus largement dans votre vie quotidienne .

Comment faire pour aborder le 'ressenti' ? 

Pour le débutant le plus facile pour l'apprivoiser est d'avoir une pratique lente telle que dans le Yin yoga car la rapidité ajoute un niveau de difficulté (ressentir dans l'action) .

Pour celui qui a difficile à ressentir, je conseille  des micro-mouvements accompagné d'un accent  sur l'expiration ou l'inspiration en fonction des  postures. 

Pour celui qui est plus avancé le ressenti mènera naturellement aux émotions et aux pensées. il est alors essentiel de manifester son ouverture sinon on revient à la case de départ . 

Le plus simple est de se concentrer sur une zone particulière du corps et de voir ce qui attire votre attention dans celle-ci : sensation de chaud, froid, tension, d'élasticité, lourdeur, fatigue, tremblement, ...

Ensuite écouter ce que signifie le message :  est-ce un besoin physique/émotionnel  (repos, affection, changement ...). Ne pas juger  (en se demandant quoi faire ) mais plutôt s'observer et s'écouter et si une orientation, une connexion est suggérée ou une idée mise en avant . Ne pas insister,  la réponse devrait venir rapidement et naturellement. Il est  inutile de ruminer, il vaut mieux dans ce cas lâcher-prise et y revenir à l'occasion dans le calme. 

Je le dis franchement ce n'est  pas une pratique évidente pour le novice et en particulier pour ceux qui ont refermé les portes du 'ressenti' depuis longtemps.  Ensuite  chacun progressera en fonction de sa propre personnalité et de son vécu . 

 




La posture du grand angle est considérée comme ‘faisant un bien fou’. C’est une très bonne posture pour expérimenter ses limites. Elle soulage et tonifie les jambes, le ventre et les reins. On estime qu’elle entretient la jeunesse en tonifiant toute la zone du bassin et en donnant de plus de la souplesse aux hanches. Elle permet de bien mettre en évidence les tensions et les noeuds au niveau du plancher pelvien.


mardi 14 mai 2024

Séance de flow du 16 mai 2024 - Les fascias c'est quoi ?

Lors de la dernière séance je vous ai entretenu du corps émotionnel qui a une relation étroite avec les fascias . Et si certains saisissent facilement l'importance des émotions par contre rares sont ceux qui ont une bonne idée de ce que sont les fascias et de leur rôle sur notre santé.


Pour bien comprendre ce que sont les fascias , il suffit d’imaginer par exemple une orange et de se représenter les fascias comme les structures qui séparent les différents quartiers qui soutiennent la pulpe du fruit. C'est ainsi qu' ils entourent les muscles, les ligaments et les articulations.

Les fascias forment  un réseau complexe reliant le sommet du crâne aux orteils comme une toile d’araignée . Ils offrent au corps une unité fonctionnelle. Ils jouent aussi un rôle essentiel dans le maintien de la forme du corps. 


Les fascias sont constitués de 70 % d’eau permettant de bien gérer les contraintes physique et les tensions mécaniques. On considère que plus les fascias ont de l’eau et plus il nous permettent d’être fluide, dynamique et réactifs dans nos mouvements. Ils sont comme du gel : humide, moelleux et glissants . En cas de déshydratation il ne glissent plus les uns sur les autres et ne jouent plus le rôle d’amortisseur. 


Les fascias sont aussi appelés  tissus conjonctifs ou connectifs : des membranes plus ou moins élastiques capables de se contracter et d’influencer notre dynamique musculaire et articulaire et par là permettre la transmission des forces et le contrôle du mouvement. 


Le manque de mouvement dans certaines parties du corps entraîne le 'collage' des fascias causant des douleurs que l'on considèrent comme indéfinissables (non détectable par des méthodes conventionnelles comme de la radiographie).  Dans le cas par exemple des douleurs dorsales, certaines études démontrent que les disques intervertébraux ne seraient responsables que dans 20 % des cas le reste relevant de fascias 'coincés' ou bien devenant collant et durcissant par manque d'exercices. De plus le tissus fascial étant comparable à une large toile d'araignée les douleurs migrent à travers le corps. 


En plus du manque d'exercices, le stress joue également un grand rôle sur l'élasticité des fascias en entraînant  une rétractation, une crispation et aussi un effet de 'collage'. 


Par leurs étroites relations avec le système nerveux, ils participent à l’interconnexion de notre corps avec notre corps émotionnel . Les tensions faciales sont ainsi impliquées dans nos réactions émotionnelles et plus largement dans l’équilibre de nos centres énergétiques . 

Nos fascias possédent six fois plus de terminaisons nerveuses sensibles que nos muscles : ce sont donc des organes de perceptions  très importants pour l’écoute de notre corps.



Dans la pratique du yoga, on vise à créer des étirements dans la chaîne des fascias et cela dans toutes les directions . Les mouvements ou le maintien long des postures (comme dans le Yin) visent ainsi à développer  l’élasticité et la souplesse de notre réseau de fascias. De plus  en travaillant une zone , on fait profiter l’ensemble. Etant des tissus réactifs ,  ils  permettent également grâce à leur élasticité de bien répartir les forces dans le corps.


Ils nous aident particulièrement durant les exercices  à prendre conscience de notre niveau d’inconfort et de nos sensations. L’innervation sensitive des fascias participe à la proprioception ou kinesthésie ( perception de la position ou du mouvement des différentes parties du corps) qui est essentielle pour la prise correcte des postures et des alignements. 


Des chercheurs ont également mis  en évidence le rôle particulier de la respiration sur les  fascias.  Le mouvement du diaphragme pendant la respiration en mobilisant son fascia musculaire  modifie la pression sur presque l’ensemble des fascias.  Ceci permet ainsi  par la respiration consciente d'approfondir son ressenti dans l’ensemble des zones du corps. 








Au cours de la séance je reviendrai sur une variante du lézard qui est un posture d’ouverture des hanches et du bassin. Elle étire les muscles ishio-jambiers, les fléchisseurs de hanches et les quadriceps.

Elle travaille aussi le muscle ilio-psoas qui fait le lien entre le bassin et la colonne vertébrale en y faisant circuler l’énergie souvent bloquée à cet endroit. En effet, le psoas réagit très fortement aux peurs et stress. De plus les postures assises ne permettent pas au psoas de s’étirer convenablement accumulant ainsi les tensions. 

Le lézard nous enseigne symboliquement qu'il faut savoir rester immobile lorsque la situation le requiert, et rester immobile ne signifie pas être passif mais avoir une meilleure vision de ce qui se passe autour de soi. 


samedi 11 mai 2024

Séance de Yin du 13 mai 2024 - Pourquoi s'intéresser au corps émotionnel ?

Cette fois  je propose de consacrer cette séance au corps émotionnel qui est notre part d'être où sont stockées nos émotions . Mais avant de nous étendre quelques peu sur celui-ci situons le dans le contexte général de l'être humain que je décris généralement suivant les concepts de : corps physique , corps émotionnel, corps mental et corps spirituel . Cette manière de présenter les choses doit nous aider à comprendre la réalité mais il faut être clair que cela n'est pas la réalité . Il en est de même pour  tous les autres  types de représentations comme ceux qui décrivent  l'être humain en tant que : corps , âme et esprit , ou bien la philosophie indienne qui se base sur les 7 enveloppes de l'être, ou bien encore de l'approche des anciens égyptiens avec ses 10 composantes matérielles et immatérielles de l’être...

Interrogeons nous d'abord sur la raison pour laquelle on s'intéresse au corps émotionnel dans la pratique du yoga car pour de nombreux adeptes elle est simplement une affaire de corps physique. Cette raison , on la trouve dans le fait que ce corps émotionnel a la capacité de booster notre énergie ou bien  au contraire de nous la soustraire et de nous empêcher d'expérimenter la félicité . Les émotions sont les transporteurs de l'énergie ( émotion vient du mot latin emovere qui signifie mettre en mouvement) et si les transporteurs font défaut ou ne travaillent pas de manière optimale l'énergie ne peut être présente là où elle devrait l'être pour accompagner vos réalisations ou vos intentions . Ces émotions sont directement liées à vos centres énergétiques avec une prédilection de certaines d'entre elles pour certains centres : la peur pour le premier centre , la culpabilité pour le deuxième , le manque de confiance en soi pour le troisième, l'amour  pour le quatrième, le jugement  ou l'acceptation pour le cinquième, l'harmonie pour le sixième et la paix pour le septième. 

Le corps émotionnel qui contient donc  ce stock d'émotions  se situe entre le corps physique et le corps mental : il est un peu coincé entre les deux qui sont dans un certains nombres de cas en conflit. Ainsi  le mental peut dire non alors que le corps dit oui sous l'influence du corps émotionnel et vice versa. Dans ces cas là,  seul le corps physique donnera l'heure juste : le mental mentira (voyez l'origine du mot) et la vérité de votre état se reflétera dans votre corps. C'est pour cela que je vous dis très souvent que votre corps est votre meilleur ami et votre messager le plus fidèle . Et c'est là où le yoga entre en jeu avec le développement de votre capacité à ressentir la vérité et à ne pas prendre en compte les mensonges du mental. 

Le yoga est là pour vous aider à devenir le témoin de ce qui passe en vous. Lors de votre pratique, vos résistances , vos blocages sont le signe que quelque chose doit être remis en place. La respiration et les mouvements font remonter à la surface les corrections émotionnelles qui sont nécessaires pour que l'énergie circule à nouveau librement. Au fur et à mesure des corrections, nous découvrons qui nous sommes au delà de la peur et de la souffrance émotionnelle que le mental essaye d'endiguer sans y arriver. C'est pour cela qu'il est tout le temps en activité : il est intrinsèquement le problème ! 

Dans le monde du mental et de la dualité on voit les émotions comme des couples antagonistes reflétant un cycle d'alternance de plaisirs et de souffrances : amour/haine, attirance/hostilité, paix/guerre, joie/tristesse ...Ce qui n'est pas le cas lorsqu'on est centré dans sa conscience témoin ou  lorsqu'on est simplement dans la présence pour le dire autrement . L'amour véritable n'entraîne pas de souffrance, il ne devient pas de la haine , la paix intérieure n'a pas d'opposé. 

C'est cela le yoga : être éveillé à ce qui se trame en nous dans l'instant ;  être simplement une présence témoin . De cette façon on quitte le discours du mental qui nous ramène sans cesse à la souffrance émotionnelle que ce soit de la colère, de la jalousie, du ressentiment , de la culpabilité ...





Au cours de la séance nous reviendrons sur la posture du pigeon qui est idéale pour ouvrir les hanches et renforcer le dos. Il y a plusieurs variantes de cette posture que l'on appelle le cygne en Yin yoga.  Dans la photo la posture est celle du pigeon au repos . Elle permet d'étirer le psoas en profondeur . Elle équilibre nos deux premiers centres énergétiques (racine et sacré) en lien avec nos besoins de sécurité, de stabilité, de confiance . C'est une posture qui a le don d'ouvrir la porte à nos émotions. Elle n'est pas considérée comme une posture facile mais au vu de ses bienfaits elle mérite qu'on la pratique souvent. 



mardi 7 mai 2024

Séance de Hatha du 9 mai 2024 - Plus d'égo c'est plus de souffrances !

Pour cette séance je voudrais vous inviter à vous concentrer sur le centre énergétique du plexus solaire. En effet,  si on comprend facilement le premier centre énergétique et le lien à la terre ainsi que celui de la sensualité et de son lien à l'eau, il est plus difficile de saisir ce troisième centre  car il a un rapport direct avec notre égo qui va filtrer automatiquement les informations dont nous avons besoin pour comprendre son fonctionnement. Il faut donc prendre du recul  et s'établir dans un niveau de conscience au dessus de la normale et apprendre à ressentir et saisir  comment ce centre façonne notre vie. 

Ce centre  correspondant aux notions de feu, de vitalité et de force. Son importance est relevée dans tous les arts martiaux, le qigongs chinois, et de même dans de nombreux écrits ésotériques des religions. Il s'agit presque d'un petit cerveau dans notre ventre.
La zone du plexus solaire est à un carrefour de notre corps : : nerf vague contrôlant nos intestins, réseau sanguin artériel qui capte l'oxygène des poumons, système nerveux para-sympathique ( celui qui gère nos fonctions automatiques celles dont normalement nous n'avons pas conscience ). 

C'est un centre profondément puissant car il est à la base des relations les plus importantes de notre vie : la famille d’origine, le couple, les relations de groupe , le sens de l’appartenance …
Il véhicule l’affirmation de soi aux yeux du monde, il est lié à la conscience de notre propre valeur et à notre pouvoir personnel (notre égo en d’autres termes : la représentation que l'on se fait de soi-même en tant que personne ). L'égo est directement lié au  premier centre énergétique car on considère que c'est la façon dont les autres nous considère qui assure notre survie : si les autres me trouve utile ils vont me protéger .  Il est donc le fondement de notre personnalité mais il est aussi notre plus grand facteur de souffrance ! En effet , l'égo s'est construit en fonction de l'interprétation de nos expériences.  C'est donc une construction virtuelle basée sur nos  perceptions qui peut être bien loin de la réalité. Pour s'épanouir et faut pouvoir mettre son égo de côté , assouplir ses convictions, admettre ses parts de responsabilité et ne pas être dépendant des autres pour se sentir bien . Quand le paraitre devient important je nie ma réelle mission de vie, mes valeurs, mes besoins . 


Ce centre fonctionne donc bien quand on est joyeux, spontané, chaleureux, que l’on respecte les autres et soi-même. Les émotions s’expriment de manière fluide et on n’est pas particulièrement attaché à l’image de soi que l’on projette à l’extérieur. On est altruiste et responsable et authentique. On se sent rempli de force pour réaliser sa mission et on est  synchrone  avec son  'vrai-moi'.

Il est malheureusement un des centres le plus fréquemment déséquilibré car il est un réservoir d'émotions non-intégrées et enfouies. 
Il fonctionne mal  lorsqu’on manque d’affirmation et de confiance en soi. On a alors difficile à se mettre en valeur, à trouver sa place.
On cherche  l’approbation des autres , on se sent honteux, humilié. On n'est pas au clair avec l'identité que l'on souhaite projeter à l'extérieur de soi. On ressent du stress et on a un  ressenti désagréable, on a du mal à s'accepter et exprimer ses émotions.
Dans ce cas un noeud se constitue au niveau du diaphragme le contractant ou le bloquant ce  qui peut entraîner une surconsommation de nourriture ou d’excitants. Les symptômes de blocages sont assez variés : crampe digestive, douleurs dans le dos, gêne à la respiration, sensation continuelle de faim, sensation d'oppression de la cage thoracique. 

Dans notre mode de vie actuel, ce centre d’énergie est aussi la plupart du temps suractivé par la continuelle stimulation de facteurs extérieurs : réseaux sociaux, loisirs, sport, profession, télé,… Il peut alors nous rendre ainsi orgueilleux, vaniteux, perfectionniste, avec une tendance à vouloir avoir raison, manipuler et contrôler. On cherche à n'importe quel prix de la reconnaissance.  Dans ces cas on exprime ses émotions de manière parfois exubérante avec un manque de calme intérieur et une difficulté évidente à lâcher-prise et à se détendre. On projette ses  drames à l'extérieur en espérant ainsi partager son  malaise émotionnel et se sentir mieux. Cependant les personnes qui nous entourent ou les réseaux sociaux ne peuvent pas faire le travail d'intégration à notre place. Il en résulte généralement un encouragement à camoufler encore davantage nos émotions enfouies ou bien  elles sont tout simplement partagées comme moyen d'attirer l'attention. 

Dans la pratique du yoga, plusieurs postures sont susceptibles de rendre son fonctionnement plus équilibré et de réduire les tensions à ce niveau : le pont , la posture des 3 points d'appui,  l’arc, le chameau, le bateau, la torsion spinale, le guerrier 1, le triangle avec torsion. Dans ces postures, Il faut veiller à ouvrir la cage thoracique afin de dégager le plexus solaire. 

Cependant, c'est l'accompagnement par la respiration consciente  et complète qui permet de gérer le relâchement des tensions dans le plexus solaire particulièrement en insistant sur l’expiration.
 C’est avec la maitrise de la respiration que l’on arrive au mieux à libérer  les blocages car un noeud au niveau du plexus solaire correspond toujours à un noeud du diaphragme.  Des études montrent que quasiment toutes les personnes ayant un blocage du diaphragme respirent  avec leur cage thoracique ce qui est dysfonctionnel et épuisant pour le corps. Il faut revenir à une respiration complète : d’abord abdominale, puis thoracique, et enfin  pectorale (sans excès) pour débloquer les tensions qui se manifeste au niveau du diaphragme.  Il faut veiller cependant à ne pas exagérer le contrôle de la respiration par la volonté car ce que l'on recherche c'est plutôt un lâcher-prise et donc cette intention doit toujours être à l'avant-plan. 

Pour fluidifier ce centre d'énergie qui gère les relations avec notre entourage , il faut vraiment s'en tenir à la conscience du moment présent, arrêter de focaliser son attention sur le futur et le passé car cela ne fait qu'ajouter de la confusion dans nos interactions. Etre authentiquement présent avec les autres va nous permettre de ressentir les conséquences de l'expression de nos émotions et de nos comportements et en même temps d'intégrer ces émotions avec douceur. C'est de cette manière que l'on grandit en conscience en dévoilant ( à nous-même en tout premier lieu) notre vrai visage en toute sécurité et en s'accordant ainsi la reconnaissance que l'on attend généralement des autres. 


En conclusion, le centre énergétique du plexus solaire est un des leviers les plus puissants de notre vie s’il fonctionne de manière  équilibrée. Il nous permet alors d’exprimer et d’utiliser l’énergie qui provient de notre deuxième centre pour vivre en harmonie avec nous-même et les autres en intégrant nos émotions enfouies . La maitrise de ce centre permet de transformer l'orgueil et la jalousie en modestie et en générosité, et de puiser sa force dans une expression authentique de soi-même. 



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture des trois points d’appui.  

Elle renforce la partie supérieure du corps en offrant un excellent étirement aux muscles du torse et de la poitrine. Elle permet de travailler l'ouverture du haut des pieds et des épaules en nous faisant respirer en profondeur. 

Elle est intéressante car elle donne une bonne sensation de maîtrise du corps et améliore le sens de l’équilibre.  

Elle renforce les bras, les abdominaux et les jambes. Elle étire le dos et les poignets.

Cette posture au travers des résistances qu'elle nous permet de ressentir met en jeu notre ouverture du plexus solaire et du coeur   et la confiance que nous avons en nous même.


samedi 4 mai 2024

Séance de Flow du 6 mai 2024 - La nuque crispée est pleine de non-dits

Je reviens encore une fois sur le portail des épaules et de la nuque car ces zones jouent un rôle très important dans le maintien des postures ainsi qu' en tant que messager de nos tensions émotionnelles.  Les tensions dans cette zone se transforment très souvent en douleur car la musculature est faible . De plus les mauvaises positions au travail, le stress et les chocs émotionnels y jouent également leur rôle . 


Dans la majorité des cas,  les tensions dans cette zone font tâche d’huile allant de la nuque jusqu’aux épaules et le haut du dos entre les omoplates et peuvent même donner des maux de tête.  Et comme je le répète souvent une partie du corps qui n’est pas sollicitée que ce soit les muscles des épaules ou de la nuque, finiront pas s’affaiblir. Les muscles et tendons se raccourcissent avec le temps en créant une zone de crispation et après quelques temps la douleur est presque permanente. 

De plus,  le stress ou un choc émotionnel entraine le corps à réagir comme à une agression c’est-à-dire que les muscles vont se contracter pour nous protéger et si les tensions se prolongent (parce que les émotions n’ont pas pu se libérer)  les muscles n’ arrivent plus à éliminer les toxines qui se transforment en douleurs. 


Alors que faire pour se libérer des tensions entrant par ce portail ? 


1. La pratique du yoga vous permettra de libérer les tensions physiques par la pratique de nombreuses postures mettant en jeu le cou, la nuque , les épaules , le haut du dos et la zone entre les omoplates . Un des muscles clés dans ces exercices est le trapèze ( muscle qui descend des cervicales vers les épaules). 

C’est pourquoi très souvent,  on débute les séances par des rotations d’épaules et de la tête. L’accompagnement de la respiration même pendant ces exercices assez simples permettra la décontraction progressive. En cherchant à coller les épaules aux oreilles, on étire ainsi le trapèze.

Les flexions arrières mobilisent également les trapèzes et sont une manière de se libérer des tensions dans le haut du dos.  Ainsi dans le cobra, le trapèze amène une bonne ouverture de la poitrine en abaissant les épaules. 

La chandelle est aussi une excellente posture pour tous ceux qui éprouvent une raideur de la nuque car elle entraine un étirement de la partie haute du trapèze. 

Il est aussi bienvenu de réduire les tensions sur le deltoïde ( muscle entre l’omoplate et le haut du dos) en travaillant l'extension des bras tendus (droite/gauche) ce que je vous demande de faire en pratiquant la respiration 'namasté'.

Les torsions permettent également de bien détendre la nuque surtout lorsque la tête tourne dans le sens opposé au buste. 

Notons enfin que la mâchoire est reliée à la nuque et que donc son relâchement a un effet sur celle-ci. 

La poussée fondamentale des membres supérieurs cad étirement des bras en obliques, fixation des épaules au sol en rapprochant  également la nuque du tapis est essentielle dans la pratique. Elle contribue grandement à la détente et au relâchement de tout ce portail  lorsqu'on relâche la poussée. 


Pendant le séances , nous veillerons à rendre les mouvements de la nuque et des épaules  fluides en travaillant en douceur afin d'éliminer les blocages autant que faire se peut. Les tensions au niveaux des ligaments et des muscles se libèrent progressivement par la succession des étirements et des relâchements ou bien par le contracté/relâché.  



2. Comme je vous répète souvent, l’idéal est cependant de travailler pour le long terme en remontant à la source des tensions. Notre corps est un messager et il nous parle constamment.

Il est donc important d’apprendre à le comprendre. Il y a toujours un message à saisir à l’endroit où l’on a une faiblesse. 

Après un ‘coup’ dur il n’est pas rare de souffrir de la zone de la nuque autant émotionnellement que physiquement. L’émotion qui s’est inscrite dans cette partie du corps alimente une tension qui se transforme en douleur avec le temps descendant souvent jusqu’aux épaules en se transformant en raideurs et courbatures. 


Contracter sa mâchoire et serrer les dents est souvent relié à de la colère ou une rage contre une décision prise qui ne va pas dans le sens de ce que l’on souhaite du fonds du coeur. 

Nos épaules (et les trapèzes ) sont associées aux poids qu’elle doivent porter et sont associées à  nos responsabilités . Et donc il est essentiel de ressentir dans quelle mesure elles sont parfois lourdes à porter et que de s’en décharger permettra un véritable soulagement. Des expressions telles que ‘il faut’ ‘je devrais’ sont souvent associées à des problèmes au niveau des épaules et il faut se poser la question de la délégation à quelqu’un d’autre d’une responsabilité trop 'lourde' afin de retrouver l’équilibre. 


L’important dans ce cas est d’abord de prendre conscience de cette situation et de faire le lien entre le ressenti et le traumatisme. C’est souvent l’incapacité à s’affirmer qui bloque la zone du cou entrainant avec le temps une déformation de la tête qui s’incline vers l’avant pour adopter une position de soumission. La nuque est située à l’arrière et il est donc plus que probable que les déséquilibres à ce niveau proviennent du passé. Il est important de comprendre ces messages et de prendre conscience des déclencheurs émotionnels pour que ces déséquilibres se corrigent. En se concentrant sur son ressenti tout en excluant le discours du mental, il est essentiel de faire appel à la sagesse de son intuition pour revisiter son intention. Il faut prendre le temps de se poser les questions justes en évitant les recherches du mental .


 Les réponses remonteront à la surface par ce que je qualifierais de message intérieur ... et c'est souvent au moment où l'on s'y attend le moins que la réponse arrive  , comme quand on a un mot que l'on cherche sur le bout des lèvres mais qui ne se manifeste pas par la volonté. 


Les problèmes à l'épaule gauche se réfèrent généralement à ce qui nous dévalorise provenant de l'extérieur de nous -même , et à la difficulté de poser des limites à notre entourage, d'un statut de victime qui assume des responsabilités lourdes sans exprimer sa souveraineté, le ressenti d'être pris dans un piège.


L'épaule droite se réfère aux sacrifices que l'on s'impose pour son entourage, pour le rôle que l'on veut assumer par la force de la volonté, de la difficulté à lâcher-prise sur des choses qu'on a du mal à accepter. C'est clairement une situation de conflit entre ce que l'on se  force à faire et ce que nous dit le fond de nous-même. 



En conclusion, le portail des épaules, tout comme celui des hanches sont deux zones clés du corps sur lesquelles l’on doit constamment travailler pour libérer les tensions qui s’y engouffrent quotidiennement. Pour le long terme, il est conseillé d’adapter sa pratique du yoga de manière à prendre conscience des sources de nos  malaises et d’y faire face. Chacune de nos faiblesses à quelque chose à nous apprendre et lorsque nous aurons compris le message par l'intuition, la moitié du chemin pour s’en libérer aura été faite. 



Au cours de la séance je reviendrai sur la posture du bâton à quatre pieds ou membres ( demi-planche avancée) ou chaturanga dandasana qui est une variation de la planche avec les coudes pliés. C'est une posture qu'on utilise souvent comme transition entre la planche et le chien tête haute. C'est une posture sollicitant l'ensemble du corps mais surtout les bras, les épaules et le tronc. Il n'y a que les orteils et les mains qui touchent le sol. Elle renforce particulièrement les muscles des épaules et du dos. . Il est essentiels de bien positionner les mains au sol pour un ancrage maximal ainsi que de serrer les coudes contre le tronc afin de renforcer les épaules tout en les préservant. Cette posture est associée au plexus solaire siège de notre pouvoir personnel et de notre volonté : elle favorise donc l'expression de notre identité . 
On conseille d'être prudent en cas de blessures aux poignets, épaules et coude .