ll n’est rare que pendant une séance de yoga ( notamment de yin yoga) qu’un participant se mette à pleurer ou bien que plusieurs participants se mettent à rire. Plus subtilement certains peuvent ressentir de la joie ou du chagrin sans l'exprimer. Ceci s’explique parce que les émotions se logent dans certaines zones de notre corps (ainsi que dans le corps énergétique) et que la pratique permet leurs expressions. En effet, les émotions ne sont pas qu’une affaire du mental, je dirais même qu’elles font plutôt 'affaires' avec le corps et l’énergie.
Ainsi chacun d’entre nous à vu s’enregistrer au cours de sa vie beaucoup d’émotions dans ses organes, ses articulations, ses tendons. Toutes les parties du corps peuvent être sollicitées mais le plus souvent ce sont les hanches, les épaules, le cou, le dos, le foie, les reins .... Et si ces émotions ne trouvent pas le chemin de l’expression, elles vont constituer un ‘noeud émotionnel’.
Le chagrin aura tendance à se localiser dans les poumons, on dira ‘j’ai difficile à respirer’.
Les hanches collectent diverses émotions telles que la peur, la tristesse, et même des traumatismes.
En avoir 'plein le dos' exprime très bien ce sentiment d'en avoir assez : il suffit d'entendre le nombre de personnes se plaignant de maux de dos.
Toutes ces émotions altèrent notre équilibre intérieur et parasitent notre mental nous empêchant de vivre consciemment dans l’instant présent. C’est pourquoi il est important d’agir sur notre corps physique en vue de libérer nos émotions.
Dans la tradition indienne on relève 9 émotions majeures:
Le dégout, la peur, la tristesse, le courage, la colère, le calme, l’émerveillement, la joie et l’amour.
Les diverses postures pratiquées pendant une séance jouent donc le rôle de catalyseur pour ces émotions qui trouvent alors le chemin de l’expression permettant ainsi leurs libérations.
C’est pourquoi il est si important de se concentrer sur le ‘ressenti’ pendant les postures de même que sur le lâcher-prise pendant l’expiration.
En pratiquant le yin yoga , nous avons plus le temps de porter une attention aiguë à ce qui se passe en nous : les sensations, les crispations, les petites douleurs, les émotions qui se manifestent. Nous prenons conscience de notre réalité physique, psychique et émotionnelle.
En conclusion, pour atteindre le bien-être le yogi doit apprendre à se connaitre. Cette connaissance de soi passe par le chemin des émotions qui le gouvernent afin d’apprendre à les gérer en dénouant les noeuds et les points de blocage dans le corps constitués de tensions musculaires, organiques, nerveuses. Pendant la pratique, les diverses postures jouent un rôle primordial de catalyseur lorsqu’elles sont accompagnées de la respiration consciente.
Je terminerai enfin sur ces paroles de O.M. Aivanhov : « Quelle joie nous pouvons éprouver devant la beauté de la nature, le lever du soleil, le ciel étoilé ! Et pourtant, ils ne sont pas matériellement à nous. Le plus important n’est donc pas la possession, mais la faculté de se réjouir «.
Au cours de la séance je reviendrai sur la posture de la tortue qui est une posture d’intériorisation qui prépare bien le sommeil. C’est une posture qui invite à ralentir le souffle et être lent et calme comme la tortue. Elle dégage le bas du dos et tonifie les muscles dorsaux. Elle entretient la souplesse en ouvrant les épaules et hanches. Elle apaise le système nerveux.