👁 Pourquoi s’intéresser au troisième œil ? Deux yeux ne suffisent-ils pas pour voir le monde ?
La réponse est non. Car si nos yeux physiques sont fascinés par les multiples distractions extérieures, le troisième œiloriente notre regard vers l’intérieur. Il nous ouvre à une autre vision — plus subtile, plus consciente — qui nous relie à notre intuition, notre sagesse profonde, et à notre capacité à percevoir le sens caché derrière les apparences.
Ajna : le centre de l’intuition et de la vision intérieure
Situé entre les sourcils, Ajna, le sixième chakra, est traditionnellement associé à la glande pinéale, un organe mystérieux que Descartes qualifiait de « siège de l’âme ». Ce centre énergétique est invoqué dans de nombreuses traditions comme celui de la clairvoyance, de la compréhension intuitive, et de la guidance intérieure.
Si vous avez voyagé en Inde ou dans d’autres régions d’Asie, vous avez peut-être remarqué un point sur le front de nombreuses personnes — marque symbolique de ce troisième œil. On le retrouve sur les statues des Bouddhas, des divinités, comme rappel de cette vision élargie qui transcende les apparences.
L’énergie suit la conscience
Dans la tradition yogique, il est dit : l’énergie suit la conscience.
Cela signifie que notre attention détermine où va notre force vitale. Un mental dispersé, constamment happé par l’extérieur, épuise cette énergie. Mais un esprit centré, capable de silence, de concentration, et de présence, canalise l’énergie avec clarté vers une intention profonde.
C’est là qu’intervient Ajna : il transmute l’intention en réalisation, en permettant au yogi de capter les signes, les synchronicités, les messages subtils. Ces coïncidences significatives ne sont pas des hasards. Elles sont des révélations. Encore faut-il être capable de les entendre…
Archétypes et émotions du troisième œil
Deux grands archétypes se dessinent autour d’Ajna :
L’Intuitif ou le Sage intérieur : il écoute au-delà des mots, perçoit ce que les yeux ne voient pas, et sait faire confiance à son ressenti. Il est relié à l’ouverture spirituelle, à l’inspiration et à la perception des synchronicités.
L’Intellectuel aveugle (ou le Rationnel désaligné) : enfermé dans une vision limitée, hyperanalytique, il doute, rationalise à l’excès et bloque l’accès à l’intuition. Il peut être paralysé par l’indécision ou prisonnier du besoin de tout contrôler.
Les émotions associées à Ajna sont fines, souvent existentielles : émerveillement, lucidité, inspiration — mais aussi confusion, scepticisme, ou désespoir spirituel.
Ce chakra nous confronte à la vérité intérieure, parfois inconfortable, mais profondément libératrice.
Intuition, intention et synchronicités
L’intuition, ce n’est pas une pensée magique. C’est un savoir silencieux, qui naît dans le creux du mental apaisé. Lorsque nous méditons, respirons en conscience, ou focalisons notre attention entre les sourcils (le point de drishti), nous activons ce centre.
Nous devenons alors plus réceptifs aux messages de notre âme.
Conseil pratique :
Asseyez-vous confortablement, fermez les yeux, focalisez-vous sur le point entre les sourcils. Respirez lentement, profondément.
Énoncez une intention claire, ou écoutez émerger ce désir fondamental de votre être. Vous pouvez y associer le chant du AUM, en le visualisant résonner dans cette zone.
L’intention et les chakras : un dialogue intérieur
Chaque intention que nous portons s’enracine dans un ou plusieurs chakras. Pour la rendre vivante, vibrante, il faut l’associer au centre énergétique qui lui donne son élan :
Une intention liée à la sécurité, la stabilité, renvoie au chakra racine.
Une intention liée à la créativité, au plaisir, concerne Svadhisthana.
Une intention liée à la confiance, l’estime de soi, puise son énergie dans Manipura.
Une intention tournée vers l’amour, le pardon, s’ancre dans Anahata, le cœur.
Une intention autour de la vérité ou la communication authentique, vibre dans Vishuddha, le chakra de la gorge.
Et enfin, une intention de connaissance, de clarté intérieure ou de guidance intuitive prend vie dans Ajna.
Écouter, ressentir… et laisser advenir
L’intention ne doit pas être poussée avec force. Une fois clarifiée, elle demande à être nourrie par l’émotion juste, puis offerte à l’univers, comme une graine déposée dans le silence fertile.
Le troisième œil nous aide à reconnaître les signes que cette graine germe. Il devient alors le témoin éveillé de notre transformation
🌿 Posture cible : Méditation avec drishti sur le troisième œil 🌿
Assis en Padmasana (ou toute autre posture assise stable), la colonne bien droite, les mains posées sur les genoux en chin mudra, viens fermer les yeux.
Détends ton visage. Amène doucement ton attention au centre du front, entre les sourcils.
Respire lentement, profondément.
Visualise une lumière indigo ou dorée dans cette zone.
Répète mentalement le son AUM.
Bienfaits de la posture :
– Calme le mental
– Favorise l’intuition et la clarté intérieure
– Stimule la concentration
– Active le chakra Ajna
Précautions :
– Utilise un coussin ou un support sous les fessiers si nécessaire
– Ne force pas la concentration : si tu sens de la tension ou de la fatigue mentale, reviens à une respiration simple et régulière
Symbolique :
Cette posture incarne l’écoute du silence intérieur.
C’est dans ce silence que naît l’intuition véritable, libre de tout bavardage mental.
Elle nous invite à la confiance, à la réceptivité, à l’éveil.
