Dans la pratique du yoga, les résistances sont des forces invisibles mais bien réelles. Elles apparaissent subtilement et nous empêchent d’agir selon notre intention profonde.
Elles se manifestent dès que nous décidons de changer quelque chose : commencer une nouvelle habitude, approfondir notre pratique, ou simplement persévérer.
Qu’est-ce qu’une résistance ?
Dans la vie quotidienne, la résistance surgit lorsque, par exemple, nous décidons de faire du yoga, mais préférons finalement vérifier nos mails, regarder la télévision ou reporter notre engagement à plus tard.
Nous cherchons une gratification immédiate, préférant le plaisir instantané à un mieux-être durable. C’est l’un des défis majeurs en yoga : accepter que les bienfaits profonds demandent du temps et de la patience.
Les résistances constituent le premier obstacle à la mise en œuvre de notre intention. Les reconnaître est essentiel pour pouvoir les comprendre et, peu à peu, les transcender.
Les trois niveaux de résistance
Pendant la pratique du yoga, les résistances se manifestent principalement sur trois plans : physique, émotionnel et mental.
1. La résistance physique
Le premier niveau de résistance est corporel.
Elle se manifeste par des sensations telles que :
La contraction des muscles pour éviter l’inconfort,
Le blocage de la respiration,
Des tremblements ou des sensations de brûlure.
À ce stade, des pensées surgissent : « C’est trop difficile pour moi », « Je n’ai plus envie de continuer ».
Le corps oppose une barrière naturelle pour éviter ce qui est perçu comme une menace.
Comment agir ?
En étendant progressivement la respiration, en maintenant une attention douce sur la zone tendue, et en observant les micro-changements sans forcer.
2. La résistance émotionnelle
Au niveau émotionnel, la résistance prend la forme d’un ressenti désagréable :
Peur de se faire mal,
Irritation, impatience, tristesse inexpliquée,
Sentiment diffus d’abandon ou d’angoisse.
Parfois, nous nous engourdissons émotionnellement pour éviter de ressentir.
Nous portons alors inconsciemment un “masque” pour éviter de dévoiler notre vulnérabilité.
Comment agir ?
En arrêtant le mouvement quelques instants pour accueillir l’émotion, sans jugement.
Il s’agit d’observer : « Quel est cet état qui émerge ? Quelle est son origine ? »
Accueillir nos émotions permet d’intégrer nos charges émotionnelles, en douceur.
3. La résistance mentale
Enfin, la résistance mentale surgit sous forme de jugements :
« Cela ne sert à rien »,
« Je suis ridicule »,
« Je n’y arriverai jamais ».
Le mental peut aussi chercher à nous distraire : alors que nous sommes en posture, il vagabonde vers notre travail, nos vacances, tout sauf l’instant présent.
Comment agir ?
En reconnaissant les pensées qui émergent, sans leur donner tout notre pouvoir.
En se remerciant intérieurement pour cette prise de conscience, puis en ramenant son attention sur la respiration, les sensations, le moment vécu.
Le mental est ancré dans le passé ou le futur ; le yoga nous invite à revenir ici et maintenant.
La posture intérieure : témoin curieux et bienveillant
Face aux résistances, il est essentiel d’adopter l’attitude du témoin :
Curieux, amusé, compatissant envers soi-même.
Il ne s’agit pas de lutter, ni de se forcer.
Il s’agit d’observer ce qui se passe : tensions, émotions, jugements — et d’apprendre à lâcher-prise sur nos croyances limitantes.
En conclusion
Explorer ses résistances est au cœur du yoga.
C’est un travail de connaissance de soi. En apprenant à reconnaître et à traverser ces résistances, nous approfondissons véritablement notre pratique.
Chaque fois que nous rencontrons une limite physique, émotionnelle ou mentale et que nous y posons un regard conscient, nous nous rapprochons un peu plus de nous-mêmes.
Le chemin du yoga n’est pas d’éviter les résistances, mais de danser avec elles. 🌿
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