lundi 1 décembre 2025

Séance de Hatha du 4 déc 2025 - Le portail du cou et des épaules


Dans notre pratique du yoga, nous revenons souvent au portail du cou et des épaules, car cette zone joue un rôle essentiel dans l’alignement du corps, le maintien des postures et la gestion de nos tensions émotionnelles. Les mauvaises postures, le stress et les chocs émotionnels s’y accumulent facilement, transformant parfois une simple gêne en douleur persistante.

Les tensions de la nuque s’étendent souvent aux épaules, entre les omoplates et parfois jusqu’à la tête. Une zone qui n’est pas sollicitée s’affaiblit : les muscles et tendons se raccourcissent, se crispent et finissent par créer une douleur quasi permanente. À cela s’ajoute le stress : en réaction, le corps contracte les muscles pour nous protéger. Si l’émotion ne peut pas se libérer, cette contraction devient chronique et les toxines s’accumulent, alimentant les douleurs.

1. Libérer physiquement le portail par la pratique du yoga

Le yoga rééquilibre cette zone en mobilisant le cou, les épaules, le haut du dos et la zone entre les omoplates. Un des muscles clés est le trapèze, qui descend des cervicales vers les épaules.

En début de séance, les rotations de la tête et les roulements d’épaules amorcent la circulation énergétique et détendent les trapèzes, surtout lorsque l’on cherche à coller les épaules aux oreilles pour les étirer. Les flexions arrière, comme le cobra, ouvrent le haut du dos et relâchent les tensions de la poitrine en abaissant les épaules. Des postures comme la chandelle étirent profondément la partie haute du trapèze et soulagent la raideur cervicale.

Travailler l’ouverture des bras, notamment dans la respiration Namasté, aide à réduire les tensions entre les omoplates. Les torsions relâchent efficacement la nuque lorsque la tête tourne dans la direction opposée du buste. La mâchoire, intimement liée à la nuque, doit également être relâchée pour apaiser la zone.

La poussée fondamentale des membres supérieurs, c’est-à-dire l’étirement des bras avec la fixation des épaules au sol et l’allongement de la nuque, contribue puissamment au relâchement global. Lorsqu’on relâche cette poussée après l’étirement, la détente devient profonde et durable.

Pendant la séance, nous privilégierons toujours la douceur et la fluidité afin de délier progressivement les ligaments et les muscles par la succession d’étirements, de relâchements et du principe contracté/relâché.

2. Comprendre le message émotionnel : remonter à la source

Pour un apaisement durable, il est nécessaire de remonter à la source des tensions. Notre corps est un messager : il parle, souvent très clairement, lorsque nous prenons le temps de l’écouter. Après un choc émotionnel, il n’est pas rare que la nuque souffre autant physiquement qu’émotionnellement. Une émotion qui s’inscrit dans cette zone finit souvent par descendre dans les épaules, créant raideurs, crispations et courbatures.

La mâchoire serrée est souvent le signe d’une colère ou d’un refus intérieur.

Les épaules, quant à elles, représentent nos responsabilités, nos charges, nos « il faut » et « je dois ». Elles supportent le poids de ce que nous acceptons parfois inconsciemment.

L’épaule gauche reflète souvent ce qui nous dévalorise venant de l’extérieur : difficulté à poser des limites, sentiment de subir, posture de victime.

L’épaule droite parle davantage des sacrifices que l’on s’impose soi-même, des attentes excessives envers soi, d’une lutte intérieure entre volonté et intuition, d’une difficulté à lâcher prise.

La nuque est liée au chakra de la gorge, celui de l’expression et de l’affirmation. Lorsqu’il se ferme, la tête avance vers l’avant dans une posture de soumission. La nuque, située à l’arrière du corps, porte aussi les traces du passé. Comprendre ces messages, c’est déjà commencer à guérir.

Il est important d’exclure le discours du mental et de laisser la place à l’intuition (Ajna, le troisième œil). Les réponses émergent souvent spontanément, comme un mot que l’on a sur le bout des lèvres et qui remonte soudain sans effort.

3. Posture cible : Shashankasana – la posture du Lièvre



Pour cette séance, nous explorerons en profondeur Shashankasana, la posture du Lièvre, qui sera notre posture cible. C’est une posture idéale pour libérer les tensions du cou, de la nuque, des trapèzes et de toute la zone située entre les omoplates. Elle offre un étirement doux mais puissant, tout en permettant un relâchement nerveux profond.

Dans cette posture, la nuque s’allonge naturellement, les épaules se relâchent et la respiration devient plus ample dans tout le haut du dos. La flexion favorise également l’intériorisation et aide à apaiser les tensions émotionnelles cristallisées dans ce “portail”.

Accessible à tous, elle peut être modulée selon les besoins : bras tendus ou repliés, front ou sommet du crâne au sol, supports sous les hanches si nécessaire. Elle symbolise le lâcher-prise, le retour vers soi et la capacité à déposer le poids que nous portons sur nos épaules.

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