samedi 22 novembre 2025

🌿 Nous ne voyons pas la réalité : l’ITP, la science moderne et la sagesse antique du yoga





L’Interface Theory of Perception (ITP), développée par Donald Hoffman, remet profondément en question ce que nous appelons “la réalité”. Selon cette théorie, nos sens ne nous montrent pas le monde tel qu’il est, mais seulement une interface simplifiée, conçue pour favoriser notre survie. Autrement dit : nous vivons dans une représentation, pas dans la réalité brute.


1. Une interface plutôt qu’un miroir du réel


Pour comprendre l’ITP, imagine l’écran d’un ordinateur : tu y vois une corbeille, un fichier, un dossier. Mais derrière ces icônes se cachent des circuits électroniques et des lignes de code complexes.

Les icônes ne sont pas vraies — elles sont utiles.

Selon l’ITP, notre perception fonctionne exactement de cette manière :

  • l’espace,

  • le temps,

  • les objets,

    ne sont pas la réalité profonde, mais des symboles pratiques créés par notre esprit pour agir efficacement dans le monde. L’évolution naturelle a privilégié ce qui nous permet de survivre, pas ce qui nous permet de connaître la vérité.


2. L’étonnant parallèle avec la physique quantique

Certaines découvertes de la physique quantique renforcent cette idée.

Une particule n’a pas de position définie avant d’être observée.

C’est la mesure elle-même qui “fait apparaître” la propriété observée.

De plus, ce que nous percevons comme des objets solides est composé en réalité :

  • d’énergie,

  • de vibrations,

  • de probabilités,

  • et surtout… d’énormément d’espace vide.

La physique moderne montre donc que nos sens nous donnent une image pratique, mais profondément différente du réel.


3. Une intuition déjà présente dans la tradition du yoga

Ce que la science commence à affirmer aujourd’hui, les maîtres yogis l’ont exprimé il y a plusieurs millénaires.

Les Upanishads, le Samkhya ou le Vedānta décrivent notre perception ordinaire comme voilée par Māyā, l’illusion :

  • nos sens déforment,

  • le mental projette,

  • et nous prenons l’apparence pour la réalité.

Le yoga ne cherche pas à fuir le visible, mais à traverser l’illusion pour accéder à une perception plus juste.


4. Pratyāhāra : le retrait des sens pour voir autrement

Dans les Yoga Sūtra de Patañjali, pratyāhāra est l’étape où l’on retire l’emprise des sens.

Ce n’est pas un refus du monde, mais une manière d’observer sans être trompé par les apparences.

Le yoga nous apprend à regarder :

  • avec moins de réactions automatiques,

  • avec moins de projections mentales,

  • avec plus de silence intérieur.


Là où l’ITP dit : “nos sens construisent une interface”,

le yoga répond : “travaille sur ton mental pour ne plus être prisonnier de cette interface”.


5. Le yoga, un élargissement de notre interface perceptive

Nos vies modernes rétrécissent notre perception : écrans, distractions, vitesse, surcharge mentale.

Le yoga propose l’inverse : élargirclarifierapaiser.

À travers :

  • la respiration,

  • l’attention,

  • la méditation,

  • le silence,

  • la sensibilité intérieure,

    nous apprenons à percevoir plus profondément que ce que nos sens nous montrent.

Ce n’est pas un accès direct à la réalité ultime, mais un pas vers une perception moins conditionnée.


Conclusion : quand science et sagesse se rejoignent


L’ITP, la physique quantique et la tradition yogique convergent vers une même idée :

nous ne voyons qu’une interface.

La science décrit la limite des sens.

Le yoga propose un chemin pour élargir la perception.

Et les Upanishads rappellent que la vérité — Satya — se découvre à l’intérieur, lorsque le mental s’apaise et que le voile se soulève.

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